MONTRÉAL – Dominic Oduro avait la mine basse dans le vestiaire des vainqueurs après la première tranche du Championnat de l’Est de la MLS. Parce que son équipe venait d’accorder deux buts qui pouvaient potentiellement s’avérer coûteux quand viendrait le temps de faire les comptes au terme du match retour, le milieu de terrain de l’Impact n’avait pas trop le cœur aux réjouissances.

Quelques jours de recul ont toutefois permis à Oduro de voir le reste du travail à accomplir dans une perspective plus optimiste. De retour à l’entraînement, la semaine dernière, le vétéran concédait que la précarité de la situation à laquelle était confrontée le onze montréalais ferait possiblement ressortir le meilleur de ce groupe qui semble à son mieux quand les probabilités lui sont défavorables.

Tout est en place au BMO Field

« C’est vrai qu’on a été très bons sous pression. À D.C. et à New York, la pression était forte et on a été à la hauteur. Peut-être que si on s’était rendus à Toronto avec une avance de 3-0, on aurait été un peu trop détendus. Mais maintenant, l’enjeu est clair, la barre a été relevée. À nous de répondre à l’appel et de briller. »

L’Impact tentera ce soir d’obtenir sa qualification pour la grande finale de la MLS alors qu’il disputera la deuxième manche de la finale de son association au Toronto FC. Le match, présenté au domicile du TFC, sera diffusé sur les ondes de RDS à compter de 18h30.

L’équipe qui sortira gagnante du duel deviendra la première formation canadienne de l’histoire à atteindre l’ultime étape du championnat nord-américain. Elle y affrontera les Sounders de Seattle, qui a déjà assuré sa présence en éliminant les Rapids du Colorado en fin de semaine dernière.

« On n’aurait pu écrire un meilleur scénario, estime Oduro. Deux équipes canadiennes, deux équipes qui se détestent et qui jouent pour une place en finale. Je crois que personne ne voudra manquer ça. »

L’Impact ayant remporté par la marque de 3-2 le premier affrontement de la série de deux matchs au total des buts, trois scénarios lui permettraient maintenant de terminer le travail ce soir au BMO Field :

- Une victoire;

- Un match nul;

- Une défaite par un écart d’un seul but dans laquelle il en marquerait lui-même au moins trois.

Une défaite de 3-2 de l’Impact après les 90 minutes réglementaires provoquerait la tenue d’une prolongation de trente minutes et d’une possible séance de tirs de barrage. Toutes les autres éventualités favoriseraient le Toronto FC.

Vous en perdez votre latin? Faites comme Hassoun Camara et profitez du moment présent en abordant chaque situation à mesure qu’elle se présente.

« C’est sûr qu’on se prépare pour tous les scénarios. C’est un match où tout peut arriver. Mais à la fin, on peut bien prévoir tout ce qu’on veut, la réalité est que pendant 90 minutes, on ne sait pas à l’avance ce qui va se passer. On est donc prêt pour tout. On n’a pas envie d’avoir des excuses et d’arriver sur le terrain en se disant qu’on a mal préparé les choses. Au contraire! On sera prêt à répondre à tout ce qui va se passer. »

« Ça peut être historique, alors j’espère que c’est dans la tête de tout le monde qu’il faudra être concentrés à 200% parce que ça n’arrive pas tous les jours, exhortait pour sa part Laurent Ciman. On a une possibilité en or et on a encore les cartes en main. Il va falloir être prêts dès le début parce qu’ils vont nous mettre la pression directement, chez eux, devant leurs supporteurs. Si on n’est pas prêts rapidement, je pense qu’on peut prendre une gifle assez vite. Il faudra être des guerriers pour accéder à cette finale. »

Un terrain labouré?

Dans quel état sera la surface du BMO Field? C’est l’une des questions qui monopolisent l’attention à quelques heures de ce match crucial. Le domicile du TFC a accueilli la finale de la Coupe Grey dimanche soir et plusieurs craignent que les conditions de jeu ne soient pas optimales pour la reconversion du terrain à sa vocation première.

Lundi, en conférence téléphonique, l’entraîneur torontois Greg Vanney s’est voulu rassurant en affirmant avoir reçu un rapport positif de l’équipe d’entretien qui se disait « agréablement surprise » par l’étendue limitée des dommages au lendemain du match de championnat de la LCF.

« Le terrain sera en bon état et les lignes seront tracées selon les dimensions réglementaires », n’a pu s’empêcher de lancer Vanney dans une boutade visant à dévier l’attention vers la confusion expérimentée une semaine plus tôt au Stade olympique. 

« On va mettre les mêmes crampons que les footballeurs! », a lancé à la blague Camara, avant d’admettre plus sérieusement que la situation risque d’être délicate.

« Puisqu’on mènera en début de match, ça sera à eux de faire le jeu et de pousser pour rattraper le score, a répondu le grand défenseur lorsqu’on lui a demandé si l’état de la surface pourrait avantager l’une ou l’autre des équipes. Mais dans le fond, on voudra nous aussi utiliser notre jeu. On a des caractéristiques techniques plus qu’autre chose, donc je crois que ça sera un handicap pour les deux équipes. »

« Je pense que de toute façon, il sera meilleur que le nôtre, a pour sa part relativisé Ciman, apparemment pas le plus grand fan du Stade olympique. Au moins, on ne jouera pas  sur un terrain artificiel, donc c’est mieux pour les articulations. Et il ne fait pas très froid dehors, c’est encore supportable alors ça sera bien pour les deux équipes. »

« C’est plus la volonté et le désir que l’aspect technique qui va primer », conclut Patrice Bernier.

Drogba : encore des questions

Didier Drogba a fait son entrée dans le match à la 71eminute mercredi dernier. Quel rôle le déroulement du match incitera-t-il Biello à lui confier lors du match retour.

En fait, on ne peut même pas affirmer avec certitude que Drogba sera en uniforme pour ce qui pourrait être son dernier match dans l’uniforme bleu-blanc-noir. L’attaquant vedette, qui a été relégué à un rôle de réserviste au cours des derniers mois, ne s’est pas entraîné de la fin de semaine. L’entraîneur a justifié son absence en prétextant qu’il ne se sentait pas bien.

Mardi, juste avant le dernier entraînement de l’équipe précédant le départ pour Toronto, Biello a affirmé que son joueur désigné se sentait mieux et s’attendait à le voir fouler le terrain du Centre Nutrilait pour une petite course santé avant de faire le voyage avec ses coéquipiers.

« Je pense que, normalement, il devrait être bon. C’est juste qu’on voulait prendre un peu plus de temps pour qu’il récupère à 100% », a dit Biello.

S’il fait peu de doute que Biello enverra sur le terrain le même onze de départ qui lui a souri depuis le début des séries (Bush//Oyongo-Cabrera-Ciman-Camara//Donadel-Bernier-Bernardello//Piatti-Mancosu-Oduro), les spéculations vont bon train quant aux intentions de son vis-à-vis pour le début du match de ce soir. Vanney a appuyé sur les bons boutons lors du match aller en envoyant l’attaquant Tosaint Ricketts et le milieu de terrain Will Johnson dans l’action à l’heure de jeu. Ils sont plusieurs à croire qu’il fera une place à l’un ou l’autre dans son alignement partant.

Wandrille Lefèvre est du groupe. « Pour moi, celui qui a changé le visage de Toronto, c’est Will Johnson. Quand il est rentré, ça a été différent pour eux - dans le positif. Ils ont un banc qui leur permet de jongler avec différentes options, mais moi, voilà à quoi je m’attends. »