MONTRÉAL – À force de chercher le trouble, l’Impact a fini par le trouver.

Les hommes de Mauro Biello ont accordé au moins deux buts dans un quatrième match de suite à domicile dimanche et cette fois, l’attaque n’a pas été en mesure de sauver les meubles.

Privé d’Ignacio Piatti et Laurent Ciman, l’Impact a encaissé deux buts en première demie et s’est incliné par la marque de 3-1 devant le New York City FC dans un Stade Saputo rempli à capacité.

Les erreurs ont coulé l'Impact

Plutôt que de saisir la chance de s’approcher à un point des meneurs au classement de l’Association Est, le Bleu-blanc-noir est resté coincé au quatrième rang et accuse maintenant un retard de sept points sur la formation new-yorkaise.

« On était en contrôle du match en première demie, il n’y avait pas de danger, regrettait l’entraîneur Mauro Biello au terme de la partie. On avait le ballon, on a créé des occasions. Mais on a fait des erreurs individuelles qui nous ont coûté cher. »

« C’est sûr que c’est frustrant, a convenu Hassoun Camara, qui portait le brassard de capitaine en l’absence de Piatti et Patrice Bernier. Particulièrement ce soir, on a été très perméable défensivement. On a donné des chances à des joueurs de qualité internationale de pouvoir s’exprimer et la moindre erreur ne pardonne pas. On a manqué de concentration, je pense, et à la fin on paie nos erreurs comptant. »

« On ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes, a ajouté Didier Drogba. Même si on était bien en place, par moments, on a manqué de vie dans l’animation défensive. C’est ce qui nous a coûté des buts. Être en place, c’est une chose, mais après animer l’aspect tactique, c’en est une autre. Malheureusement, je pense que c’est là qu’on a failli. »

David Villa a ouvert le pointage avec son 13e but de la saison, un sommet dans la MLS. Jack Harrison et Frank Lampard ont aussi marqué pour les visiteurs. L’insuffisante réplique de l’Impact (6-5-8), victime d’un premier revers en sept matchs, est venue du pied de Harry Shipp.

L’Impact revenait d’un voyage dans l’Ouest américain et disputait un troisième match en huit jours. Si Hassoun Camara a noté le contexte pour expliquer un « manque de fraîcheur » de l’effectif, Evan Bush a rapidement balayé cette théorie de son répertoire.

« Dans ce vestiaire, on ne se trouve pas d’excuses, a clarifié le gardien. On n’était tout simplement pas assez bon aujourd’hui. Être fatigué, ça n’explique pas un manque de cohésion dans notre organisation quand on n’a pas le ballon. Ça n’explique pas nos lacunes dans notre prise de décisions. Si on commence à se trouver des excuses, on va rapidement se diriger dans la mauvaise direction.

Fort d’une cinquième victoire à ses six dernières sorties, New York City FC (9-6-6) montre maintenant une fiche de 6-3-1 à l’étranger. La troupe dirigée par Patrick Vieira est la seule équipe de la MLS à revendiquer une fiche gagnante sur la route.  

« À l’extérieur ou à domicile, on ne change pas vraiment notre philosophie, a expliqué Vieira après la rencontre. On a une idée de jeu qui est assez claire, on veut jouer à partir de l’arrière, on veut construire et on a une attitude positive. Quand on a les idées claires et une philosophie claire, ça devient beaucoup plus simple. Et avec la qualité de joueurs qu’on a dans l’équipe, ça permet d’obtenir des résultats comme celui de ce soir. »

Chez l’Impact, Piatti purgeait une suspension d’un match que lui a décerné le comité de discipline de la MLS pour un tacle jugé dangereux lors du match de mercredi dernier à Portland. Ciman soigne quant à lui une entorse à la cheville droite.

Quatre tirs cadrés, trois buts

Biello a déployé son effectif en 4-4-2 avec, à l’avant, Dominic Oduro et Drogba. Ce dernier effectuait un retour au jeu après avoir raté trois matchs en raison d’une blessure au bas du corps.

Drogba s’est retrouvé avec le but instigateur au bout du pied dès la première minute grâce à un brillant relais de Shipp, mais son violent tir à bout portant est allé échouer dans le petit filet à la gauche du gardien Josh Saunders.

La liaison avec le duo d’attaquants n’allait malheureusement pas toujours être aussi fluide. Quand ils n’étaient pas carrément ignorés, les appels des joueurs à l’avant généraient souvent des relais imprécis en provenant du milieu de terrain.

Les rares fois où l’Impact arrivait à construire jusqu’au tiers offensif, l’action manquait cruellement de finition. Drogba et Oduro n’étaient visiblement pas sur la même longueur d’onde et le rapide Ghanéen a péché par un manque flagrant de créativité à un contre un. Après l’avoir repositionné sur l’aile pour offrir son poste à Michael Salazar, Biello a d’ailleurs pris la décision de le remplacer par Lucas Ontivero pour le début de la deuxième demie.

« L'Impact doit apprendre de ses erreurs »

New York a profité de sa première réelle chance de marquer pour prendre les devants à la 35e minute. Ciblé par une passe de Thomas McNamara, Villa a battu la couverture de Victor Cabrera et s’est présenté sans opposition devant Evan Bush, qu’il a battu d’un tir à ras le sol.

L’Impact s’est immédiatement vu offrir une chance en or de créer l’égalité. Mandaté pour prendre un coup franc d’une vingtaine de mètres gagné par Salazar, Drogba a contourné le mur avec sa touche habituelle, mais sa frappe s’est butée au spectaculaire synchronisme de Saunders.   

Les visiteurs ont doublé leur avance avant l’entracte. Engagé dans un duel à la droite de la surface, Ambroise Oyongo s’est fait déculotter par Jack Harrison, qui a ensuite enroulé une frappe autour de Wandrille Lefèvre et à l’intérieur du deuxième poteau. NYCFC n’avait que deux tirs cadrés, mais deux buts au tableau indicateur.

« On ne peut se permettre de donner des buts faibles. À mes yeux, c’est que c’était, des buts faibles. Je crois qu’ils ont cadré quatre tirs et trois d’entre eux se sont retrouvés dans le filet », a critiqué Biello avec justesse.

L’Impact s’est finalement inscrit au pointage de façon un peu chanceuse à la 55e minute. Shipp a décoché un centre trop long à l’intention de Drogba, mais ni le défenseur Frédéric Brillant, ni le gardien Saunders n’ont pu interférer avec sa trajectoire, qui l’a éventuellement mené dans le fond du filet.

Il s’agissait d’un deuxième but en trois matchs pour Shipp, qui a cédé sa place au nouveau venu Matteo Mancosu dix minutes plus tard.

Mais cette fois, il n’y a pas eu de remontée spectaculaire. Lampard a fermé les livres à  la 85e minute avec son cinquième but en six matchs.

« On a failli à animer l'aspect tactique »
« On a payé "cash" chaque erreur »
La magie d'Harrison fait son oeuvre
« On a eu quelques manques de concentration »
« On a su profiter de la fatigue chez l'Impact »
Shipp prend Saunders par surprise
La magie d'Harrison fait son oeuvre