MONTRÉAL – L’arrivée précoce de Blerim Dzemaili dans les rangs de l’Impact n’a rien d’un geste de panique. Le président Joey Saputo et le directeur technique Adam Braz l’ont martelé jeudi lors d’une conférence de presse visant à présenter officiellement leur nouveau joueur désigné.

Dzemaili, dont l’embauche avait été annoncée en décembre dernier, devait à l’origine débarquer à Montréal lors de l’ouverture de la fenêtre estivale de transferts en juillet. Mais en avril, des rumeurs en provenance d’Italie ont laissé planer la possibilité d’un déménagement précipité, possibilité qui s’est concrétisée cette semaine.

Le milieu de terrain de 31 ans arrive dans une équipe en situation d’échec qui n’a remporté que deux de ses neuf premiers matchs. Il sera à la disposition de l’entraîneur Mauro Biello dès samedi pour la visite du Crew de Columbus au Stade Saputo.

« C’est important de comprendre que l’arrivée hâtive de Blerim n’a rien à voir avec le fait que notre début de saison n’est pas à la hauteur de nos attentes, a insisté Joey Saputo. Je n’entrerai pas dans les détails à propos de notre début de saison et de la pertinence d’appuyer sur le bouton de panique après seulement une dizaine de matchs. L’opportunité de devancer son arrivée s’est présentée et nous l’avons prise. »

Quelques minutes plus tôt, Braz avait répondu par un « oui » net quand on lui avait demandé si l’Impact aurait agi avec le même empressement si l’équipe avait occupé le haut du classement.

« Absolument, a réaffirmé Saputo. Ça n’a rien à voir avec la position dans laquelle se retrouve le club. »

En fait, le plan initial de l’Impact était de convaincre Dzemaili de joindre les rangs du club beaucoup plus tôt. L’international suisse est tombé dans la mire du vice-président aux relations internationales et au développement technique Nick De Santis à l’été 2016. Rapidement approuvé par Braz et l’entraîneur Mauro Biello, le projet a également plu à Dzemaili, mais celui-ci a toutefois demandé un peu de temps avant de faire ses valises pour le Canada.

L’Impact a donc profité de sa proximité avec le Bologne F.C., le club de Serie A dont Saputo est également le propriétaire, pour proposer un pont parfait au joueur qu’il convoitait.

« J’ai toujours dit que si on pouvait utiliser la synergie entre les deux clubs pour nous aider à amener un joueur ici, on allait le faire, a rappelé Saputo. Quand on a parlé à Blerim, il n’était pas prêt à venir immédiatement en MLS, il avait encore des choses à prouver en Europe, alors on a utilisé l’avenue de Bologne. Ça lui a donné l’opportunité de se familiariser avec notre structure et ça nous a permis d’apprendre à le connaître davantage. Je crois pouvoir affirmer que tout le monde en est ressorti gagnant. »

« Dzemaili est en forme, il est prêt à jouer »

Dzemaili a si bien fait sous les rayures du maillot bolognais qu’on a pendant un certain temps craint que son passage à Montréal soit compromis. Il a marqué huit buts en 31 matchs de championnat, un rendement dont Saputo lui-même s’est dit étonné jeudi.

« Le projet conjoint avec Bologne était parfait, affirme en rétrospective le nouveau numéro 31 de l’Impact. J’ai pu aider le club pendant un an, et je crois l’avoir fait de belle façon. Maintenant, je suis prêt pour quelque chose de nouveau, je suis prêt pour la MLS. C’est la plus grosse décision de ma vie et je suis venu ici avec l’objectif de gagner. »

Saputo a spécifié que Dzemaili arrivait officiellement à Montréal sous forme de prêt jusqu’en décembre, mais qu’une entente verbale avait été conclue pour que son contrat soit prolongé au terme de la saison.

« Ça nous donne une opportunité de structurer le futur contrat différemment, a expliqué Saputo. C’est pour ça qu’on a décidé d’y aller avec un prêt jusqu’à la fin de la saison, mais le but, c’est qu’il soit ici pour longtemps. »

Des conseils de Di Vaio

À Bologne, Dzemaili a eu la chance de discuter avec l’ancien joueur étoile de l’Impact Marco Di Vaio, qui occupe un rôle de gestion au sein du club italien.

« Il m’a dit qu’on jouait un style de football différent en MLS, mais c’est exactement ce que je veux. Après une longue carrière en Europe, je veux essayer quelque chose de nouveau », a dit celui qui a aussi évolué en Suisse et en Turquie.

« Nous avons vu ses habiletés, c'est un grand joueur »

« Il a aussi été très élogieux à propos de la ville. Il m’a dit qu’il avait passé deux merveilleuses années ici, qu’il s’y était senti comme à la maison. Je le crois parce que je suis ici depuis seulement deux jours et déjà, je me sens bien. Je suis impressionné. »

Dzemaili a aussi été conseillé par son ami Tranquillo Barnetta, un compatriote qui a joué 40 matchs avec l’Union de Philadelphie entre 2015 et 2016.

« Il m’a parlé en bien du calibre de jeu. C’est une ligue qui grandit à vue d’œil et c’est pourquoi je veux en faire partie. »

Convoqué 55 fois en équipe nationale, le natif de la Macédoine ne craint pas que son passage transatlantique le place dans les mauvaises grâces du sélectionneur suisse Vladimir Petkovic.

« Je lui ai parlé et il m’a dit que tout ce qui lui importait, c’est que je joue. Il y a bien sûr la réalité du décalage horaire qui pourrait être problématique. Si je joue ici dimanche et que je dois me déplacer pour une convocation le vendredi suivant, ça ne me donnerait que quatre jours pour m’en remettre. Mais il faut l’essayer pour voir comment ça va aller. Sinon, j’ai 31 ans et il sait exactement ce que je peux apporter. Je ne crois pas que ça cause de problème. »​

Première conférence officielle pour Dzemaili