Nous avons vécu un moment de grande émotion mercredi lors du match contre le Galaxy de Los Angeles. C'était la première rencontre de notre coéquipier Karl W. Ouimette avec l'Impact depuis l'annonce du décès de sa soeur Julie, qui a été emportée par une leucémie.

C'était une raison pour les joueurs de se donner encore plus que d'habitude afin de trouver un moyen de démontrer notre support à notre coéquipier et ami qui traverse une période de deuil.

Au moment de l'annonce, Karl était à Toronto avec l'équipe nationale et c'est moi, ni plus ni moins qui a eu la tâche de lui annoncer que sa soeur avait perdu son combat contre la maladie. Comme ses parents n'arrivaient pas à le joindre, ils m'ont téléphoné et averti de la nouvelle. Quand je lui ai passé mon téléphone, je connaissais déjà la triste nouvelle. Jamais dans ma carrière, je me suis retrouvé dans une situation aussi tragique.

Je ne sais pas comment les choses se sont passées chez l'Impact parce que je n'étais pas avec l'équipe, mais je peux vous dire que ce n'était pas facile avec l'équipe nationale. Avant d'annoncer la nouvelle à l'équipe, on voulait connaître les intentions de Karl, qui a finalement choisi de rester. On a essayé de bien se préparer pour offrir une bonne performance afin d'essayer d'alléger les douleurs de notre coéquipier.

Au sein de l'équipe nationale, les joueurs ne connaissaient pas vraiment l'histoire de Julie. Les gars ont été surpris parce que Karl était toujours avec nous à Toronto. Tout le monde partageait et ressentait la peine que vivait Karl, mais on ne savait pas nécessairement comment réagir et comment aborder la situation parce qu'il n'y avait rien de positif. Dans les circonstances, il n'y a pas de bonne manière d'agir. Il faut simplement offrir ses sympathies et c'est ce que les joueurs ont fait.

Une façon d'appuyer Karl et sa famille a été de porter un brassard noir pendant le match. Je sais qu'au niveau des joueurs, de l'équipe et de l'Association canadienne de soccer, des dons ont été faits à divers organismes sur la recherche contre le cancer. C'est aussi notre manière de témoigner notre respect.

Le duo Di Vaio et Piatti

Je sais que Marco Di Vaio et Ignacio Piatti se complètent bien sur le terrain. Je ne sais pas toutefois si Marco a prévu revenir avec nous l'an prochain. On sait que l'an dernier, il a sérieusement songé à prendre sa retraite. J'imagine que cette option lui trotte encore à l'esprit et il est le seul à savoir s'il compte reprendre du service avec nous en 2015. Il y a plusieurs éléments à considérer en ce qui le concerne, notamment sa santé et sa famille. Je ne sais pas ce qu'il a en tête, mais si sa décision est déjà prise, ça pourrait être difficile de le faire changer d'avis.

La venue de Piatti allège beaucoup de choses pour le club. On sent que le jeu est plus offensif et plus déterminant. Nos occasions de marquer sont plus nombreuses et nos buts également. À lui seul, Nacho a quatre buts en cinq parties.

Le club doit toutefois regarder plus loin qu'un seul joueur et déterminer quel genre d'équipe elle veut sur le terrain à l'avenir. On ne doit pas uniquement se baser sur une saison, il faut avoir un horizon plus grand avant de prendre des décisions. Il faut voir à moyen terme et ne pas avoir de plan différent chaque année.

Ça clique bien entre Marco et Ignacio, mais il y a aussi Andrés Romero et Dilly Duka dans l'équation. Ces quatre joueurs ont une bonne cohésion en offensive. Je ne vais pas dire que l'Impact ne tentera pas de le ramener l'an prochain, mais déjà l'an dernier, il penchait vers la retraite. Le dernier mot, je le répète, va appartenir à Marco.

Dilly Duka est un joueur que je ne connaissais pas avant son arrivée avec l'Impact et on voit bien qu'il a beaucoup de potentiel. Il apporte beaucoup de vitesse et il a une belle explosion. Quand il a le temps et l'espace, il donne une nouvelle dimension à l'attaque et il le fait, match après match. Il provoque des choses et on sent une belle cohésion entre les attaquants.

Une 50e sélection avec Team Canada

En disputant la partie amicale contre la Jamaïque cette semaine, j'ai atteint mon objectif de 50 sélections avec l'équipe nationale du Canada. Plus jeune, quand j'ai commencé à disputer des parties avec l'équipe, je regardais la liste des joueurs ayant joué le plus de parties pour me rendre compte qu'ils étaient peu nombreux à avoir atteint les 50 rencontres. Il faut dire que le Canada ne joue pas beaucoup de parties internationales. Je pense que je suis devenu le 23e Canadien à atteindre le plateau des 50 parties et j'en suis fier.

C'est un objectif atteint qui témoigne d'une contribution et qui laisse une marque. Pour commémorer la chose, la direction de l'équipe du Canada m'a remis une plaque soulignant mes 50 sélections. Au-delà de ce cadeau, je suis très heureux parce que nous avons gagné 3-1. Ça faisait plus de deux ans que nous n'avions pas gagné et j'ai contribué au premier but des nôtres.

Prochaine étape de la Ligue des champions

Après la partie de samedi contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, nous allons poursuivre notre travail en Ligue des champions de la Concacaf avec la visite des Red Bulls de New York au Stade Saputo mercredi prochain. Compte tenu de notre rendement en MLS, cette partie est la plus importante de notre saison.

Depuis cinq ou six parties, on a l'impression d'avoir retrouvé une équipe. On se fait moins dominer par l'adversaire et les résultats sont au rendez-vous. Mercredi, ce sera un gros match et on espère que les partisans seront derrière nous. On est premier au classement et une victoire mettrait une énorme pression sur les Red Bulls pour leurs deux derniers matchs. Une victoire et on se rapprocherait des quarts de finale. S'il y a un match où le 12e joueur peut jouer un rôle, c'est bien celui-là.

Une tradition à laquelle j'adhère

Au soccer, il existe une tradition en fin de partie qui consiste à échanger les maillots entre joueurs. Je ne connais pas les origines de ces échanges, mais certains joueurs s'amusent à collectionner les chandails. De mon côté, je dois en avoir une trentaine. Le plus précieux à mes yeux est celui du Brésil.

Quand j'étais jeune, mes parents me parlaient abondamment de l'équipe du Brésil et me retrouver sur la même pelouse que ce pays était grandiose pour moi. À mes yeux, quand on parle de succès au niveau mondial, c'est le pays qui nous vient immédiatement à l'esprit. J'apprécie beaucoup à ce maillot.

Parfois, les gars s'échangent leur chandail par respect, parce qu'ils sont de vieux amis ou parce que ce sont des joueurs vedettes. Parmi les chandails, je possède notamment ceux de Thierry Henry, Clint Dempsey avec les États-Unis et de l'Argentine. J'ai aussi celui de compatriotes comme Dwayne De Rosario et Julián de Guzmán. Tout ça nous rappelle de beaux souvenirs de matchs ou de certains joueurs.

Je n'étais pas adepte des échanges. Des fois, c'était des joueurs adverses qui me sollicitaient, mais j'avoue que c'est plaisant d'avoir le maillot d'un grand joueur que tu as affronté. Quand j'ai affronté le Brésil, je tenais à repartir à la maison avec un chandail parce que c'est mon équipe favorite au niveau international.

*propos recueillis par Robert Latendresse