MONTRÉAL – Petite cicatrice au nez, Ignacio Piatti est arrivé devant les médias en ayant l’air d’un guerrier fin prêt pour l’exigeante confrontation qui se dessine contre le Toronto FC.

Ce n’était qu’une apparence. Et non, Nacho n’a pas été touché dans un robuste duel à l’entraînement, jeudi, c’est plutôt sa jeune fille qui a eu le dessus sur lui en jouant.

Mais, sur le terrain, Piatti ne se laissera pas faire. Il sonne comme un joueur encore plus motivé que durant son exceptionnelle année avec l’Impact. Après tout, l’Argentin a quitté son pays et le club San Lorenzo en plein parcours de la Copa Libertadores pour se joindre à la formation montréalaise.

En repensant à cette décision, il ne peut que se réjouir de voir que l’Impact lui a permis de vivre de grandes sensations avec le parcours en Ligue des champions de la CONCACAF et les séries actuelles en MLS.

« Quand on a commencé la saison, on était tous ici et on rêvait de pouvoir atteindre la finale. On est rendu à la finale de l’Est, c’est magnifique. Ça revient à tous les joueurs, pas juste les 18 qui sont en uniforme; on forme un groupe. Il faut en profiter et être content d’être ici », a témoigné le sympathique athlète.

Si Piatti dégage une belle joie de vivre et une gentillesse encore plus grande, ça ne diminue pas son désir de vaincre.

« Mais il faut gagner, je suis ici pour gagner la coupe. On va essayer, on sait que Toronto est une équipe très difficile », a insisté le joueur de 31 ans dont le père, le frère et les proches peuvent suivre les matchs via le web et parfois sur le réseau Fox.

« J'ai fait le plein de confiance avec la Belgique »

Laurent Ciman, un autre pilier du club, a repris l’entraînement avec les siens, jeudi. Le défenseur revient d’un séjour fructueux avec l’équipe nationale de la Belgique. À première vue, ça peut sembler nuisible de voir l’une de ses pièces maîtresses se démener sur la scène internationale pendant que le reste du groupe bénéficie d’une pause.

Mais Ciman possède les attributs physiques pour accumuler les matchs et ce privilège international le revigore. 

« J’ai fait le plein de confiance encore une fois. Ça s’est bien passé, on a fait le travail », a exprimé Ciman qui a reçu des félicitations de ses coéquipiers pour le parcours éliminatoire en MLS. 

Depuis l’entrée en scène du sélectionneur Roberto Martinez, Ciman vit des jours heureux avec les Diables Rouges.

« C’est différent pour moi maintenant, j’y vais et je sais qu’on m’apprécie à ma juste valeur. Je ne me sens pas comme un titulaire indiscutable, mais je sais très bien que le coach me fait confiance. Pour l’instant, il y a de nombreux blessés alors on verra quand la concurrence sera là », a décrit Ciman. 

« J’ai vécu des hauts et des bas cette saison en raison de la blessure (cheville droite). J’ai aussi raté plusieurs matchs à cause de l’Euro. Ce renouveau en équipe nationale fait du bien au moral. Quand je reviens, je suis encore plus en confiance que je l’étais dans le passé », a fait remarquer le défenseur central.

Un schéma 3-5-2 favorable à l’Impact?

Parmi les éléments intéressants à surveiller dès le match aller du 22 novembre (avant-match à 19h à RDS), le schéma employé par le Toronto FC se situera haut dans la liste.

En effet, le TFC pourrait décider de déployer un 3-5-2, une approche peu commune en MLS qui a souri au club torontois dernièrement. Bien sûr, ce schéma implique plusieurs ajustements selon le déroulement du jeu, mais l’Impact croit être en mesure d’en profiter.

« Oui, oui, oui! On veut qu’ils jouent ce schéma. S’ils sont à l’écoute, je veux que ce soit le cas, ça me donnerait une tonne d’espace, je les supplie de le faire », a lancé Dominic Oduro sans se faire prier.

Sans surprise, l’entraîneur Mauro Biello a abordé la situation avec plus de retenue sans le contredire. 

« Dans cette animation, ça devient un 3-5-2 quand ils ont le ballon et un 5-3-2 quand ce n’est pas le cas. Ils ont aussi joué dans un 4-4-2 de type losange. Je pense que dans les deux systèmes, on va trouver un peu plus d’espace sur les côtés », a noté Biello.

« Mais il faut être prêt pour tout. Par exemple, quand ils ont cinq défenseurs, il y a de la couverture sur nos gars sur les côtés alors il faudra les déséquilibrer quand ça se présente. En transition, on devra exploiter les espaces quand ils ont seulement trois défenseurs », a poursuivi le tacticien.

Cette saison, la défense torontoise a brillé en ne concédant que 39 buts (contre 53 pour l’Impact) en 34 matchs. Les Rapids sont la seule équipe de la MLS à avoir battu ce total. Malgré tout, Oduro prétend que sa formation détient les armes pour s’imposer. 

« Pour rivaliser contre leur défense, je ne vois pas de problème. On a Nacho, Matteo (Mancosu), moi et Didier (Drogba). Je pense qu’on sera correct contre eux. Je ne dis pas que ce sera facile et qu’on va les dominer, mais si on peut les contenir, on sera correct », a plaidé Oduro qui transportait fièrement ses nouveaux souliers.

À l’autre bout de l’équation, Sebastian Giovinco retient beaucoup l’attention et avec raison. Par contre, son partenaire Jozy Altidore revient moins souvent dans les discussions malgré ses 10 buts depuis 14 matchs.

« Nous, on parle beaucoup de Jozy dans le vestiaire et dans notre analyse. Il faut être conscient de ses capacités physiques et de comment défendre contre lui. On veut éviter d’y aller épaule à épaule dans des batailles parce que tu vas normalement les perdre. Il est aussi bon pour tenir le ballon dos au jeu », a rétorqué Biello qui sait qu’Altidore a embêté l’Impact plus d’une fois par le passé.

Ciman sera l’un des outils clés contre Altidore. Déjà coupable d’un carton jaune, il risque l’exclusion du match retour s’il commet une autre infraction du genre.

« Je l’ai pris un peu légèrement ce carton, mais je vais jouer mon match comme à l’habitude. Si jamais je suis averti, d’autres joueurs peuvent prendre la relève au prochain match. Je ne vais pas jouer avec ce carton en tête », a assuré Ciman qui a hâte de rivaliser avec le TFC.