Impact : Shamit Shome voit d’un bon œil l’éclosion d'Amar Sejdic
Impact vendredi, 28 févr. 2020. 13:59 samedi, 14 déc. 2024. 09:57MONTRÉAL – Shamit Shome est l’objet d’amicales taquineries depuis quelques jours dans l’entourage de l’Impact.
Mercredi, dans le match retour du huitième de finale de la Ligue des champions de la CONCACAF contre Deportivo Saprissa, Shome a raté une occasion platine de soulager l’Impact avec un but qui aurait forcé le club costaricain à en compter deux pour sortir vainqueur du duel. À la 45e minute, Shome a reçu une passe en retrait de Romell Quioto dans la surface, mais a envoyé une frappe de l’intérieur du pied droit directement dans la poitrine du gardien Aaron Cruz.
« Forcément, je l’ai un peu chambré, rigolait vendredi matin le défenseur Zachary Brault-Guillard, qui avait lancé la séquence avec une électrisante montée sur le flanc droit. Je lui ai dit qu’il allait devoir travailler son tir à l’entraînement. »
L’Impact a finalement accédé à la suite de la compétition en vertu d’un match nul de 0-0. Shome a avoué qu’il aurait mal dormi s’il avait fallu que l’équipe échappe sa qualification.
« La saison dernière, je me plaignais souvent à propos du fait que nos centreurs n’exploitaient pas suffisamment les joueurs qui arrivaient en deuxième vague dans la surface, a mis en contexte Shome. J’ai finalement obtenu une chance, la passe de Romell était vraiment très belle, mais j’ai manqué mon coup. J’étais déçu et aussi nerveux par la suite. S’il avait fallu que ça nous empêche d’avancer, j’en aurais eu le cœur brisé. »
Shome, 22 ans, a réalisé des progrès fulgurants la saison dernière en milieu de terrain. Rémi Garde l’avait titularisé dans 17 des 27 matchs de l’équipe en championnat avant d’être congédié à la fin août. Il a terminé sa deuxième année en MLS avec 1627 minutes à son compteur, troisième derrière Saphir Taïder et Samuel Piette en milieu de terrain.
Il y avait donc matière à sourciller quand Amar Sejdic lui a été préféré dans le premier match de la saison. Le choix de deuxième ronde de l’Impact en 2019 a joué plus de minutes à San José qu’il en avait obtenu en tant que recrue.
Lors du match retour, les deux jeunes coéquipiers se sont retrouvés sur le onze de départ dans un schéma tactique destiné à réduire les espaces en milieu de terrain.
« Quand je compare son jeu avec l’année dernière, Amar a simplement l’air beaucoup plus confiant, observe Shome. Il nous offre quelque chose de différent en milieu de terrain et je suis très heureux de le voir obtenir une chance de jouer. C’est de la bonne compétition pour nous et j’espère qu’on aura l’occasion de partager le terrain à l’avenir parce que j’ai l’impression que nos styles se complémentent très bien. Il est plus porté vers l’offensive et il a le don de servir de savantes passes tandis que je peux bien faire le lien entre la ligne arrière et l’attaque. Mais peu importe, je suis content pour lui, il est un excellent joueur et on verra comment les choses évolueront dans les prochains matchs. »
Une ouverture pour Binks
Luis Binks admet du bout des lèvres qu’il a dû chasser quelques papillons avant de disputer son premier match officiel dans l’uniforme de l’Impact.
À lire également
« Ça allait bien dans les jours qui ont précédé, puis quand on s’est présenté pour connaître l’alignement et que j’y ai vu mon nom, c’est là que ça m’a frappé, a raconté le défenseur de 18 ans. J’étais pas mal fébrile, mais quand on est arrivé au Stade, ça s’est tassé. J’avais une petite nervosité, mais une bonne nervosité. Puis dès que j’ai eu ma première touche de balle, c’est revenu à la normale. »
Les Costaricains ont assurément remarqué la présence d’un petit nouveau dans la ligne arrière montréalaise. Dans la première demi-heure de jeu, Binks a vu quelques ballons lui passer par-dessus la tête et d’autres arriver à ses pieds. Il fait peu de doute qu’on l’avait identifié comme le possible maillon faible de la jeune ligne arrière de l’Impact.
« Ouais, peut-être qu’ils avaient pris note de mon âge et mon expérience. J’ai remarqué qu’on a envoyé quelques ballons dans mon dos. C’était également difficile de bien lire leur mouvement puisqu’ils envoyaient souvent un gars derrière et un autre devant. Mais je pense qu’on s’est bien ajusté en tant qu’unité. »
« Comme tout le monde, il a bien fait contre un adversaire coriace, avait déclaré Thierry Henry après le match nul contre Saprissa. Il a commis quelques fautes qui n’étaient pas nécessaires, mais il va apprendre. Je l’ai trouvé solide. Il a dégagé beaucoup de ballons et a su garder son calme. Il a tenté à quelques reprises d’initier la relance, et c’était un peu laborieux, pour être honnête, mais il a été somme toute solide. »
« C’est un vrai de vrai, louangeait Amar Sejdic le même soir. Il n’a peut-être que 18 ans, mais il vient d’une grande académie et on peut voir qu’il a une bonne tête sur les épaules. Il connaît le football, il adore le football et c’est un superbe coéquipier. Il a tenu son bout aujourd’hui, il a très bien fait. »
Avec les blessures subies par Rudy Camacho et Jukka Raitala, le jeune produit du pipeline de Tottenham pourrait devenir une présence constante dans la charnière centrale montréalaise.
« C’est une grande opportunité de cimenter ma place dans cette équipe, reconnaît-il sans détour. Mais pour ça, il faut évidemment que je joue bien et que je m’entraîne bien. Alors c’est ce que je vais faire aujourd’hui en espérant être du onze partant demain. »