Alejandro Silva n'attend que le signal de l'entraîneur Rémi Garde
Impact mercredi, 21 mars 2018. 11:51 mercredi, 11 déc. 2024. 10:30MONTRÉAL – On a pu le constater avant même qu’il ait sauté sur le terrain pour son premier entraînement avec ses nouveaux coéquipiers : Alejandro Silva apprend vite.
Le nouveau milieu de terrain de l’Impact était devant les caméras depuis à peine deux minutes, soumis à une embrouillante alternance entre l’espagnol et le français qui en aurait étourdi plusieurs, quand il a décidé de diriger lui-même la conversation.
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« Traduction! », a interrompu l’Uruguayen après une longue question dans sa langue natale, provoquant immédiatement les éclats de rire dans l’auditoire.
Barrière linguistique oblige, Silva a limité ses réponses à l’essentiel mercredi au Centre Nutrilait, mais sa patience et son amusement devant les médias ont révélé un homme qui ne devrait pas avoir trop de problème à se fondre dans son nouvel environnement. S’il démontre le même niveau d’aisance sur le terrain, l’Impact sera en voiture.
« Physiquement, je me sens bien, a assuré Silva, qui portera le numéro 9 jadis réservé à Marco Di Vaio. Je viens de jouer plusieurs parties en Argentine. Je ne connais pas les plans de l’entraîneur, mais je suis prêt. »
La veille, Rémi Garde avait maintes fois vanté la polyvalence de Silva, un ailier droit que l’Impact pourrait être tenté de déplacer dans l’axe en fonction de ses besoins ou de l’identité de l’adversaire.
« Je n’ai pas encore parlé à l’entraîneur, mais c’est vrai qu’on m’a dit qu’on aimerait m’utiliser comme milieu ‘8’ ou comme 10. On verra, dans les prochaines semaines à l’entraînement, quelles sont leurs intentions. [...] J’ai surtout joué à droite, mais à gauche également et je me sens aussi à l’aise à l’une ou l’autre des positions. »
Silva, qui s’est notamment dit ravi de l’accueil que lui avait réservé Ignacio Piatti, a dit ne pas trop s’en faire avec le style de jeu robuste qui fait la réputation de la MLS.
« Je ne sais pas si c’est plus physique qu’en Argentine, a-t-il questionné. Là-bas aussi, le jeu est très corsé. Ça prend du travail et il n’y a pas beaucoup d’espace. Je vais me sentir bien ici si c’est la même chose. »
Le casse-tête Camacho
L’acquisition de Silva confirmée, l’Impact devra maintenant conclure le dossier du défenseur Rudy Camacho. Ce dernier est déjà à Montréal, mais son ajout à l’effectif ne peut être annoncé tant que le transfert avec son ancien club belge n’est pas officialisé.
« C’est juste le langage par rapport au transfert avec le club en Belgique, a justifié le directeur technique Adam Braz. Ce sont des petits détails qui parfois prennent plus longtemps qu’on veut à régler, mais c’est comme ça que ça marche et on travaille fort pour essayer de finaliser. »
Puisque Silva vient combler la neuvième et dernière place de joueur international que possède l’Impact, Braz doit en libérer une ou en obtenir une nouvelle par le biais d’une transaction afin d’intégrer le Français de 27 ans.
L’opération n’est pas si simple. Pour contourner la règlementation de la MLS qui limite le nombre d’étrangers au sein de chaque équipe, les clubs américains peuvent faciliter l’accession de leurs joueurs à la « carte verte », le permis de résident permanent aux États-Unis. Ce dernier leur procure le statut de « locaux » selon les paramètres établis par le circuit Garber.
Le stratagème est assez répandu. À Portland, par exemple, les trois joueurs désignés des Timbers – les Argentins Diego Valeri et Sebastian Blanco ainsi que le Nigérian Fanendo Adi – possèdent tous leur carte verte et se soustraient donc au contingentement imposé par la MLS. Ailleurs dans la ligue, cette réalité s’applique aussi à des joueurs comme Darlington Nagbe ou Tony Tchani, par exemple. Chez l’Impact, le Ghanéen Dominic Oduro n’est pas considéré comme un joueur international puisqu’il a obtenu sa citoyenneté américaine en début de carrière.
Mais, la bureaucratie canadienne étant moins souple, Braz et ses homologues de Toronto et Vancouver ne jouissent pas de la même latitude.
« C’est clair que c’est un avantage pour les équipes américaines, qui sont capables d’obtenir des cartes vertes très rapidement pour leurs joueurs, a admis Braz, qui dit poursuivre les discussions avec la MLS afin de faire modifier les règles actuelles. C’est beaucoup plus long au Canada. Mais il faut aussi que le joueur veuille s’embarquer dans ce processus. »
Autre obstacle au travail de Braz : la récente augmentation de la valeur des places internationales sur le marché des échanges.
« La dernière transaction a été faite pour 175 000$. Il y a deux ou trois ans, c’était 50 000$. C’est sûr que c’est en hausse, surtout avec l’augmentation de l’argent d’allocation qui accordé aux équipes. Celles-ci ont davantage les moyens de courtiser des joueurs internationaux. »
Une offre pour Nguyen : Braz dément
Braz a affirmé qu’avec l’arrivée de Silva et Camacho, il ne fallait pas s’attendre à d’autres ajouts significatifs avant l’ouverture de la prochaine fenêtre de transferts en juillet.
Le directeur technique a aussi nié avoir négocié avec le Revolution de la Nouvelle-Angleterre les termes d’une éventuelle transaction qui impliquerait Lee Nguyen. Le 12 mars dernier, le journaliste américain Guillermo Rivera rapportait que Montréal avait soumis la meilleure offre parmi celles reçues par le Revolution pour les services du dynamique milieu de terrain.
« On n’a pas fait d’offre pour Lee Nguyen, a déclaré Braz. C’est un joueur sous contrat avec une autre équipe et c’est important de respecter le fait qu’il joue avec eux. Ils ont clairement dit qu’ils veulent le garder. »
Mécontent de sa situation contractuelle, Nguyen a été laissé de côté pour les deux premiers matchs du Revolution depuis le début de la saison.