MONTRÉAL – Les chances de l’Impact de se qualifier pour les éliminatoires ne reposent plus que sur le résultat de son prochain match. Une victoire dimanche après-midi sur le terrain de D.C. United et le onze montréalais jouera en séries pour la première fois depuis 2016.

Une défaite signifierait pratiquement la fin d’une longue et éprouvante saison.

Dans cette éventualité, on pourra dire que l’Impact aura couru à sa perte. Les occasions ont été nombreuses au cours des dernières semaines de s’incruster confortablement dans le milieu du classement de l’Association Est, mais elles ont été bousillées en succession. Les hommes de l’entraîneur-chef Thiery Henry n’ont signé que deux victoires à leurs onze derniers matchs. Personne n’ira donc pleurer sur leur tombe si le match de dimanche devait être leur dernier en 2020.

Mais Clément Diop ne demande pas la sympathie. Juste un peu de respect.

« On a traversé tellement d’épreuves, on a travaillé durant toute la saison pour atteindre cet objectif, a plaidé le gardien de l’Impact mardi en visioconférence. C’est vrai, on n’a pas gagné souvent dans nos douze derniers matchs, mais si on est toujours dans la course, c’est parce qu’on a accumulé suffisamment de victoires avant ça afin d’être dans la position où on se trouve présentement. »

« Cette saison a été très dure pour tout le monde et on n’a pas fait tout ça pour rien, a poursuivi Diop. C’est pour ça que je pense qu’on mérite d’être en séries et c’est pour ça qu’on se battra afin d’y être. »

L’Impact semblait sur la voie de la réussite il y a à peine deux semaines après une performance inspirée contre l’Inter Miami. À la suite de cette victoire, l’équipe est rentrée à Montréal pour un repos de quatre jours. Depuis son retour au boulot, les déceptions s’accumulent.

Le Bleu-blanc-noir s’est d’abord effondré devant le New York City FC, une défaite de 3-1 au cours de laquelle des erreurs de concentration en fin de match ont gâché une amorce prometteuse. Trois jours plus tard, il a été blanchi par Nashville, un rival direct au classement. Puis dimanche, il a de nouveau été incapable de trouver le fond du filet dans un revers contre Orlando.

Tant d’opportunités de se mettre à l’abri qui l'enveloppent aujourd'hui dans un brouillard de regrets.

« Bien sûr, il y avait beaucoup de déception dans le vestiaire après le match contre Orlando, a convenu Diop. On savait qu’avec une victoire, considérant les résultats qui ont suivi ailleurs, notre place serait maintenant assurée. Mais comme on s’est dit entre nous, on ne veut pas tout jeter en l’air. On veut se battre pour cette place. Après ça, on verra ce qui arrivera, mais tout le monde est déterminé à faire ce qu’il faut pour gagner le prochain match. »

Loin de la maison

Après la défaite contre New York, Henry avait insisté pour qu’on lui en impute le blâme, se demandant à voix haute s’il n’aurait pas dû demander à ses joueurs de sacrifier le repos espéré auprès de leurs proches au profit de quelques séances d'entraînement supplémentaires.

Le coach a appris sa leçon. Plutôt que de rentrer au Québec, où ils auraient été dans l’incapacité de s’entraîner en raison des restrictions liées à la gestion de la pandémie, les joueurs de l’Impact passeront toute la semaine au New Jersey, leur quartier général temporaire en cette saison atypique.

La décision a été annoncée aux joueurs durant une longue rencontre d’équipe après la défaite contre Orlando.

« C’est une décision qui a été prise par le staff, affirme Diop. Je pense qu’on a tous conscience de la situation actuelle et on pense que c’est la meilleure solution pour préparer le match de Washington ce week-end. C’est la raison pour laquelle on est resté : pour travailler et être dans les meilleures conditions pour aborder le prochain match. »

C’est la première fois depuis son déracinement aux États-Unis, à la mi-septembre, que l’Impact décide de lever le nez sur une occasion de rentrer à la maison. On a demandé à Diop s’il croyait, avec le recul, que le club aurait dû investir davantage de temps à l’entraînement au détriment de l’équilibre familial.

« C’est toujours un sujet délicat, a-t-il répondu. On peut dire que oui, c’est mieux qu’on reste là pour travailler et être concentré. Mais mentalement, il y en a qui ont besoin de voir leurs enfants, qui ont besoin de voir leur famille, qui ont besoin de voir autre chose que les coéquipiers avec qui ils sont 24 heures par jours, sept jours par semaine. Il y a toujours du pour et du contre entre rester et rentrer. Je pense qu’on a essayé de faire du mieux possible. Toutes les décisions qu’on prend, c’est toujours dans l’intérêt général de l’équipe. »

L’Impact aura besoin de toute la préparation qu’il pourra accumuler pour venir à bout de D.C. United. L’équipe de la capitale américaine affiche un dossier de 3-2-1 depuis qu’elle a congédié son entraîneur Ben Olsen au début octobre. Elle s’est vaillamment battue dans une défaite de 4-3 face au Revolution de la Nouvelle-Angleterre dimanche, offrant le genre d’effort qu’on a vu trop peu souvent dernièrement dans le camp montréalais.

Les deux rivaux se trouvent aux extrémités d’un peloton de cinq équipes qui se battent pour les deux dernières places donnant accès aux séries dans l’Association Est.

« Ils n’ont pas forcément eu une saison facile, mais c’est une équipe qu’on doit aborder avec beaucoup de sérieux, prévient Diop. Ils ont de la qualité. À nous de respecter ça et faire le résultat espéré. »