Il y a maintenant plus de 30 jours que le camp d’entraînement de l’Impact de Montréal est amorcé. Voici ce qui progresse, ce qui stagne, et ce qui peut être de nature à vous inquiéter au sein de l’équipe de Mauro Biello.

En quête de possession

À l’aube de la nouvelle saison, nul besoin de rappeler que le groupe est essentiellement le même qu’à la fin de la dernière année, mais l’identité du onze montréalais est peut-être en train d’évoluer. Enfin, on sent une certaine volonté d’utiliser le camp d’entraînement pour y arriver.

De fait, la première mi-temps du match préparatoire contre l’Union de Philadelphie a laissé entrevoir une équipe qui tentait de dicter le rythme en possession. Bien que les combinaisons n’étaient pas toujours nettes, la cohésion des milieux de terrain entre Donadel, Bernardello et Bernier a permis au Bleu-blanc-noir de faire d’assez bonnes transitions vers l’avant, là où Piatti et Ballou-Tabla ont pu se prémunir des meilleures occasions.

Évidemment, l'idée n'est pas de se débarrasser du jeu en contre-attaque ayant si bien marché lors des deux dernières années. Or, Mauro Biello ne cachera pas son désir d’avoir un plus grand contrôle sur les matchs. Le problème avec la contre-attaque, c'est qu'on risque de subir à outrance la domination de l'adversaire. La possession est donc un élément que l’Impact essaie de travailler. Et c'est au milieu de terrain qu'elle doit s'enraciner. Si elle est accompagnée de pénétration efficace en camp adverse - même quand celui-ci est regroupé -, Biello pourra enfin varier son plan de match en fonction de l’adversaire. Et peut-être parlera-t-on de changement d’identité pour le Bleu-blanc-noir lors de la saison 2017.

Faiblesse bien connue

Par contre, là où ça n’a pas vraiment progressé - et non, vous n’avez plus le droit de parler du mercato depuis l’arrivée soudaine d’Adrian Arregui - c’est encore et toujours sur les jeux arrêtés. Deux buts accordés lors des deux derniers matchs sur des corners où l’Impact n’essaie même plus de rivaliser sur les ballons aériens.

Certes, il s’agit encore de matchs préparatoires et on peut se réfugier derrière l’excuse que les titulaires n’étaient pas tous sur le terrain. Or, on a beau chercher des solutions: (jouer en zone, mettre des joueurs aux poteaux) le onze montréalais semble tout aussi vulnérable qu’à ses deux dernières saisons dans ces phases de jeu. Individuellement, on craint que Biello n’ait personne au sein de son effectif pour lutter avec l’impulsion prodigieuse de certains rivaux en MLS, tel qu’on a pu l’observer sur le but de Birnbaum de D.C. United.

Par ailleurs, il faut aussi revenir sur l’organisation : expliquer à Daniel Lovitz ce qu’on entend par « reste au deuxième poteau », dire à tout le monde qui termine le match contre l’Union de Philadelphie que ce n’est pas parce qu’on joue court que le ballon ne peut pas aller jusqu’au deuxième poteau, et que ce même ballon peut par la suite revenir devant le but où l’adversaire qu’on est supposé surveiller a pensé à se déplacer. Bref, il va falloir apprendre de nos erreurs. Les mêmes erreurs qui se répètent assez régulièrement depuis deux ans…

Bataille à gauche, derrière Oyongo

Ambroise Oyongo est rentré en champion de la Coupe d’Afrique des Nations. Le Bleu-blanc-noir sera fort heureux de pouvoir compter à nouveau sur son latéral gauche camerounais. Derrière lui, la bataille est bien engagée entre les joueurs à l’essai Daniel Lovitz et Anthony Wallace. Le premier s’est assez bien débrouillé lors du match contre l’Union. Il a de la vitesse et aime se porter à l’attaque. Ses centres sont d’assez bonne qualité. Sa petite taille et ses aptitudes défensives jouent toutefois contre lui.

Quant à Wallace, son premier match contre le Fire de Chicago n’avait pas été des plus concluants. À première vue, il semble toutefois apporter plus défensivement que Lovitz. Wallace a aussi montré qu’il pouvait participer à l’effort offensif en offrant à Anthony Jackson-Hamel la passe décisive sur le deuxième but montréalais contre l’Union. Il reste un match samedi avant que Biello ne prenne une décision.

En vrac

D’autres observations à l’issue du dernier match préparatoire:

Nick De Puy a un potentiel intéressant en tant que pivot offensif. Malmené par Oguchi Onyewu, le nouveau mastodonte de l’Union, De Puy a toutefois eu le meilleur sur les défenseurs moins aguerris de Philadelphie, notamment en deuxième mi-temps. Son but - sur une très belle action de Chris Duvall - aura été une récompense bien méritée.

Jackson-Hamel, quant à lui, semble avoir quelque chose à prouver. Pas aussi à l’aise que De Puy lorsqu’il a un adversaire dans le dos, Jackson-Hamel a néanmoins trouvé le moyen de marquer dans un deuxième match de suite, ce qui ne fera pas de tort à sa confiance. Au-delà de ça, la bonne nouvelle pour Biello, c’est que ses attaquants ont tous l’air d’avoir faim.

Un premier entraînement pour Arregui

Moins percutant en tant que partant que ce n’est le cas lorsqu’il est remplaçant, Ballou-Tabla doit apprivoiser l’environnement dans lequel il est projeté. Peut-être encore intimidé par des joueurs comme Piatti, Donadel ou Ciman, le jeune doit trouver le moyen de se lâcher et ainsi faire profiter l’équipe de ses capacités.

Maxime Crépeau a gravi un échelon dans la hiérarchie des gardiens. Ce nouveau rôle s’accompagnera de critiques lorsqu’il accordera des buts qu’on le croit capable d’arrêter, comme sur le tir de loin d’Ilsinho contre l’Union. Nul doute que Crépeau est assez mature pour digérer cela. Au besoin, il n’a qu’à s’inspirer d’Evan Bush, un habitué à ce genre de situation-là.