MONTRÉAL – Au début de la saison, l’Impact avait cruellement besoin de Dominic Oduro. Didier Drogba n’était pas disposé à jouer sur les surfaces synthétiques et l’équipe n’avait pas d’autres options de qualité à placer en pointe.

Et donc Oduro s’est levé et a admirablement répondu à l’appel. Il a marqué dans chacun des deux premiers matchs de la saison – deux victoires – et après dix matchs, il dominait la colonne des pointeurs, à égalité avec Ignacio Piatti, avec quatre buts et quatre passes décisives.

Fin de saison, même scénario. L’Impact était en déroute. Son attaque était en panne et la formation montréalaise risquait de voir sa participation aux séries lui glisser entre les doigts. Qui s’est interposé? On vous laisse deviner. C’est Oduro qui a ouvert les valves dans l’importante victoire contre San Jose et c’est lui qui a réussi l’énorme but décisif du déplacement à Orlando.

Le but égalisateur de ce nul complètement dingue à Columbus? Oduro. Cette passe savante à Piatti à Toronto? Oduro.

Quand l’Impact a eu besoin d’une étincelle cette saison, c’est bien souvent son imparfait marchand de vitesse qui l’a fournie.

« Personnellement, ça me dit que je suis toujours sur la bonne voie, que je suis encore ici pour une raison, affirmait Oduro vendredi. C’est dans des moments comme ceux-là que les vétérans doivent se lever et montrer le chemin aux plus jeunes et c’est exactement ce qu’on fait. »

Les explosions de joie d’Oduro ont été séparées par de grandes périodes creuses au cours de l’été. Le Ghanéen a traversé une séquence de 17 matchs sans marquer, une disette qui a incité l’entraîneur Mauro Biello à le clouer au banc pendant une portion du mois d’août.

Des données compilées par le minutieux collègue Patrick Friolet démontrent qu’Oduro est habitué de produire par vagues. La saison dernière, il avait inscrit cinq de ses huit buts dans une période d’un mois et demi. En 2013, il avait touché la cible quatre fois à ses huit premiers matchs et quatre autres à ses six derniers pour terminer la saison avec treize réussites, un sommet personnel. En 2011, il avait explosé pour sept buts en l’espace de dix matchs.

« Ce n’est pas la première fois que je le dis, dans cette ligue, c’est si difficile d’être constant. Autant pour les équipes que pour les individus, c’est très difficile de produire de façon régulière. Je ne m’attendais donc pas à exceller pendant 34 matchs. Mais quand ça compte, quand les séries sont à l’enjeu, les leaders doivent briller. C’est ce que je fais et j’en suis heureux. »

Vétéran de onze saisons dans la MLS, Oduro dit avoir appris à gérer les moments difficiles avec les années. Sa clé pour être toujours aussi dangereux à 31 ans : la patience.

« Être écarté du onze partant, ce n’est rien de nouveau pour moi. Mais le ballon finit toujours par revenir à nos pieds. C’est ce que je ne cesse de me dire quand ça va moins bien et c’est encore une fois ce qui est arrivé. J’ai été patient, j’ai gardé la tête haute, je suis resté positif et la confiance est revenue. Et elle est ici pour rester, je peux vous le garantir. »