L’enchaînement de deux victoires consécutives en MLS a fait le plus grand bien au moral des troupes. Joueurs et entraîneurs étaient au fait que la dernière fois que l’Impact avait réussi à coller deux succès d’affilée remontait à un bon moment (au mois de mars 2013 pour être exact), donc cette récolte de six points a été la bienvenue.

Ces deux gains acquis au Stade Saputo nous ont permis d’une part de nous distancer de la dernière place au classement dans l’Est, mais aussi de nous rapprocher à trois points seulement de notre prochain rival, le Fire de Chicago, que nous visiterons samedi au Toyota Park. Nous savons que tous les matchs en main à récupérer au cours des prochaines semaines et prochains mois auront leur signification tôt ou tard, mais c’est tout de même plaisant de voir que l’on rattrape déjà quelques équipes.

Pour la confiance et la croyance du groupe en ses habiletés, ça ne fait que solidifier le sentiment que n’importe quel club du circuit Garber peut être vaincu. On a joué d’excellences minutes contre le FC Dallas, une formation qui occupait jusqu’en fin de semaine dernière le tout premier rang de l’Association Ouest et qui était invaincue à ses cinq dernières sorties avant son passage à Montréal.

Et c’est justement une facette qui, à mon avis, distingue la MLS des championnats européens, où le gros calibre finira toujours par dominer la colonne des points. La parité est grande, et aucune équipe n’est imbattable ou ne donne l’impression de l’être. Cette réalité, on la voit semaine après semaine. Il n’y a pas si longtemps, c’est l’Union de Philadelphie qui jouait le tour aux Red Bulls de New York… Bref, rien ne peut être tenu pour acquis.

On ne peut nier que l’artillerie offensive de Dallas a de quoi faire rêver, sauf que nous avons réussi à contenir les actions de leurs joueurs les plus menaçants. Fabian Castillo, Blas Perez et Mauro Diaz sont des armes de destruction massive, et notre jeu défensif collectif a été à point la fin de semaine dernière pour les empêcher de causer trop de dommages.

Implication défensive

Notre façon d’aborder la deuxième moitié de match alors que l’on protégeait une avance de deux buts m’est apparue différente de notre façon chancelante de le faire plus tôt cette année, tant en MLS qu’en Ligue des Champions. Je serai le premier à admettre cependant que le brio d’Evan Bush, qui prouve départ après départ qu’il est un gardien no 1 et l’un des meilleurs en Amérique du Nord, doit absolument être souligné. Sans ses arrêts acrobatiques dans les 15 dernières minutes de la deuxième demie, le résultat aurait pu s’avérer moins réjouissant.

C’est exactement ce qu’on recherche d’un gardien d’élite : que celui-ci puisse sauver la donne durant les périodes creuses d’un match. Evan l’a fait à merveille, et nous avons réagi adéquatement devant lui afin de freiner la menace d’une joute nulle. J’ai remarqué une absence d’hésitation à se jeter devant les tirs, et une plus grande hargne, une combativité rafraîchissante. Peut-être qu’il y a trois ou quatre matchs, devant une situation identique, on aurait pris un but coûteux.

Cette plus grande démonstration d’intensité dans le jeu défensif doit être une référence pour la suite, même si idéalement, on ne souhaite pas devoir se défendre avec autant de désespoir pour obtenir les trois points au classement.

Heureux pour Jack Mac

Durant cette rencontre, Jack McInerney a marqué un filet d’une grande importance, celui qui portait le compte à 2-0 à la 50e minute. D’un naturel très franc, il ne s’est pas fait prier pour indiquer aux journalistes, en début de semaine, qu’il en avait ras le bol qu’on lui reproche son manque d’ardeur au travail à l’entraînement. Ce qu’il faut comprendre avec Jack, c’est qu’un joueur occupant la position de no 9 n’a pas le même profil que les autres. On ne s’attend pas de lui qu’il marque, qu’il défende et qu’il coure des kilomètres tout à la fois. C’était pareil pour Marco Di Vaio durant les saisons passées. Tout comme lui, sa force est d’enfiler des buts. On ne demandait pas à Marco de se déplacer à toute allure de gauche à droite non plus. Ces attaquants ont la frustration un peu facile lorsque le succès offensif ne vient pas, sachant que leur mandat principal est de faire bouger les cordages régulièrement.

Même si Jack n’a pas toujours été partant, il est demeuré affamé. Est-ce que cette faim est nécessairement de la même manière que la perçoivent les entraîneurs, les partisans ou mêmes ses propres coéquipiers? Je ne crois pas. Ça demeure toujours une question d’interprétation.

L’important, c’est que lorsqu’on fait appel à ses services, McInerney répond présent. Je suis content pour lui qu’il ait fait bouger les cordages. Il avait aussi montré de belles choses en créant des occasions, notamment face au Real Salt Lake avec une passe croisée menant au but de Dilly Duka.

Oyongo doit s’intégrer

Le match de samedi a été le théâtre des débuts du Camerounais Ambroise Oyongo avec l’Impact, lui qui s’est aligné comme partant en tant que latéral gauche. Il a démontré de belles qualités pour un joueur dont la période d’ajustement a été limitée. En termes d’habiletés athlétiques et de contrôle de ballon au pied, ses attributs sont indéniables. Dans le flanc gauche, la compétition sera féroce car Donny Toia avait été plus que solide à cette position avant de tomber au combat l’espace de deux matchs récemment.

Malgré tout cela, Ambroise demeure un joueur qui doit gagner la confiance de ses coéquipiers, car ne l’oublions pas, il a refusé de rejoindre les effectifs en début de calendrier. À lui de nous convaincre match après match qu’il peut bien s’intégrer au groupe de joueurs.

Un autre défi intéressant se dressera devant nous dans deux jours à Chicago. Pour les amateurs de statistiques, nous n’avons pas obtenu de victoire sur les pelouses adverses depuis septembre 2013, et nous avons la ferme intention de remédier à cela ce samedi.

Les résultats ont été convaincants à domicile à nos deux derniers matchs, mais cette belle énergie doit se transposer sur la route. Autant c’est sur notre propre terrain qu’on maximise les points au classement, ceux amassés à l’étranger font souvent la différence entre une saison digne d’une participation aux éliminatoires et une saison décevante…

* Propos recueillis par Maxime Desroches