Thierry Henry sera à l'Antichambre sur RDS2 et RDS Direct ce soir à 21 h 30.

MONTRÉAL – C’est avec le flegme qu’on attend d’un homme qui a transcendé son champ d’expertise, mais aussi avec une humilité souvent propre aux nouveaux départs, que Thierry Henry s’est présenté officiellement comme le nouvel entraîneur-chef de l’Impact.

 

Parce que Henry a été l’un des plus grands joueurs de son époque, sa conférence de presse introductive aux côtés du directeur sportif Olivier Renard et du président Kevin Gilmore a fait courir les foules. De mémoire, jamais une convocation n’avait suscité pareil intérêt à l’intérieur des murs du Centre Nutrilait, où le club a présenté sa nouvelle prise.

 

Mais comme entraîneur, Henry a encore tout à prouver. Le septième coach de l’histoire de l’Impact en MLS l’a lui-même reconnu avec beaucoup de réalisme et de justesse lundi.    

 

« Ce que je peux contrôler, c’est essayer de faire revenir autant de personnes pour quelque chose de grandiose ici. Je suis un être humain normal. Je sais que j’ai un vécu. En tant qu’entraîneur, ça commence », a dit le Français de 42 ans.

 

Henry a fourbi ses armes à différents niveaux depuis sa retraite de joueur et l’obtention de ses licences d’entraîneur. Après un stage à l’académie du club anglais Arsenal, il a occupé un rôle d’adjoint au sein de la sélection belge dans les deux années précédant sa participation à la Coupe du monde. Il a ensuite été embauché par l’AS Monaco, où il a été congédié après trois mois d’insuccès.

 

« On peut seulement acquérir de l’expérience en acceptant divers emplois, ça va de soi, s’est-il défendu. Parfois, ça commence bien, parfois non. J’ai vécu une très belle expérience avec l’équipe nationale de la Belgique, même si je n’étais pas l’entraîneur-chef. J’ai aussi vécu une belle expérience à Monaco. On apprend beaucoup sur soi-même dans les situations difficiles. »

 

« Il faut se battre, toujours. Ce n’est pas seulement mon histoire, mais celle de tout le monde. Il y aura des chutes. L’important, c’est de savoir se relever. Ne pas revenir à la charge est la seule erreur que l’on puisse commettre. »

 

Qu’a appris Henry, exactement, des erreurs qui ont mené à l'avortement prématuré de son premier mandat d’entraîneur-chef? Là, il n’a pas voulu entrer dans les détails.  

 

« Je n’aime pas parler de ma carrière, mais je vais y revenir un peu. Les gens se souviennent toujours des beaux moments, mais c’est dans l’obscurité que je suis devenu un meilleur joueur. C’est là qu’on commence à devenir un meilleur joueur. J’espère que ça m’aidera à devenir un meilleur coach. »

 

Une équipe avec de l’envie

« Une entrée en matière très réussie pour Henry »

 

Maintenant que le point est fait sur le passé, comment Henry s’y prendra-t-il afin de maximiser ses chances de bâtir un avenir florissant à Montréal?

 

Dans sa déclaration d’ouverture, Olivier Renard s’est dit satisfait d’avoir enfin un nouvel entraîneur à ses côtés « pour pouvoir maintenant construire l’équipe avec laquelle on veut aller à la guerre ». Plus tard, Henry a confirmé ce que l’arrivée d’un nouvel entraîneur laisse toujours sous-entendre : des changements importants sont à prévoir au sein de l’effectif dont il hérite.

 

« Oui, le visage va changer. En général, le visage d’une équipe est souvent le reflet du coach », a constaté celui qu’on surnomme « Titi ».

 

De quoi aura donc l’air l’Impact de Thierry Henry? S’il est trop tôt pour spéculer sur l’identité des joueurs qui seront choisis pour la suite du projet, le nouveau patron a dévoilé une caractéristique commune qu’il voudra propager dans son nouveau vestiaire.

 

« Pour moi c’est super important que les gens puissent sentir qu’il y a une envie : une envie de construire, une envie d’aller de l’avant, une envie de conquérir, une envie de presser, une envie de sortir la balle de derrière intelligemment. [...] Au bout du compte, les gens veulent voir des joueurs qui ont à cœur les succès de leur club. C’est ce que je vais essayer d’implanter. Quant au jeu que j’affectionne, c’est un style très direct et très confrontant. Il faut toutefois toujours avoir un plan B parce que cette ligue peut parfois être impitoyable. »

 

Quant aux moyens qui seront mis à sa disposition pour tirer profit de son large réseau de contacts, Henry a dit ne pas s’en faire avec les restrictions budgétaires qui peuvent être la réalité des marchés comme celui de Montréal.

 

« Pour moi, ce n’est pas un problème. Bien sûr, s’il y a de l’aide et si on peut faire quelque chose, c’est mieux. Mais j’ai joué dans cette ligue. Les équipes qui gagnent ne sont pas toujours celles qui ont le plus gros budget ou qui peuvent faire venir des joueurs. Par exemple cette année, la finale opposait Seattle à Toronto alors que tout le monde pensait que ça allait être LAFC contre Atlanta. Et dans les années où je jouais, les équipes qui gagnaient, c’était Sporting KC, par exemple. Au-delà des finances et de la présence de grands joueurs, je pense que c’est important de créer une équipe où il y a un bon équilibre. »

Henry est tombé en amour avec Montréal

 

Henry a confirmé que de nouveaux adjoints, dont il doit pour l’instant taire l’identité, se joindront à son équipe d’entraîneurs. Il n’a pas voulu statuer sur l’avenir de ceux qui ont terminé la dernière saison aux côtés de Wilmer Cabrera, mais il a eu de bons mots pour Wilfried Nancy et Patrice Bernier.

 

« Wil est là depuis longtemps, il connaît les joueurs de l’Académie depuis longtemps. C’est super important d’avoir quelqu’un comme ça dans le club. »

 

« Pat, c’est l’enfant de la maison. J’ai côtoyé Pat sur le terrain, on a joué l’un contre l’autre et au match des étoiles. C’était un joueur très intelligent, qui voit le jeu, qui connaît la ligue, qui connaît l’environnement ici et tout ce qui s’en suit, la pression pour les joueurs d’ici. »​

Thierry Henry se présente aux médias montréalais

 

Une merveilleuse surprise