C’est jeudi matin au Centre Nutrilait que Joey Saputo nous a annoncé le retour au bercail de mon collègue Patrick Leduc. Je parle bien au nous, puisque Patrick avait bien caché son jeu depuis l’appel du président le mois dernier.

À bord

Le succès d’une entreprise repose d’abord et avant tout sur la qualité des gens qu’elle fait monter à bord. En ce sens, l’Impact ne s’est pas trompé en nommant son directeur administratif des opérations soccer.

Patrick aura la confiance d’un gars qui connaît son ballon, la résilience de quelqu’un qui sait travailler sous pression et l’humilité d’un administrateur qui sera en pleine courbe d’apprentissage. Chose certaine, il a le potentiel pour créer d’importants rapprochements entre le club et le soccer amateur québécois, les supporters ou les médias.

En plus d’avoir un gros capital de sympathie dans le marché, son travail à RDS et La Presse au cours des 8 dernières années lui aura fait saisir l’importance de communiquer avec clarté. Un atout majeur pour un club qui présente un manque notable dans ce domaine depuis trop longtemps maintenant.

Le siège

Après avoir fait monter les bonnes personnes à bord, s’agit ensuite de leur trouver le bon siège. Dans ce cas-ci, on semble plutôt parler de sièges au pluriel.

Soutien administratif à l’équipe pro, suivis budgétaires, supervision des programmes de l’Académie et des activités au Centre Nutrillait... Il y aura du pain sur la planche à partir du 7 janvier.

Pour assurer un lien étroit avec Soccer Québec et Canada Soccer, Patrick est un candidat idéal puisqu’il a eu un pied dans ces deux univers jusqu’à tout récemment. Ma seule interrogation concerne l’accent mis sur l’Académie dans la création de ce nouveau poste. Joey Saputo a répété à maintes reprises que l’objectif principal est d’optimiser le travail fait à l’Académie et de faire le pont entre celle-ci et l’équipe de Rémi Garde.

Depuis bien des années, l’Académie est le département qui fonctionne le mieux à l’Impact. A-t-elle besoin d’une supervision accrue? Est-ce le meilleur endroit pour mettre à profit les talents de Patrick en y investissant le gros de son temps? Chose certaine, Saputo ne s’est toujours pas fait à l’idée qu’un centre de formation reste généralement dans la colonne des dépenses et, à en juger par son discours récurrent, c’est un irritant majeur.

En ce qui concerne le pont vers la première équipe, il ne sera solide que lorsqu’une équipe réserve réapparaîtra. Garde lui-même a souligné que l’absence d’une telle équipe est un handicap majeur au développement des joueurs formés au club. D’ici là, Patrick pourra certainement travailler avec lui et Philippe Eullaffroy (Directeur de l’Académie) pour s’assurer qu’il y ait un projet clair pour les jeunes qui signent chez les pros. Ce sera déjà un énorme pas vers l’avant.

Enfin

Si des doutes persistaient, la saison 2018 a prouvé que le système de recrutement de l’Impact était défaillant, pour ne pas dire inexistant. Jeudi matin, le président a dévoilé son plan d’action pour remédier à la situation.

Installé à Bologne, Marco Zunnino sera le grand responsable d’une structure centralisée au service des deux propriétés de Joey Saputo. À lui, se rapporteront l’ex-joueur désigné de l’Impact Marco Di Vaio, qui sera responsable du continent européen, Raffaele Frassetti pour l’Amérique du Nord et Nick De Santis pour l’Amérique du Sud.

Une structure étoffée et bien définie qui détonne avec le vide des dernières années. Reste à savoir si une même cellule de recrutement peut vraiment servir deux clubs en même temps, mais l’amélioration sur papier est importante. Chapeau!

Symbolique

Pour une première fois depuis la fin de sa carrière de joueur, De Santis ne se rapportera plus à Joey Saputo. Il reste employé de l’Impact puisqu’il en est ambassadeur, mais son patron immédiat sera Zunnino.

Fut un temps où l’image de l’Impact se résumait principalement à trois visages. Ceux de Saputo, De Santis et Mauro Biello. Adam Braz venait rapidement en deuxième vague. Les choses ont bien changé au cours de la dernière année. Personne ne pourra parler de « Boys Club » chez le bleu-blanc-noir en 2019.

La présence d’un Rémi Garde bien en selle, le retour d’un Vassili Cremanzidis plus expérimenté pour s’occuper de la masse salariale, ainsi que l’arrivée de Patrick Leduc avec de nouvelles idées et un bon regard de l’extérieur ont de quoi élever le niveau des discussions à l’Impact.

Félicitations Pat!

Ce fut un plaisir de te côtoyer ces dernières années et c’est une grande fierté de voir l’opportunité qui s’offre à toi. Je suis convaincu que tu as ce qu’il faut pour aider le club à avancer.

P.S. Tu ne pourras gagner notre pool de la Premier League, mais on attend quand même ta bouteille de vin...