On confirmait jeudi qu’une entente a été conclue avec Nacho Piatti pour « prolonger son séjour avec l’Impact après le mois de juin 2018 ». Pour combien de temps? Nous espérons avoir la réponse au mois d’octobre.

 

Nous avons aussi appris cette semaine que l’Argentin pourrait évoluer sous un nouvel entraîneur la saison prochaine. Un troisième depuis son arrivée au club en 2014. Alessandro Nesta serait-il le candidat idéal pour remplacer Mauro Biello?

 

Oui parce que…

 

Le nom d’Alessandro Nesta et sa feuille de route donnent instantanément une notoriété supplémentaire à l’équipe qu’il entraîne. Après tout, un gars qui a gagné la Coupe du monde, deux Ligues des champions et trois championnats d’Italie doit bien savoir des choses que le commun des mortels ignore.

 

Son standing l’aiderait aussi à vendre son projet à un nouveau groupe de joueurs. Les effets à court terme seraient probablement bénéfiques. Quoi de mieux qu’un défenseur central légendaire pour organiser une équipe qui peine à défendre collectivement depuis un bon moment?

 

Ayant passé un an et demi au club en 2012 et 2013, il a aussi l’avantage de connaître la maison. Avec toutes ses qualités et ses défauts. À une échelle beaucoup plus petite, Nesta et l’Impact pourraient s’inspirer des succès de Zinedine Zidane au Real Madrid.

 

Non parce que…

 

Malgré son CV, le pari reste important. En tant qu’entraîneur, l’Italien de 41 ans n’a que deux ans d’expérience dans une division inférieure à la MLS.

 

L’Impact a besoin de quelqu’un avec des convictions bien ancrées, qui saura établir un plan, le mettre en action et s’y tenir sans se laisser influencer dans les moments plus difficiles. Nesta a-t-il déjà atteint ce stade dans sa carrière d’entraîneur?

 

Si le club répond à cette question par l’affirmative, il devra anticiper un certain recul dans sa communication avec les médias. Didier Drogba a été vivement critiqué pour sa disponibilité jugée insuffisante, mais Nesta était à peine plus bavard lorsqu’il était dans la métropole.

 

Mauro Biello n’est pas parfait, mais il connaît la réalité montréalaise, s’exprime bien dans les deux langues et a été de loin l’entraîneur le plus généreux avec la presse depuis l’entrée en MLS.

 

Qu’on le veuille ou non, l’entraîneur du Onze montréalais aura aussi un rôle de vendeur au cours des prochaines saisons. Pas en en distribuant les cartes d’affaires dans un événement de réseautage ou en tweetant que des billets sont toujours disponibles pour la prochaine rencontre, mais en sachant interpeller le public avec un discours inspirant et cohérent.

 

S’il devait venir à Montréal, la direction saura-t-elle vendre à son nouvel entraîneur l’importance d’être plus disponible qu’il l’était à son premier passage en ville?

 

En plus de celui de Patrice Bernier qui prend sa retraite, le départ de Mauro Biello laisserait beaucoup de temps d’antenne à combler.

 

Département fantôme

 

À mon sens, la clé ne se trouve pas au poste d’entraîneur.

 

Si les changements se résument à l’arrivée d’Alessandro Nesta et ses adjoints, on reviendra tôt ou tard à la même impasse en compagnie des mêmes individus.

 

Pour que le règne de Nesta soit un succès qui dure, il doit être combiné à la venue d’une personne occupant un poste de direction. Une personne en position d’autorité qui pourrait, entre autres, influencer positivement ce département fantôme qu’est le recrutement. Un département où l’imputabilité qu’on exige du personnel d’entraîneurs ne semble pas toujours s’appliquer.

 

Nick De Santis et/ou Adam Braz doivent-ils écoper? Pas nécessairement.

 

Je crois toutefois que Joey Saputo doit ajouter une bonne tête de soccer à son organigramme. Quelqu’un en qui son entraîneur a confiance et qui saura jeter un regard différent sur les problèmes récurrents qu’on n’a su résoudre jusqu’à maintenant.

 

Sans cette personne, je crains qu’on ait rapidement l’impression d’avoir troqué quatre trente sous pour un euro.