MONTRÉAL – Dominic Oduro croit qu’à force de se répéter, l’Impact finira par se corriger.

« C’est comme ça au soccer, théorise le vétéran attaquant. Tout est dans l’esprit. Il faut continuer de frapper sur le clou, encore et encore, jusqu’à ce que tout baigne. »

Albert Einstein, qui a déjà utilisé sensiblement la même formule pour définir la folie, se serait probablement étouffé avec sa gorgée de café si la citation lui était venue aux oreilles lundi matin au Centre Nutrilait, où Oduro a joint sa voix au chœur des optimistes montréalais et s’est dit confiant que des performances plus constantes étaient imminentes pour l’Impact.

« C’est un défi pour tout le monde présentement dans le vestiaire, n’a pas caché le sympathique Ghanéen. Autant les joueurs que les entraîneurs sont à la recherche de solutions. Et éventuellement, on va trouver des solutions. Les choses vont changer, on va régler le problème. »

Le problème, si vous venez de vous joindre à la programmation en cours, est le suivant : l’Impact a toutes les misères du monde à afficher un niveau de jeu élevé et stable, sur 90 minutes, depuis le début de la saison. C’est le cas en MLS, où son manque d’équilibre lui vaut présentement le dernier rang du classement de l’Association Est, et c’est aussi vrai en Championnat canadien, une compétition parallèle que le Bleu-blanc-noir a amorcé en deux temps – et avec une défaite - la semaine dernière contre les Whitecaps à Vancouver.

Mardi soir, avec un déficit d’un but à combler dès le départ, l’Impact tentera de démarrer le match à l’heure et de garder le pied sur l’accélérateur, deux conditions qu’il a été incapable de réunir cette saison.

« Je veux voir de la passion, souhaite Oduro. On doit être agressifs dès le départ, dès le premier sifflet. Pas besoin d’attendre! Et même si on marque un but, même si on en marque deux, il faut continuer avec la même intensité. »

Après la défaite de son équipe en match aller, Biello avait soulevé la possibilité de « casser le vestiaire » dès le début du match pour réussir à passer son message efficacement. Mais que les préposés à l’entretien du Stade Saputo soient rassurés! À tête reposée, l’entraîneur a assuré qu’il n’endommagera pas le mobilier pour fouetter ses hommes mardi.

« On est une équipe capable de rebondir et ça, c’est un bon signe. Le problème, maintenant, c’est de trouver une constance. On a été dans tous nos matchs et si tu regardes notre fiche, comparativement à pareille date l’an passé, elle est quasiment semblable. On a dominé la possession dans cinq de nos six derniers matchs et ça, c’est quelque chose qu’on voulait améliorer. À mon avis, les choses vont se mettre en place et on n’est pas loin du niveau auquel on veut jouer. »

« Je ne suis pas surpris du succès des Québécois »

Les Whitecaps arriveront à Montréal fort d’une victoire de 2-1 acquise dans le premier match de la série aller-retour. Cet avantage au tableau, combiné à la possibilité qu’ils utilisent de nouveau une formation amputée de plusieurs joueurs réguliers, permettent de croire qu’ils adopteront un style conservateur dans le rôle de visiteurs.

« Peut-être qu’ils seront très bas avec cinq joueurs en arrière pour essayer de nous fermer l’espace parce qu’ils voudront protéger leur avance, prévoit Biello. Il faut être prêt pour ça et pour ça, on a travaillé sur certains moments. Comment déséquilibrer contre un bloc bas, comment déséquilibrer avec trois joueurs en défense... Il faut se préparer pour tous les scénarios. »

A contre B?

Tout semble indiquer que les caprices du calendrier procureront un avantage non-négligeable à l’Impact dans cette demi-finale du Championnat canadien. Pendant que les Whitecaps subissaient une défaite crève-cœur, à domicile, aux mains de D.C. United samedi, l’Impact profitait d’un congé au calendrier de la MLS pour se préparer en toute quiétude à la venue de son prochain adversaire.

L'Impact montrera un visage différent contre les Whitecaps

Avec seulement deux jours de repos et un long voyage transcanadien dans le système, il ne serait pas étonnant de voir les Whitecaps utiliser une variante se rapprochant de l’«équipe B » envoyée sur le terrain lors du match aller du duel contre l’Impact.

En revanche, Biello a déjà confirmé qu’il utilisera quelques-uns des joueurs qui n’avaient pas fait le voyage à Vancouver la semaine dernière. Ce groupe comprenait les milieux de terrain Ignacio Piatti, Marco Donadel et Blerim Dzemaili ainsi que les défenseurs Ambroise Oyongo et Kyle Fisher.

Piatti, que Biello disait vouloir gérer prudemment il y a quelques jours, s’est entraîné en dépit d’une légère blessure à une jambe en fin de semaine et sera à la disposition du coach mardi.

Biello a également confirmé que Maxime Crépeau conserverait son filet pour la suite du Championnat canadien.

« Comme le match est mardi, on a une journée de plus pour récupérer et pour moi, c’est important de retrouver un certain rythme avant d’entrer dans notre prochain match contre les Red Bulls. Comme certains n’ont pas joué depuis presque deux semaines, c’est important qu’ils retrouvent cette cohésion. Sans oublier que le Championnat canadien est très important pour nous et on veut bien faire dans les deux matchs. »

« C'est le match où on doit exécuter »

Reconnaissant que, dans ce contexte, la cause de l’Impact était loin d’être perdue, Oduro demeure tout de même sur ses gardes.

« Croyez-moi, il n’y a aucune garantie, rien qu’on puisse prendre pour acquis. Au bout du compte, si on connaît un début de match semblable à ce qu’on a offert à Vancouver, on est cuits. Nos gars sont reposés, mais ça ne fait rien. Il faut sortir fort et c’est ce qu’on va faire. »