Quand les choses vont bien, tu as l'impression que les choses vont simplement continuer à bien aller. On a frappé un mur dernièrement avec nos résultats. Ce week-end, nous serons au Colorado et ce sera à nous de retrouver nos standards pour consolider l'avance que nous avons présentement.

Loin de moi l'idée de dire que nous étions dans une zone de confort avec les succès qui ont suivi l'arrivée de Mauro Biello à la barre de l'équipe. Nous avons bien joué à Orlando malgré un résultat décevant. Contre les Red Bulls à New York, nous avons commencé à plat, une faute qu'on ne peut pas se permettre dans cette ligue parce qu'il existe une parité qui fait en sorte que tout le monde peut battre tout le monde. En MLS, tu ne peux surtout pas te permettre de te reposer sur tes lauriers.

En fin de saison, les clubs sont dans un état d'esprit de rencontre éliminatoire. Les choses se corsent et la plupart du temps, la partie se décide par un but. C'est à nous d'ajuster le tir, de nous énergiser à nouveau et de revenir concentrés à bloc. Il faut que nous soyons alertes dès le début du match.

On entend souvent parler des matchs en main que nous avons, mais ces matchs en main sont des bonus si on va chercher des points. Sinon, ça ne change rien. Mercredi à New York, nous avons fait un faux pas contre un adversaire direct dans notre section. On avait la chance de se donner un coussin de quatre points face à Orlando avec un match de plus à disputer, mais on a raté notre coup. Samedi, nous allons bénéficier de notre dernier match en main, à nous de retrouver le rythme que nous avions lors de notre bonne séquence.

On doit profiter du petit avantage qu'il nous reste avec cette partie de plus à disputer. C'est comme une petite finale. Par la suite, la majorité des clubs va jouer simultanément et personne ne veut être pris à suivre les matchs à l'extérieur pendant que tu joues. Si on gagne samedi, on mettra les rivaux sous pression.

On doit se placer en position où l'on va forcer Orlando à devoir gagner ses parties pour nous rattraper, mais pour ce faire, on doit avoir un bon résultat samedi contre Denver. Je sais que cette équipe est assurée d'être exclue des séries. Ça ne veut pas dire que ce sera une proie facile. Les clubs éliminés ont leur fierté et veulent jouer les trouble-fêtes comme nous l'avons fait l'an dernier contre Toronto. Il faut donc faire gaffe aux équipes qui n'ont rien à perdre. Contrairement à l'Europe, en Amérique du Nord une formation de dernière place ne risque pas d'être reléguée dans une division inférieure et de subir des contrecoups financiers importants qui suivent. Ici, quand tu termines ta saison, le club recommence à zéro dans le même circuit la saison suivante.

Deux de nos trois derniers matchs seront sur la route et il faut cesser d'avoir un complexe quand on joue loin de la maison. Il faut juste se rendre compte que le temps presse. Il faut laisser parler notre caractère et notre coeur.

À dix joueurs, on pouvait les déranger.

On ne se le cachera pas. Ça n'a pas été facile de se retrouver à court d'un homme après seulement 15 minutes. Pour les Red Bulls, c'était du trois pour un parce qu'ils se sont retrouvés avec un joueur en plus, puis ils ont marqué sur un tir de pénalité et il restait encore 75 minutes à jouer à la rencontre. Dans l'esprit des joueurs de l'Impact, on savait qu'il fallait mettre les bouchées doubles. Avec toutes les embuches que j'ai énumérées, on savait que ce ne serait pas une situation facile à vivre.

On a quand même tenu le coup. Notre gardien Evan Bush nous a gardés dans la partie en bloquant un tir de pénalité. Les 45 premières minutes n'ont pas été l'idéal, mais je pense que nous avons démontré beaucoup de caractère en deuxième demie. On a réussi à placer New York sur les talons en marquant une fois par l'entremise de Didier Drogba. On a démontré que même à dix joueurs, on pouvait les déranger.

*Propos recueillis par Robert Latendresse