Nous sommes dans le dernier droit de la saison avec encore six matchs à éplucher au calendrier et inutile de préciser que les résultats à venir sont importants. Ce sont nos résultats qui vont confirmer notre état d'esprit, notre identité et notre présence. Il faut maintenant enchaîner les victoires pour solidifier ce que nous avons travaillé depuis le début de la saison.

Je ne peux pas dire si l'équipe descend ou monte, je dirais plutôt que nous sommes dans une période charnière. Nous sommes toujours en bonne position pour les séries, mais il est clair que dans l'Est, personne ne se sauve. C'est vrai que Toronto fait bien, mais les écarts entre les équipes ne sont pas énormes.

Dans ce dernier droit, on pourrait amorcer une lancée et croire qu'on pourrait terminer en tête de notre section. Nous sommes toujours en contrôle de notre destin et nous devons amorcer une séquence victorieuse pour justifier nos ambitions de participer aux séries et d'aller le plus loin possible.

En début de saison en MLS, les adversaires se pointaient au Stade Saputo en ayant à l'esprit de se défendre pour ne pas encaisser une défaite. Quant à nous, nous avions établi notre identité et laissé notre marque en excellant sur l'art de contre-attaquer. À la maison, il faut dicter le jeu et être l'équipe qui domine sur le terrain.

Je ne sais pas si nous étions devenus trop confortables à domicile pour expliquer le récent relâchement. Les adversaires ont ajusté le tir lorsqu'ils se présentent sur notre pelouse. C'est à nous à imposer notre loi chez nous à nouveau.

En s'ajustant à nous, l'adversaire a moins de complexes quand il joue à Montréal où il se présente avec les crocs bien pointus pour nous soutirer des points.  À l'extérieur, on semble avoir ce sentiment d'urgence et la concentration nécessaire. On arrive à contre-attaquer en profitant des erreurs des autres. Tout le contraire à la maison.

Ce qu'on arrive à faire aux autres à l'extérieur, on n'arrive pas à le faire régulièrement au Stade Saputo. Il faut être plus exigeant à la maison envers nous-mêmes pour aller chercher la victoire. Il faut avoir l'attitude où l'on ne donne rien à domicile.

Je sais qu'il arrive parfois que nous semblions manquer de concentration, particulièrement après que nous ayons touché la cible. Comme je l'ai déjà écrit dans cette colonne, c'est après avoir marqué un but que nous sommes le plus susceptibles d'en encaisser un de l'adversaire. Inconsciemment, un sentiment de devoir accompli s'installe parfois dans l'esprit de l'équipe qui vient de marquer un but, ce qui entraîne une certaine perte de concentration. Ce n'est pas une excuse, mais une réalité bien présente. Nous devons être plus alertes et jouer avec un sentiment d'urgence à tout point de vue. Il ne faut pas se relâcher après avoir marqué un but. Il faut au contraire continuer à faire marcher la machine pour aller chercher un autre but. Le meilleur exemple est la rencontre du 23 juillet que nous avons gagnée 5-1 contre l'Union de Philadlephie. Après avoir ouvert la marque, on n'a jamais cessé de mettre de la pression pour aller en compter d'autres. On n'a jamais laissé Philadelphie s'installer. C'est cette attitude que nous devons toujours avoir à domicile.

Notre prochain adversaire, le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, est engagé aussi dans une lutte pour participer aux séries. Le temps presse aussi pour cette formation qui est derrière nous au classement.Rien n'est encore gagné pour nous alors il est essentiel d'obtenir des résultats dans nos six derniers matchs pour amorcer les séries avec un bel élan.

Comme le disait notre entraîneur Mauro Biello, nous n'avons encore rien gagné, aucune position ne nous a été donnée et aucune place en séries ne nous a été assurées. C'est dans cet état d'esprit qu'il nous faut attaquer ce qu'il reste à la saison. Alors, on va arrêter de songer à l'état d'âme de nos adversaires et on va s'occuper de nous avant tout. Chaque victoire nous permet de consolider notre position et éloigne les clubs qui rêvent d'être parmi les six premiers dans l'association.

Joueurs et partisans, on continue ensemble cette lutte incessante pour participer aux séries éliminatoires.

*propos recueillis par Robert Latendresse