MONTRÉAL – Quatre parties et zéro marge de manœuvre. Le portrait ne pourrait pas être plus simple pour l’Impact de Montréal qui doit retrouver son aplomb pour ce dernier droit décisif.

Il faudra voir si cette réalité frappante suffira à revigorer les troupes à la suite d’un revers néfaste contre le puissant rival d’Atlanta.

Une petite dose de lucidité permet de comprendre que les Red Bulls de New York demeurent l’unique cible à la portée du onze montréalais en vue des séries. Les joueurs de l’Impact doivent chasser leur déception rapidement et poursuivre leur mission dès mercredi soir avec la visite de l’autre équipe new-yorkaise, le puissant New York City FC, au Stade Saputo. Pendant ce temps, les Red Bulls voudront profiter d’un rendez-vous moins relevé face au D.C. United.

Bref, le défi de se relever de cet échec démoralisateur s’avère costaud surtout qu’un autre affrontement suivra samedi au domicile des Rapids du Colorado.

« C’est toujours un défi de se remettre d’une défaite dans laquelle on avait autant investi pour bien faire. Mais on sera devant nos partisans pour un match crucial, on n’a rien à perdre », a exposé Chris Duvall, le deuxième joueur le plus utilisé, derrière Laurent Ciman, par l’Impact cette saison.

« Il ne reste que quatre matchs et on a besoin de tout gagner pour se donner une chance de se qualifier. On sait que NYCFC a déjà sa place, ils ne pousseront peut-être pas avec autant d’ardeur que nous », a ajouté le défenseur.

Durant sa carrière de joueur, l’entraîneur Mauro Biello n’était pas du style à manquer de conviction au boulot et il s’attend à la même chose de ses hommes.

« Pour la motivation, ça dépend de nous à savoir si on veut ce match ou non. On sait comment ça fonctionne dans la MLS, ce n’est jamais terminé. Il faut avoir cette mentalité, on va se battre jusqu’à la fin », a déclaré le chef de troupe.

Samuel Piette aurait pu piger parmi les clichés pour rassurer le public, mais ce n’est pas sa tasse de thé. Il admet que ce n’est pas évident pour le moral.

« C’est sûr, c’est difficile après une défaite comme celle-là, dans un match qu’on se devait de gagner ou d'au moins récolter un point. Il ne reste plus vraiment de marge d’erreur. Il faut enchaîner les victoires parce que sinon ce sera compliqué pour nous », a-t-il déclaré.

Pour expliquer ce résultat, des critiques de manque d’intensité ont été soulevées par certains observateurs.

« Les gens ont parlé de ça, mais on se donne sur le terrain. Parfois, l’autre équipe peut être supérieure pour différentes raisons. Je peux vous dire que ce n’est pas l’envie qui manque. On ne veut pas mal faire, on essaie de gagner. Parfois, ça ne marche pas parce que l’autre équipe fait mieux ou ferme bien nos options. Physiquement, c’est normal d’avoir une petite baisse avec beaucoup de matchs en peu de temps, mais l’envie et l’intention sont là », a maintenu Piette.

Quels changements seront privilégiés?

Piette y a fait allusion, mais le doute était déjà installé à propos de la réserve d’énergie. Difficile de faire autrement lorsqu’une formation se retrouve impliquée dans une séquence déterminante de cinq matchs en quinze jours.

« Évidemment, les jambes sont fatiguées et c’est un peu difficile mentalement. La victoire à Toronto avait fait du bien, mais ce match a fait mal parce que ça casse un peu le rythme de l’équipe. La clé (mercredi contre NYCFC) sera donc de jouer notre jeu, de tout donner. Je me répète un peu, mais ce sont les seules options. Il ne reste que quatre matchs. Il faut finir en beauté pour terminer avec dignité. Une défaite ou une nulle pourrait faire que ce ne sera pas suffisant pour se qualifier », a proposé celui qui n’a pas chômé depuis son retour en sol québécois.

La composition de la formation pour les deux prochaines rencontres, mercredi et samedi, représentera donc un sujet intrigant. Biello a confirmé qu’il procédera à des changements et il devra viser juste pour aider son équipe à demeurer en vie.

« Oui, que ce soit par performance ou rotation reliée à la fatigue. Je pense que c’est normal, il y a des gars qui ont joué des matchs un après l’autre, ils ont beaucoup de course dans leurs jambes. On aura besoin d’une certaine fraîcheur pour aller gagner ce match et ça prendra la même chose pour la rencontre contre Colorado », a noté l’entraîneur qui n’a pas fait l’unanimité avec ses choix à Atlanta.

Blessé, Ballou Jean-Yves Tabla ne sera pas dans les cartes de Biello. Par contre, il pourrait piger parmi des candidats comme Marco Donadel, Hassoun Camara, Dominic Oduro, David Choinière, Louis Béland-Goyette et Hernan Bernardello pour revenir dans la formation partante.

Dimanche soir, Biello a décidé d’accorder une autre chance à Matteo Mancosu au lieu de se tourner vers Oduro.

« Oui, il peut être une option. En attaque, on y va avec deux attaquants. On a choisi Matteo dans ce match pour aller chercher cette profondeur. Pour eux, c’est une saison plus difficile quant à leur production. J’ai fait un choix et il (Oduro) devient une possibilité pour les quatre derniers matchs », a justifié l’entraîneur.

Pour ceux qui se disaient que ce serait au tour du défenseur de Shaun Francis qui s’est contenté d’un départ depuis son acquisition du 13 juillet, Biello ne semble pas prêt à remplacer Daniel Lovitz par le Jamaïcain.

« Présentement, Lovitz joue bien, il est solide. Il avait eu un excellent match contre Toronto et je voulais continuer avec cette cohésion. À mon avis, Lovitz est constant dans son travail donc Francis doit être plus patient », a conclu Biello.