MONTRÉAL – À la suite d’un match nul fort encourageant contre le Galaxy de Los Angeles, l’Impact de Montréal a effectué un pari audacieux en accordant du repos à plusieurs éléments clés de la formation en vue du duel contre les Earthquakes de San Jose.

Entamant mercredi soir une éprouvante portion de son calendrier (quatre matchs en 11 jours), la formation montréalaise a préféré accorder un vote de confiance aux joueurs qui forment la profondeur du club pendant que Didier Drogba, Ignacio Piatti et Justin Mapp seront notamment au repos.

« Il y a tout un ensemble de joueurs dans notre équipe qui sont par moment appelés à jouer, ou non. Ça peut être difficile pour certains parfois, mais maintenant on a l’occasion de montrer qu’on a de la profondeur et que les places ne sont pas coulées dans le béton, que ce sont les performances qui dictent qui joue ou pas. Tout le monde a hâte de relever ce défi-là et de montrer que l’Impact de Montréal, ce n’est pas juste l’affaire d’un joueur mais d’un groupe de 28-30 joueurs », insiste le défenseur Wandrille Lefèvre.

Durant le régime précédent, l’entraîneur Frank Klopas avait plus souvent qu’autrement hésité à utiliser une telle stratégie. Disposant d’un effectif mieux garni, Mauro Biello a décidé d’aller de l’avant et la stratégie n’effraie pas Wandrille Lefèvre.

« Mauro est quelqu’un qui axe beaucoup sa gestion sur la communication et qui donne beaucoup de confiance. Il a son rôle d’entraîneur mais il accepte de déléguer et de faire confiance aux joueurs sur le terrain pour qu’ils puissent prendre leurs responsabilités et apprendre. Avec un entraîneur comme ça, quand tu entres sur le terrain, tu abordes le match avec confiance et tu es prêt à le lui rendre. »

Au cours des derniers matchs, dont face au Galaxy, Lefèvre s’est justement avéré l’exemple d’un joueur qui a répondu aux attentes dans un rôle de partant en l’absence de Laurent Ciman (il terminera sa suspension mercredi).

« Dans un stade où ils permettent très rarement des buts et où ils en marquent beaucoup, réussir à s’en sortir avec un nul de 0-0 en dit long sur notre capacité à défendre en équipe, ainsi que sur notre capacité à se serrer les coudes et à atteindre un objectif qu’on s’était fixé à l’avance, c’est-à-dire de souffrir sans concéder de buts. Oui, on peut voir le verre à moitié vide puisqu’on n’a pas marqué, mais c’était un match très serré qui aurait pu basculer d’un côté comme de l’autre et on est heureux de s’en être sorti ainsi. »

En accordant un répit à Didier Drogba, Ignacio Piatti, Evan Bush, Marco Donadel et Justin Mapp (blessé), Biello a témoigné une grande confiance en ses hommes de soutien; un traitement apprécié par ceux-ci.

Parmi eux, Hassoun Camara pourrait renouer avec l’action après une première absence prolongée dans sa carrière. Le mandat ne s’annonce pas banal de reprendre le collier avec un départ.

C’est donc dire aussi que le gardien Eric Kronberg obtiendra un rare départ en MLS et le moment semble judicieux puisqu’il sera à l’œuvre dans sa région natale devant son entourage.

Bien sûr, l’objectif demeurer de renouer avec la composition idéale lors du rendez-vous de samedi au Stade Saputo contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, mais si la confrontation face au Revolution revêt une importance supérieure, la tâche ne sera pas de tout repos contre cet autre opposant californien que sont les Quakes. En effet, ces derniers ont subi une seule défaite depuis six matchs.

« On aborde le tout avec la confiance du dernier match qu’on a joué à L.A. On s’est serré les coudes et on a montré qu’on était capable de se supporter les uns les autres pour obtenir un résultat positif. Il faut cependant aussi garder les pieds sur terre. Ce n’est pas parce qu’on a fait match nul à L.A. que ça nous donne automatiquement un nul ou même une victoire contre San Jose. Ça va être un match difficile lors duquel on va aussi souffrir en raison de différents facteurs comme la chaleur et le voyage à l’étranger. Il va falloir aborder ce match avec beaucoup de sérieux. J’aime nos chances, car le groupe s’entend bien et la solidarité se développe autant sur le terrain qu’à l’extérieur. À l’attaque on est capable sur un geste ou une action de faire la différence. »

D’après Lefèvre, Chris Wondolowski (13 buts dont 4 depuis cinq matchs) sera l'une des principales menaces, lui qui est le sixième meilleur buteur de la MLS.

« À l’attaque ils ont des joueurs qui sont rapides sur les côtés et il y a toujours le danger que pose Chris Wondolowski qui est leur attaquant vedette. Ce n’est pas tellement un joueur qui a une influence prépondérante dans le jeu, dans la manière dont ils bâtissent leurs actions, mais il est excellent pour savoir comment se placer dans la surface et pour récupérer les deuxièmes ballons afin de nous le faire payer. Ce sera important pour les défenseurs d’être concentrés et alertes non seulement sur les premiers ballons, mais aussi après avoir dégagé le ballon car il va être là en embuscade pour essayer de nous le faire payer. »

À la suite du duel contre les Earthquakes, l’exigeant segment se poursuivra avec trois rencontres à domicile face au Revolution, au Fire et au D.C. United.

La contribution de Drogba sera la bienvenue pour ces prochains rendez-vous. Pour le moment, la vedette ivoirienne est de retour dans la métropole québécoise pour soigner sa blessure à un orteil et recharger les batteries à l’approche du dernier droit de la saison régulière. 

Depuis son entrée en scène, Lefèvre a remarqué que les adversaires ne percevaient plus l’Impact de la même manière et qu’ils redoublaient de précaution contre le Bleu-blanc-noir qui donne l’impression d’avoir trouvé son erre d’aller au moment opportun.

« Avec un joueur comme ça qui attire beaucoup l’attention sur le terrain fait en sorte qu’il garde les défenseurs sur les talons. Si tu laisses à Drogba deux ou trois mètres d’espace, il va te le faire payer autant par sa frappe de balle loin que son jeu de tête. Il n’y a cependant pas de Drogba-dépendance, et ce n’est pas que moi qui le dit, lui aussi le dirait. C’est quelque chose que l’on souhaite prouver mercredi, il y a d’autres joueurs. On a fonctionné sans lui depuis janvier et on a tout de même réussi à faire une finale de Ligue des champions et à se maintenir en position de faire les séries. On est très content de ce qu’il amène, il permet à d’autres joueurs d’être libres, mais quand il n’est pas là, on doit prouver qu’on est en mesure de fonctionner. »