MONTRÉAL – Alors que la fenêtre estivale des transferts s’ouvrait officiellement dans la MLS, marquant le début d’un long mois de rumeurs et de tractations, Samuel Piette a fourni une certitude : les négociations entourant les termes d’un nouveau contrat avec l’Impact ont commencé.

Piette, qui avait signé un pacte de deux ans et demi assorti d’une année d’option lors de son arrivée à Montréal à l’été 2017, a confirmé mardi avoir reçu une première offre pour reconduire son association avec le club.

« C’est sûr que le club essaie de tirer la couverte de son côté, a candidement commenté le milieu de terrain de 24 ans. [Le processus] est à ses débuts, c’est très rare que c’est accepté, il y a toujours un va-et-vient dans les négociations. C’est sûr qu’il y a l’aspect marketing, mais moi je veux être jugé sur mes performances, sur ce que j’apporte sur le terrain. C’est sûr qu’on va amener certains arguments. »

Piette a nommé trois joueurs auxquels il croit pouvoir se comparer pour établir les paramètres de sa nouvelle entente :

– À Columbus, Wil Trapp a franchi le cap des 3000 minutes en 2017 et a disputé au moins 30 matchs dans chacune des trois dernières saisons. Il a 26 ans et touche un salaire de 593 000 $*.

– Au Colorado, Kellyn Acosta a franchi le cap des 2000 minutes une seule fois en sept saisons en MLS. Il a 23 ans et touche un salaire de 665 000 $.

– Au Galaxy de Los Angeles, Perry Kitchen a démarré au moins 30 matchs dans six saisons consécutives en Amérique du Nord. Il a 27 ans et touche un salaire de 474 000 $.

Piette, 24 ans, a disputé 51 matchs de suite pour l’Impact avant d’être forcé à l’inactivité par une suspension en mai dernier. Il est devenu au fil des années un maillon inestimable devant la défense montréalaise, a hérité à temps partiel du brassard de capitaine depuis le départ de Patrice Bernier et même s’il ne veut pas en faire le point central de son argumentaire, il est reconnu comme le visage de l’organisation à l’extérieur du terrain.

En 2019, il commande un salaire de 143 000 $.

« Pour moi, on a un peu un rôle similaire et le même apport au niveau de nos clubs, raisonne-t-il en revenant au trio mentionné. Je ne vois pas pourquoi mon salaire devrait être loin de ces joueurs-là. Mais comme j’ai dit, c’est le début. On verra où ça mène. »

Piette a aussi reconnu que le jeu des comparaisons s’invitera aussi, inévitablement, dans son propre vestiaire. À l’heure actuelle, il est le 14e plus haut salarié de l’Impact, quelques milliers de dollars derrière Micheal Azira.

Piatti le mieux payé, Piette une aubaine

« Au début, je dois voir à travers la ligue ce qui se fait ailleurs et me comparer à mon poste. Mais comme je l’ai dit, il y a le niveau marketing, il y a une valeur qui peut s’ajouter là. Oui, je suis un joueur de foot, mais je pense que je suis un bon ambassadeur pour le club. Du moins c’est ce qu’on me dit! Alors oui, il faut regarder à l’interne pour voir ce que les autres font et mon apport au sein de l’équipe par rapport aux autres. »

« Mais en premier lieu je veux être jugé par mes performances sur le terrain, par les statistiques. Les chiffres ne mentent pas. »

Transferts : le statu quo ne passerait pas

Aussi important soit-il à l’équipe, le renouvellement du contrat de Piette ne devrait pas être le dossier prioritaire des dirigeants montréalais durant la période de transactions qui s’étirera jusqu’au 7 août.

L’Impact a fait des petits miracles avec les moyens du bord en première moitié de saison, survivant notamment à une blessure sérieuse à son joueur étoile Ignacio Piatti pour s’accrocher aux plus hautes places du classement de l’Association Est. L’arrivée de forces fraîches est maintenant souhaitée au sein de l’effectif actuel.

« Un peu de renfort nous ferait beaucoup de bien. Je pense qu’on a bien fait en première moitié de saison et si du renfort arrive, ça nous montrerait que le club est derrière nous et nous donnerait encore plus d’éléments pour pousser », affirme Piette, qui verrait surtout d’un bon œil l’arrivée de sang neuf au milieu de terrain.

« Parce que je sais qu’à travers la ligue, ce n’est normalement pas ça qui va arriver, explique-t-il. C’est sûr que du renfort nous ferait beaucoup de bien. C’est une longue saison, on a vécu beaucoup de conditions difficiles en début de saison, donc ça nous rattrape, qu’on le veuille ou non. [...]  Je pense que ça serait un bon statement du club pour nous montrer qu’ils sont derrière nous. »

Bien au fait du pouls de son vestiaire, l’entraîneur-chef Rémi Garde s’est gardé de faire de grandes promesses, mais a assuré qu’il n’était pas dans la volonté du club d’observer le statu quo.

Rappelons qu’il y a un an, l’Impact avait cafouillé dans sa tentative de faire venir l’attaquant français Jimmy Briand et avait finalement annoncé en panique trois acquisitions de dernière minute, soit celles de Bacary Sagna, Micheal Azira et Quincy Amarikwa.    

« Je ne peux pas vous dire que tout se passera au début du mercato s’il va se passer des choses, mais évidemment, l’Impact travaille pour essayer de voir ce qu’il y a de mieux, voir ce qu’on peut faire. Vous savez qu’on est en liaison très étroite avec Bologne. C’est une volonté de la part de Joey Saputo et je trouve que c’est très bien qu’on arrive à s’appuyer sur toute leur expertise, sur tout ce qu’ils ont mis en place là-bas. Maintenant, ça ne se fait pas en un jour. Il y a du travail, il faut que beaucoup d’étoiles soient alignées avant d’arriver à faire venir un joueur, mais on y travaille fort et j’ai de l’espoir que les choses se passeront bien pendant cet entre-saison. »

*Tous les salaires mentionnés dans cet article proviennent du plus récent document fourni par l’Association des joueurs de la MLS