Il fallait bien en perdre une un jour ou l’autre...

C’est le constat auquel on est arrivé avec les quelques jours de réflexion qui ont suivi notre revers de samedi dernier à Kansas City. À chaud, après le match, on était déçu, on se disait qu’on n’avait pas été l’ombre de l’équipe qui avait gagné ses quatre matchs précédents.

Mais avec un peu de recul, on réalise qu’on est toujours en première place dans l’Est et on se dit qu’il ne faut pas sombrer dans le doute à cause d’une seule défaite.

Ça ne n’est pas déroulé à notre goût à K.C., mais on était prêt pour ce match. On savait que le Sporting est une équipe qui aime appliquer de la pression et on n’a tout simplement jamais été capable de se sortir d’un mauvais départ. On a accordé un but très tôt, ça leur a donné des ailes. Ils ont pris le momentum et ne l’ont jamais redonné. Je ne leur enlève rien, ils ont fait un bon match.

Contre ce genre d’équipe, il faut être très adroit techniquement. On a les atouts pour l’être, mais on n’a tout simplement pas exécuté nos actions comme on l’avait fait depuis le début de la saison. Dans le fond, ils nous ont fait avaler la même médecine qu’on avait servie à nos adversaires précédents : ils ont bien défendu, ont récupéré le ballon efficacement et ont réussi une transition rapide vers notre filet.

On a commis trop d’erreurs profondément dans notre surface, manqué de fermeté au niveau de la relance et été incapable de se déployer assez rapidement pour trouver les espaces qui nous auraient permis de nous libérer de cette pression dans laquelle ils nous ont embouteillés.

Avec les moyens technologiques dont disposent les équipes aujourd’hui, il est possible de décortiquer les forces et les faiblesses d’un éventuel adversaire. Nous, on sait que la majorité de nos buts se construisent à travers le milieu du terrain avec des combinaisons qui nous permettent de créer de bonnes occasions pour nos attaquants.

Le Sporting l’avait vu, a réussi à nous empêcher d’exploiter ces points forts et notre réponse a été inadéquate. On n’a pas su écarter le jeu et étudier d’autres options pour transporter l’attaque. C’est là qu’on n’a pas été futés : il aurait fallu trouver les nouveaux espaces, chercher à ouvrir des brèches ailleurs pour peut-être mieux revenir aux schémas qui nous sont plus familiers.

Je ne parle pas nécessairement d’un plan B, mais plutôt de l’importance de réaliser que lorsqu’on est neutralisé avec notre option principale, il y a assurément d’arriver à nos fins par un autre chemin.

Les joueurs de K.C. ont été très bons, mais de notre côté on a peut-être été un peu maladroit et manqué de concentration par moments. C’est arrivé dans ce match plus souvent que la moyenne, mais ce n’est qu’un match. Il suffit de travailler pour s’assurer que ça ne se reproduise pas et qu’on demeure l’équipe qu’on était depuis le début de la saison.

Du bon travail de Ouimette

Le mois de mars est terminé. On tourne donc la page et on attaque maintenant le mois d’avril, mais avec une petite modification au plan initial.

En temps normal, on se préparerait à affronter le Galaxy de Los Angeles dans quelques jours, mais comme le match a récemment été reporté au mois d’octobre, on se retrouve avec une fin de semaine de congé inattendu, mais qui n’est certainement pas de refus.

Se remettre de la défaite, ce n’est pas un problème, mais on fonctionne présentement avec un effectif un peu diminué. Déjà, on n’est pas épargné par les blessures et une semaine sans disputer de match donnera à quelques-uns de mes coéquipiers le temps de soigner quelques bobos.

Je pense notamment à Alessandro Nesta, qui a raté nos trois derniers matchs. J’ignore s’il sera prêt à débuter le match la semaine prochaine, mais il me semble logique de penser que cette petite pause augmente ses chances de reprendre sa place au sein de notre défensive.

L’absence de notre vétéran italien a permis à un jeune Québécois d’obtenir ses premiers départs dans la MLS. À seulement 20 ans, Karl W. Ouimette a offert une solide performance contre les Red Bulls de New York au Stade olympique. Ça a été moins facile à Kansas City, mais toute l’équipe a mal joué alors on ne peut pointer personne du doigt.

C’est très bien pour Karl d’avoir pu sauter sur cette occasion. Il a eu la chance d’affronter deux très bonnes équipes et de constater quel était le niveau de jeu à partir de 90 minutes. Ce n’était pas un défi évident à relever, mais il s’en est très bien tiré.

Propos recueillis par Nicolas Landry.