MONTRÉAL -  Réputée pour avoir la mèche courte avec ses entraîneurs, la direction de l'Impact a maintenant vu la lumière. Elle a découvert les vertus de la patience.

Dans le cas de Frank Klopas, du moins. Le directeur sportif Nick De Santis lui a accordé un vote de confiance sans réserve, jeudi. Et ce, même si le onze montréalais est toujours en quête d'une première victoire cette saison (0-4-3), ce qui constitue le pire début de campagne de son histoire à ce chapitre.

« Je peux vous assurer que, dès la première journée où ils ont pris cette équipe en mains, les entraîneurs ont fait du gros boulot, très détaillé, a déclaré De Santis en commentant pour la première fois le piètre début de saison du onze montréalais. À chaque entraînement, (Klopas) prépare les matchs à la perfection. Je vois d'ailleurs l'intensité qu'affichent les joueurs à chaque entraînement.

« C'est sûr qu'en ce moment, il y a de la tension, la confiance est fragile. C'est la réalité du sport professionnel. Mais je pense que l'équipe croit en l'entraîneur et elle va s'en sortir. »

La direction de l'Impact n'a pas toujours affiché cette patience dans le passé, notamment quand le club évoluait en deuxième division nord-américaine. John Limniatis, en 2009, a été remercié après quatre matchs, tout comme Zoran Jankovic en 2000. Même De Santis a été forcé de quitter son poste d'entraîneur en 2008, après 10 matchs. Marc Dos Santos, lui, a senti qu'il y avait impasse entre sa vision et celle de la direction, et il remis sa démission après 10 rencontres en 2011.

Et on sait que depuis l'entrée du club en MLS, en 2012, Jesse Marsch et Marco Schdllibaum n'ont pas duré plus d'un an chacun.

De Santis a laissé entendre, jeudi, que l'aventure avec Marsch et Schdllibaum aurait pu facilement se prolonger si le contexte avait été le moindrement différent. Les propos du directeur sportif, jeudi, semblaient toutefois indiquer qu'il existe un climat de confiance plus solide entre la direction et Klopas qu'il n'y en avait eu auparavant avec les autres entraîneurs. De Santis a notamment parlé d'un « sentiment d'avoir pleine confiance dans ton personnel d'entraîneurs » et du « niveau de confort que nous avons » avec Klopas et ses adjoints.

De Santis s'est par ailleurs dit conscient des critiques à l'endroit de son propre travail.

Un vote de confiance

« Je comprends la frustration et la déception des amateurs, je vis la même chose à chaque jour. Je suis un Montréalais, je suis un Québécois, je ressens tout ce que ressentent les gens, a commenté De Santis. Ont-ils le droit de critiquer? Oui. Et je suis dans une position où je dois l'accepter. »

L'ancien capitaine de l'Impact a toutefois assuré que les membres du personnel technique et lui font tout pour tenter de remettre le train sur les rails. Il a dit avoir appris à mieux gérer les complexités de la MLS, et aussi à mieux gérer ses émotions, comme le président Joey Saputo d'ailleurs.

« Aucun doute, a souligné De Santis. Évidemment, on donne son opinion, on reste impliqué dans le but d'essayer de trouver des solutions, mais en bout de ligne, oui, tu apprends à mieux gérer les situations.

« Il faut mettre les émotions de côté et réagir de la façon la plus professionnelle possible afin de prendre les meilleures décisions pour que le club aille de l'avant. »

De Santis estime que le club relèvera la tête bientôt. Il a noté que l'équipe joue mal depuis quelques matchs en raison d'un manque de confiance, mais elle a quand même disputé "trois ou quatre matchs" auparavant où elle aurait mérité la victoire.

Selon lui, l'Impact est présentement victime d'un manque de profondeur en raison des blessures à plusieurs joueurs. Quand Sanna Nyassi, Hernan Bernardello, Adrian Lopez et Nelson Rivas seront tous de retour, ça changera la donne, a-t-il estimé.

« On a aussi évoqué différents scénarios de joueur désigné, a dit De Santis, en reconnaissant que l'Impact avait le milieu argentin Ignacio Piatti dans sa mire. Mais ça, ce sera en juillet seulement, et on a besoin de résultats d'ici là. Mais je suis convaincu qu'une fois que tout le monde sera en santé, on va s'en sortir. »

De Santis a noté - avec raison, il faut le reconnaître - que le club montréalais est loin d'avoir été sorti de la course pour une place en séries.

« Les autres équipes de l'Est ont également des difficultés, on est à cinq points de la cinquième place et on joue les deux prochains matchs à domicile, a-t-il souligné. Il n'y a pas lieu de paniquer, il s'agit de trouver des solutions. »

L'Impact, qui a disputé ses matchs à domicile au Stade olympique jusqu'ici cette saison, disputera son premier match au stade Saputo, samedi. L'Union de Philadelphie sera alors l'adversaire. Il restait seulement 2000 billets à vendre en vue de cette rencontre, jeudi.

Brovsky devra prendre son mal en patience

Le temps d'utilisation de Jeb Brovsky suscite beaucoup moins les passions chez les partisans de l'Impact que celui de Patrice Bernier. Et c'est tant mieux pour la tranquillité d'esprit de Frank Klopas puisque tout semble indiquer que le défenseur devra prendre son mal en patience.

« Il a joué à gauche mais moi, à cette position, j'aime compter sur un gaucher naturel. Jeb a fait du bon travail mais quand tu es droitier, tu as tendance à revenir à l'intérieur tout le temps, et on ne peut pas laisser des ouvertures du genre », a dit l'entraîneur-chef de l'Impact, jeudi, de l'arrière qui a amorcé les trois premiers matchs de la campagne, mais a été confiné au banc lors des quatre suivants.

« À droite, nous avons Eric Miller et Hassoun Camara, alors il y a de la compétition à cette position, a par ailleurs noté Klopas. Ce n'est pas parce qu'un joueur était partant l'an dernier (que sa place est garantie). L'équipe s'est améliorée, de nouveaux joueurs ont été embauchés et maintenant, il faut laisser la compétition intra-équipe suivre son cours. »

Brovsky, qui a amorcé 29 matchs l'an dernier et a alors prouvé qu'il peut être un véritable guerrier sur le terrain - il a notamment joué malgré une fracture au nez -, ne doit pas se décourager, a plaidé Klopas.

« Il doit rester positif, ce qui a été le cas jusqu'ici, et il doit continuer à travailler, puis les opportunités vont se présenter. Au fil d'une saison, il y a des joueurs qui sont moins en forme, des joueurs qui jouent moins bien, et c'est pourquoi tu as besoin de profondeur. »