Après une épopée fantastique en pays lointain et dans des locaux empruntés, l’impact de Montréal a eu besoin d’un léger temps d’ajustement en retrouvant son domicile fixe. Après une courte victoire contre Toronto en Championnat canadien, suivie d’une défaite contre Portland en MLS, le Stade Saputo avait d’avantage des allures de nouvelles chaussures à « casser » que de bonnes vieilles pantoufles.

Les deux dernières semaines ont permis de changer cette situation avec des victoires coup sur coup. Après un gain éclatant contre le Real Salt Lake la semaine précédente, le onze montréalais en a remis une couche samedi soir avec un succès de 2-1 contre le FC Dallas, meilleure équipe dans l’Ouest. Possible présage d’un retour à la forteresse des deux premières campagnes en MLS?

Passer un cap

Se voir décerner le poste de gardien no 1 n’est pas suffisant pour convaincre les 10 autres joueurs de champ que l’on est l’homme de la situation. Pour passer ce cap, un gardien doit prouver à ses coéquipiers qu’il est en mesure de sauver la mise lorsque tout le reste est sur le point de s’écrouler. Voilà ce qu’Evan Bush a fait samedi soir.

Communication, sorties imposantes, arrêts réflexes... tout y était pour celui qui aurait dû recevoir le titre de joueur du match. Avec ce genre de performance, Bush se taille un plus grand pouvoir d’influence au sein du groupe. Une empreinte inspirante que tout gardien de premier plan se doit d’avoir sur l’équipe qui joue devant lui.

Jack attaque!

À l’autre bout du terrain, un autre joueur a pesé lourd sur le match contre Dallas. Après avoir affirmé que Jack McInerney n’était pas un choix incontestable en attaque pour cette rencontre, Frank Klopas a finalement décidé de titulariser l’Américain de 22 ans. Un choix qui s’est avéré fructueux.

En plus d’inscrire le but victorieux, Jack Mac a aussi démontré une plus grande générosité dans ses efforts. Une contribution qui dépasse le simple fait de marquer et que son entraîneur a tenu à saluer dans ses commentaires d’après-match.

Une performance positive dans l’ensemble qui a restera toutefois marquée par une célébration d’après but intrigante. Un doigt à la bouche signalant à ses détracteurs de se taire. Qui sont donc ces détracteurs? Était-ce un message pour un personnel d’entraîneurs qui hésite à lui donner un rôle de premier plan et qui lui demande des efforts plus soutenus? Jack McInerney n’est peut-être pas le personnage le plus facile à gérer, mais avec les nombreux blessés et l’absence de joueur désigné en vue pour le moment, mieux vaut bien s’en occuper.

L’énigme Donadel

Après un début de saison intermittent en raison de blessures, Marco Donadel a maintenant démarré les trois derniers matchs de l’Impact en MLS. Sa générosité dans les efforts et son agressivité en pression pourraient être des atouts de taille, mais ces derniers se traduisent souvent en fatigue prématurée et en cartons jaunes évitables.

Lorsque mis dans de bonnes dispositions, sa qualité de passe peut aussi s’avérer une arme importante. Une arme qui ressort cependant trop rarement de l’arsenal montréalais. Question de temps, de système de jeu ou de rôle qu’on lui attribue, Donadel n’a pas l’influence du maestro que plusieurs attendaient au milieu de terrain. L’effort et la volonté ne suffisent pas, il faut avant tout bien cadrer dans l’équipe et y jouer un rôle défini. Alors qu’il s’inscrivait difficilement dans un collectif montréalais, Davy Arnaud connaît maintenant du succès avec DC United.

L’Impact est-il en mesure de créer un environnement où Donadel et les autres milieux de terrain peuvent s’affirmer?

Un exploit

Bien qu’elle ait vécu des moments tendus en fin de match face à Dallas, il faut saluer l’exploit accompli par une défense montréalaise improvisée lors de cette rencontre. Parachuté dans le onze de départ en raison de l’absence de Nigel Reo-Coker (malade), Ambroise Oyongo a eu ses premières minutes de jeu dans l’uniforme de l’Impact. Moins à l’aise en première mi-temps, il a semblé trouver ses repères à mesure que le match avançait. Il a d’ailleurs joué un rôle important sur le but de McInerney.

Donny Toia a lui aussi connu un retour au jeu tout aussi inattendu que précipité. Préféré à Maxim Tissot lorsque Eric Miller a quitté le terrain sur blessure en première mi-temps, il s’est vu confier la tâche de contenir la vitesse de Fabian Castillo. Habitué à patrouiller le couloir gauche, Toia a évité le pire dans un nouveau rôle sur le flanc opposé, lui qui n’avait toujours pas pris part à un seul entraînement depuis sa blessure en Ligue des Champions.

Aidées du brio de Laurent Ciman en défense centrale et de la qualité exceptionnelle de Bush dans les buts, ces introductions improvisées ont été suffisantes pour tenir le fort contre une des meilleures équipes de la ligue.

L’Impact vit sa première séquence victorieuse de la saison.

Se poursuivra-t-elle à Chicago samedi prochain?