MONTRÉAL – Avec une seule victoire depuis 11 matchs et privé de Didier Drogba, l’Impact semblait dans le pétrin en tirant de l’arrière 2-0 après seulement 33 minutes d’action, mais la troupe de Mauro Biello a été propulsée par un doublé de Michael Salazar pour l’emporter.

La formation montréalaise a savouré seulement son deuxième gain de la saison au Stade Saputo en disposant du Revolution de la Nouvelle-Angleterre au compte de 3 à 2.

Avant ce triomphe, l’Impact avait été incapable de se sortir de sa tendance à se contenter de matchs nuls. En 11 parties, le nul avait prévalu à sept occasions (1-3-7). De plus, c’était la première fois de son histoire en MLS que l’Impact comblait un déficit de deux buts pour s’adjuger le gain.

La récolte de trois points permet à l'Impact de devancer le New York City FC et les Red Bulls de New York pour se hisser temporairement en deuxième place dans l'Est. Cependant, ces deux équipes croisent le fer dimanche.

La remontée victorieuse s’est concrétisée quand Ignacio Piatti a provoqué un penalty à la 54e minute en forçant le gardien Brad Knighton à le faucher dans sa chevauchée. Knighton a failli se reprendre en touchant le tir de l’Argentin, mais ce ne fut pas suffisant pour l’empêcher de marquer son 10e.

« On a démontré du caractère de revenir et de remonter après un écart de deux buts. J’aurais quand même aimé qu’on gagne 3-0 au lieu de 3-2 », a admis Biello au terme du match.

Étant donné que Drogba était embêté par une légère blessure à une cuisse, Salazar a pu obtenir son premier départ en MLS. Ce serait un euphémisme de dire qu’il n’a pas raté sa chance de faire une bonne première impression.

Une belle remontée, mais surtout 3 points

Le combatif joueur du Belize s’est transformé en la doublure parfaite de Drogba en inscrivant ses deux premiers buts (aux 40e et 48e minutes) en MLS.

« Je dirais que c’est, et de loin, mon meilleur match. C’était mon premier départ et on gagne en partie grâce à mes deux buts, c’est génial », a témoigné Salazar en repensant à ses souvenirs de carrière.

« Il a été exceptionnel, mais c’est son travail qui a fait la différence. Dans cette ligue, il faut courir et travailler. Les joueurs qui sont prêts à faire ça, ils vont avoir du succès », a lancé Biello sans voile.

Cette priorité n’a pas été si facile à protéger pour le onze montréalais qui a subi le contrôle du ballon des visiteurs en deuxième demie. L’action n’a pas manqué autour de la surface du gardien Evan Bush et même la toute dernière action s’est avérée périlleuse.

« Toute l’année, notre équipe a démontré qu’elle n’abandonne pas, on se bat jusqu’à la fin et on l’a prouvé dans plusieurs matchs cette saison. Je suis fier de mes joueurs dans ce sens », a vanté l’entraîneur.

« On avait l’élan à 3-2, mais on l’a perdu. Au moins, on n’a pas encaissé, les gars ont été solides et ils ont tout donné, c’était ça le péché dernièrement », a analysé le capitaine Patrice Bernier.

Étrangement, c’est donc dire que l’Impact se retrouve avec une fiche enviable de 4-2-0 quand Drogba n’est pas présent.

La journée a démarré de manière inquiétante pour le Bleu-blanc-noir puisque sa bête noire, Kei Kamara, a été fidèle à sa réputation en faisant rager les partisans avec un doublé tôt dans la confrontation.

Aussi hallucinant que ça puisse paraître, Kamara a enfilé quatre de ses sept buts (57 % de sa production) en 2016 contre l’Impact!

Un pénalty qui donne les devants

« Je lui ai dit après le match qu’il aimerait sans doute nous affronter chaque semaine. C’est un attaquant dangereux, il a encore été capable de nous faire mal. Je suis content qu’on puisse le revoir au mois d’octobre et j’espère qu’on sera installé en bonne position au classement », a raconté le dirigeant de l’Impact.

Dès la 60e minute, Biello a retiré Bernier de la rencontre pour le remplacer par Calum Mallace. L’objectif était, évidemment, de protéger l’avance, mais le capitaine aurait voulu continuer sa prestation.

Retiré en fin de match, Salazar a été chaleureusement ovationné par les spectateurs qui l’ont remercié d’avoir sauvé leur journée.

« C’était comme un rêve », a-t-il jugé avec le visage comblé.

L’Impact peut maintenant se targuer d’afficher un dossier de 7-3-2 en MLS contre la Nouvelle-Angleterre.

Les protégés de Biello partiront pour deux rencontres sur des pelouses adverses, le 9 juillet contre le Real Salt Lake et le 13 juillet contre les Sounders. La prochaine partie à Montréal aura lieu le 17 juillet contre le New York City FC.

Pour ceux qui se posaient la question, le défenseur Laurent Ciman renouera avec l’entraînement en début de semaine prochaine.

« Il m’a envoyé un message texte pour me préciser qu’il avait très hâte de revenir et me dire qu’il espérait que je ne l’avais pas oublié », a confié Biello en souriant.

Kamara a failli couler l’Impact une autre fois

Comme l’a dit Biello, on se doutait déjà que Kamara rêverait de disputer tous ses matchs contre l’Impact et il l’a prouvé une fois de plus avec une première demie enflammée.

L’athlète de la Sierra Leone s’est amusé avant la mi-temps avec une production de deux buts, ses deux premiers en MLS avec le Revolution. Le verbe choisi n’est pas trop fort puisque sa démonstration ressemblait à un jeu d’enfants contre la défense montréalaise. À tout le moins, il avait plus de facilité à trouver le fond du filet que les joueurs de l’Italie et de l’Allemagne lors de la séance de tirs au but à l’Euro.

Dès la 18e minute, il a refroidi les milliers de partisans en profitant d’une mauvaise exécution du bloc défensif montréalais qui s’est retrouvé en manque de ressources. Wandrille Lefèvre et Ambroise Oyongo n’ont pu freiner la poussée menant à son but.

Seulement 15 minutes plus tard, l’attaquant de six pieds trois pouces a dévié de la tête un coup de pied de coin pour doubler l’avance des siens. Il s’est imposé devant Oyongo tandis que Bush n’a pu stopper la balle au rebond.

À ce moment, l’éclaircie survenue en après-midi ne semblait pas se transposer sur le terrain pour l’Impact. C’était avant que Salazar hérite d’un bond favorable du pied d’un adversaire à la suite d’un centre d’Oyongo pour réduire l’écart.

Salazar a continué de démontrer sa touche de marqueur huit minutes plus tard quand il a stoppé une remise de Hassoun Camara de la poitrine dans la surface pour se retourner et enfiler l’aiguille.

Piatti a couronné l’effort de Salazar avec un penalty décisif.

Salazar réduit l'écart