Plus ça change plus c’est pareil pour l’Impact de Montréal en Ligue des Champions. Un plan de match conservateur basé sur un bloc défensif compact et on part à la guerre en espérant concrétiser en contre-attaque. Jusqu’à maintenant, cette approche a été davantage considérée comme un plan de survie, mais Frank Klopas aurait-il en fait trouvé la recette parfaite pour mener le Onze montréalais jusqu’à la Coupe du monde des clubs? Avec le précieux but de Piatti, qu’on excusera d’avoir raté un lobe qui aurait donné à l’Impact une avance de 2-0, on commence à pencher vers le OUI! (nos excuses à Sugar Sammy).

À point

America 1 - Impact 1

À mes yeux, la rencontre de mercredi soir a marqué la fin de la préparation de début d’année pour les Montréalais. L’entame de saison s’est faite sur les chapeaux de roue et il est facile d’oublier que ce nouveau groupe de joueurs apprend toujours à se connaître. Les choses ont toutefois semblé tomber à point dans l’antre de l’Azteca.

Toujours aussi engagé, le duo en défense centrale a semblé encore plus rigoureux tactiquement et moins porté vers l’improvisation. Laurent Ciman a été un véritable général derrière. Alternant les interventions bien calculées avec des moments de retenue qu’on voyait moins à ses premiers matchs dans les couleurs de l’Impact, il a été le pilier de l’équipe. À ses côtés, Soumare s’est imposé physiquement sans tomber dans l’excès qu’on a pu observer au Costa Rica, alors que Jonathan McDonald avait réussi à le faire sortir de son match.

Dilly Duka et Evan Bush ont aussi répondu présents. En plus de jouer un rôle clé sur le but de Piatti, Duka a ajouté une composante défensive importante à son jeu. Composante qui m’aurait incité à le garder sur le terrain en fin de match. Bush, pour sa part, s’est affirmé en Ligue des Champions comme il l’a fait si souvent en Championnat canadien. Il a connu une fin de match fébrile, mais ses arrêts en première demie témoignaient d’un gardien en confiance déterminé à accrocher un résultat et inspirer ses coéquipiers. Après avoir conquis sa nervosité à Pachuca et évité les projectiles à Alajuela, Bush était prêt pour la grande finale.

Bien remis

Donny Toia et Calum Mallace ont semblé les plus affectés par l’ambiance contre Alajuelense en demi-finale et cette expérience les a bien servi mercredi soir. Ayant reçu les encouragements de la fédération de soccer de son Écosse natale plus tôt dans la journée, Mallace a semblé à l’aise dès ses premières touches de balle. Malgré quelques erreurs de positionnement dans la surface, son énergie et sa distribution ont incité Klopas à le laisser sur le terrain pour toute la rencontre, alors que Nigel Reo-Coker a cédé sa place à Patrice Bernier à la 75e.

Toia, pour sa part, était remonté comme un coucou pour une bataille qui s’annonçait féroce dans son couloir. Toujours très courageux dans les duels, l’Américain de 22 ans a dû maîtriser ses émotions en première demie et la présence de Ciman à ses côtés lui a permis de garder sa concentration. Le Belge a bien choisi ses moments pour venir lui glisser quelques mots à l’oreille pour s’assurer que ce dernier reste dans son match.

Une leçon d’arbitrage

Une performance inspirante

Certains diront qu’il n’y a pas que le score qui était nul hier soir à l’Azteca. Jusqu’à la 45e minute, les choses semblaient relativement bien se dérouler pour l’arbitre au centre, Hector Rodriguez. Sa décision inexplicable de ne pas décerner un carton rouge à Osvaldo Martinez avant la mi-temps a toutefois marqué le début d’un déclin constant dans la qualité de son travail. Une soirée complètement ratée pour le Hondurien qui s’est conclue par un carton jaune à Evan Bush qui devrait maintenant rater le match retour à Montréal. L’Impact a l’intention d’aller en appel de cette décision.

Deux facteurs ont influencé les décisions de Rodriguez. Les joueurs de Club América, qui y sont allés d’un lobby sans relâche auprès de l’officiel, et la foule. L’influence de cette dernière devrait servir de leçon aux partisans de l’Impact en vue du match retour le 29 avril. Au nombre de 60 000, les partisans du Onze montréalais auront à leur tour la chance de peser sur le match.

Joey Saputo disait il y a quelques mois que le 12e joueur était le plus difficile à convaincre de signer. Avec une salle comble mercredi prochain, on peut affirmer que ce dernier fait désormais partie intégrante de l’équipe. Reste maintenant à l’entendre haut et fort. Les quelques dizaines de milliers de chanceux qui ont un billet pour le match devraient reposer leur voix dans les prochains jours… Elle pourrait faire la différence.

Une pastille?