MONTRÉAL – La dernière fois qu’une équipe est venue passer son samedi soir à Montréal après avoir disputé un match en milieu de semaine, l’Impact l’a déchaussée par la marque de 5-1. C’est avec cette lointaine sensation de domination en tête que le onze montréalais accueillera ce soir le Revolution de la Nouvelle-Angleterre pour un affrontement qui sera présenté sur les ondes de RDS à compter de 19 h.

En pleine lutte pour s’emparer de l’une des places donnant accès aux séries dans l’Association Est de la MLS, le Revolution a dû traverser les États-Unis mardi pour y disputer la finale de la US Open Cup, une compétition dont le gagnant accède à la phase de groupe de la Ligue des champions de la CONCACAF. Battue 4-2 par le FC Dallas, l’équipe de l’entraîneur Jay Heaps s’en est venue directement à Montréal, où elle s’entraîne depuis mercredi.

« Il ne faut pas se faire piéger et se laisser croire que le match en milieu de semaine va les avoir drainés, mais il faut en profiter, exhorte Patrice Bernier. Si on est capable de commencer le match avec énergie et d’aller marquer un but ou deux... »

Bernier compare le contexte à celui qui avait précédé la visite de l’Union de Philadelphie en juillet. Tout juste éliminée d’une compétition parallèle, la formation de la Pennsylvanie était arrivée à Montréal sans grande conviction et l’Impact avait été sans pitié devant une telle vulnérabilité.

« On avait commencé le match à fond, on n’avait pas arrêté et on avait eu le résultat, se souvient le capitaine. C’est ce qu’on doit essayer de faire samedi. Il ne faut pas penser qu’ils sont fatigués, mais tenter de mettre une pression dès le début du match pour qu’ils sentent qu’ils n’ont pas le temps de respirer et de prendre leur second souffle. C’est à nous de dicter le tempo. »

Dicter le tempo, c’est une chose, mais encore faut-il savoir le maintenir. C’est cet engagement que l’Impact a trop souvent été incapable de tenir cette saison.

« Connaître un bon début de match, c’est important, mais ça ne suffit pas, reconnaît Harry Shipp. Regardez ce qui s’est passé contre Orlando! Je crois que même si on ne marque pas tôt dans le match, on peut – et on doit – imposer le rythme dans nos matchs, et ce, pendant 90 minutes. »

« Il faut équilibrer le momentum dans un match, résume l’entraîneur Mauro Biello. Dès le départ, il faut démontrer qu’on est en contrôle. C’est ce qui est important, ne rien donner défensivement. Mais en même temps, on doit contrôler le rythme du match et ce faisant, tu espères créer des occasions pour aller compter. »

Le Revolution devrait arriver à Montréal avec le couteau entre les dents. Effacés du portrait des séries il n’y a pas si longtemps, les locataires du Gillette Stadium se sont récemment approchés à un petit point de la ligne rouge départageant les élus des exclus grâce à deux solides victoires contre le Colorado et NYC FC. Une autre samedi leur permettrait de s’approcher à deux points de l’Impact, qui est présentement pris en sandwich entre les dominants et les désespérés dans l’Est.

« Je suis pas mal sûr qu’ils vont être prêts parce qu’ils savent qu’ils ne sont pas loin de nous au classement et que chaque match leur donne un espoir de croire qu’ils vont finir un peu plus haut ou qu’ils vont rattraper quelqu’un », anticipe Bernier. 

« Tout le monde sait que c’est un match extrêmement important pour nous et maintenant, c’est le terrain qui doit parler, lance Mauro Biello, qui souhaite voir son club nager vers la surface avant d’être attiré vers le fond. On a parlé beaucoup. On a vécu des moments difficiles, des bons moments. Maintenant, c’est le moment de trouver cette constance, ce rythme qu’on cherche. »

Kamara : se méfier de la bête qui dort

Chez le Revolution, les gros canons ont pour noms Juan Agudelo, Lee Nguyen, Diego Fagundez et Kelyn Rowe. Dissimulé derrière ce dynamique quatuor, on retrouve Kei Kamara, un géant bien discret depuis son arrivée en banlieue de Boston.

Kamara avait cinq buts en neuf matchs quand la controverse l’a chassé de Columbus en début de saison. Depuis la transaction qui l’a fait passer en Nouvelle-Angleterre, il en revendique seulement quatre en 16 parties. Auteur d’un doublé dans la spectaculaire remontée victorieuse de l’Impact au Stade Saputo en juillet, il est depuis tombé dans une étrange disette.

Blanchi dans cinq matchs de suite, Kamara n’a pas été utilisé dans les deux plus récentes victoires de son club. Mardi à Dallas, il a amorcé la rencontre sur le banc et a été appelé en renfort à la fin de la première demie après que le milieu de terrain Gershon Koffie soit tombé au combat.

Jay Heaps osera-t-il se passer d’un attaquant qui a marqué sept buts en dix matchs depuis le début de sa carrière face à l’Impact? Une chose est sûre, c’est que le grand marqueur fait partie du plan de match de l’Impact.

« Cette fois, il y a de bonnes chances que ce soit un Kamara contre un Camara et je suis bien confiant que le nôtre va dominer l’autre, prédit Patrice Bernier. La paire qu’on a en défense centrale semble bien se compléter et Hassoun est en pleine forme présentement, donc j’ai un bon pressentiment qu’il va être capable de neutraliser Kei Kamara. »

« C’est un grand joueur, à mon avis, mais on va avoir un grand défenseur central contre lui avec le même nom et ça va être une bataille, fait écho Biello. Il faut bien le surveiller, être agressif au niveau de la surface avec les centres, mais en même temps ne pas lui donner cet espace. Ça va être une bonne bataille. »