Une question enfin absente du bilan de fin de saison de l’Impact de Montréal.

Pour la première fois en cinq saisons de MLS, l’identité de l’entraîneur pour la prochaine campagne n’a pas monopolisé l’attention lors du bilan de Joey Saputo. Après tout, Mauro Biello a mené ses troupes vers le plus long parcours du club en séries.

Un aller-retour haletant contre Toronto qui, selon le commissaire Don Garber, était « de loin la meilleure confrontation de l’histoire de la ligue en séries ».

Que restait-il à couvrir si le poste de l’entraîneur est assuré ?

Résultats, que les résultats

La direction ne s’en est jamais cachée, ce sont les résultats qui font foi de tout. Au cours des dernières saisons, Joey Saputo a écorché ses entraîneurs, les médias et même les supporters lorsqu’ils n’offraient pas le « rendement » qu’il souhaitait.

Après une saison record à plusieurs égards, les propos de l’homme d’affaires de 52 ans ont été d’un positivisme rafraichissant. Éloges par-ci, remerciements par là, sa satisfaction était évidente alors qu’il se réjouissait de dresser son bilan à deux semaines de Noël.

La ville de Montréal a reçu une des seules flèches du point de presse.

Le président décrit maintenant sa franchise comme une « équipe locale avec un impact global » et « un ambassadeur international pour la ville, la province et le pays ». En ce sens, il a critiqué le soutien de la municipalité qu’il trouve insuffisant lorsqu’il le compare à celui dont jouissent d’autres clubs de MLS.

Il serait intéressant de savoir comment le maire Coderre reçoit ces commentaires.

La fin pour le FC Montréal

C’est à quelques minutes du début du point de presse que la confirmation est entrée. Le FC Montréal n’est plus. L’équipe qu’on disait être le chaînon manquant il y a deux ans à peine cesse ses activités.

Le motif avancé pour expliquer cette décision est double. Sportivement, le club choisit de concentrer ses efforts sur la poignée de joueurs qui ont le potentiel de s’imposer chez les pros. On compte maintenant faire passer ces joueurs directement des U18 à l’équipe première.

À en juger par les propos entendus vendredi, le potentiel de devenir un membre du onze partant semble le nouvel étalon de mesure pour faire avancer les jeunes.

Financièrement, Saputo fera aussi une économie d’argent ou pourra l’investir dans un poste budgétaire qu’il croit plus rentable. Une décision qui se justifie d’un point de vue comptable. Pourvu que le vide laissé par le FC Montréal ne ferme pas la valve du pipeline liant l’équipe pro à son Académie.

Solutions ?

C’est un plan d’action international que l’Impact veut mettre en place pour compenser la disparition de son équipe réserve.

Il y aura d’abord un partenariat avec le Fury d’Ottawa qui évolue en USL. L’objectif de ce dernier est d’offrir du temps de jeu à certains joueurs avec des contrats MLS qui en auraient besoin.

Combien de joueurs ? Pour combien de temps ? Les détails son difficiles à cerner. Sans dire qu’elles sont embryonnaires, les discussions entre les deux clubs semblent avoir besoin de raffinement.

Joey Saputo veut ensuite donner une place plus importante à son « autre » club dans le développement de ses produits québécois. Sous quelle forme ? Les détails sont là aussi difficiles à cerner.

Le séjour de deux semaines de Ballou Tabla en Italie a été cité en exemple à plusieurs reprises vendredi. Il faudra toutefois un plan sportif plus étoffé pour que le FC Bologne contribue sérieusement aux succès du bleu-blanc-noir.

Bonne idée ?

Sur papier, le nouveau projet de l’Impact peut se défendre. Avec une vision claire et constante de l’effectif qu’il veut avoir dans 2-3 ans, ainsi qu’une volonté de prioriser le temps de jeu donné à ses produits locaux, le club peut y arriver.

Il faudra toutefois changer certaines vieilles habitudes puisque ces deux domaines n’ont pas été les grandes forces de l’Impact au fil dans ans.

Cinq ans

Misant sur une identité et une direction qu’il juge plus fortes que jamais, Joey Saputo a dit vouloir remporter la Coupe MLS au cours des cinq prochaines saisons.

Si près du but cette saison, cette fenêtre peut paraître longue. J’y vois pourtant une position ambitieuse là où on s’est montré frileux dans le passé. Une ambition nécessaire au succès.

En milieu de saison, alors que l’objectif officiel du club était d’atteindre les séries, Mauro Biello a dit vouloir atteindre le Championnat d’Association. Mission accomplie !

Son grand patron vient maintenant de lui lancer un autre défi.

Cinq ans pour une MLS Cup à Montréal. Y croyez-vous ?