Alejandro Silva n’est pas Ignacio Piatti, prévient l'entraîneur-chef de l'Impact Rémi Garde
Impact mardi, 20 mars 2018. 12:15 samedi, 14 déc. 2024. 04:10MONTRÉAL – Alejandro Silva a joué en première division argentine. Ignacio Piatti aussi. Pour Rémi Garde, c’est là que devraient s’arrêter les comparaisons entre les deux joueurs.
L’entraîneur-chef de l’Impact a convenu, mardi, que la superposition des statistiques que son joueur vedette et sa nouvelle recrue ont affichées lors de leurs passages respectifs en Superliga était un raccourci dangereux qui risquait de créer des attentes irréalistes envers le nouvel arrivant.
À lire également
« Ce qu’a réalisé Nacho ici à Montréal est tout simplement fantastique. Il ne faut pas nécessairement s’attendre au même genre de joueur – ce n’est pas le même genre de joueur d’ailleurs, je pense, prévient Garde. Nacho n’est pas un joueur aussi polyvalent, il ne peut pas évoluer au milieu de terrain ou voire même sur un côté défensivement comme Alejandro Silva peut le faire. Donc il ne faut pas comparer les deux joueurs. »
L’Impact a confirmé lundi la mise sous contrat de Silva, 28 ans, pour une durée de trois saisons. L’international uruguayen est décrit par le directeur technique Adam Braz comme « un attaquant évoluant sur la droite ». En cinq ans avec le club de Lanus, il a amassé dix buts et huit mentions d’aide en 58 matchs de championnat. En carrière, il a aussi récolté cinq buts et onze passes décisives en 37 matchs de Copa Libertadores, l’équivalent sud-américain de la Ligue des champions européenne.
Garde a jugé que Silva cadrait bien dans son projet après l’avoir étudié sous recommandation de Nick De Santis.
« Quand on connaît le football argentin et quand on voit ce qu’il a fait là-bas, c’est tout à fait intéressant de pouvoir compter sur lui maintenant. C’est un joueur qui est assez polyvalent, qui a une très bonne technique et qui est capable de donner de très bonnes passes. Une palette assez large, donc. On verra, de la façon dont on joue, de quelle manière il nous sera le plus utile, mais je suis très content de l’avoir avec nous. »
L’arrivée de renfort du côté droit promet d’équilibrer l’offre offensive de l’Impact, qui a par la force des choses développé une tendance à pencher vers la gauche avec la présence de Piatti dans ce corridor. Les joueurs qui ont évolué à la position réservée à Silva l’année dernière ont soit quitté ou ne font présentement pas partie des plans. Cette année, l’Impact a titularisé trois ailiers droits différents en autant de matchs.
« S’il peut nous donner la moitié de ce que Nacho a donné à cette équipe au fil des ans, ça apportera certainement un équilibre, rêve le gardien Evan Bush. On continue d’assembler cette équipe, pièce par pièce, et c’est une période enthousiasmante. Peu importe où ils ont l’intention de le faire jouer, on va l’accueillir dans le groupe à bras ouverts. »
L’effet Camacho
Alors qu’on attend toujours la confirmation de l’équipe au sujet de l’embauche de Rudy Camacho, Garde a pour la première fois approfondi sa pensée sur l’arrivée imminente du défenseur français, mardi. « Je sais que Rudy sera évidemment un apport très important », a glissé l’entraîneur à la fin d’une longue réponse.
Garde a dû bricoler avec les moyens du bord pour mettre une défense potable sur le terrain en début de saison. L’acquisition de Camacho lui procure une marge de manœuvre nouvelle en charnière centrale, une profondeur qui amène des questions sur la hiérarchie qui s’installera entre Victor Cabrera, Rod Fanni et le nouveau venu.
« Il n’y a pas de titulaire indiscutable, très sincèrement. Pour moi, les cartes sont rebattues, a mis au clair le stratège montréalais. Bien sûr, un joueur qui fait une très bonne prestation, il y a quand même peu de chances qu’il sorte de l’équipe. Mais ce n’est pas dit non plus qu’en fonction de l’adversaire ou pour garder une dynamique, pour s’assurer de ne perdre personne... Parce que le championnat est très long et si par bonheur on devait jouer très loin dans la saison, ça serait bien que tout le monde soit motivé par le projet collectif. »
À court terme, ces propos semblent jouer en faveur de Cabrera. On peut présumer que l’Argentin était derrière Zakaria Diallo et Kyle Fisher dans l’évaluation de l’équipe en début d’année, mais la perte des deux joueurs pour une période prolongée lui a ouvert la porte dans laquelle il ne s’est pas fait prier pour entrer.
Critiqué pour son manque de constance dans le passé, Cabrera offre du jeu solide – aux côtés d’un partenaire inexpérimenté à la position, de surcroît – depuis le début de la saison. « D’après ce que j’entends, je crois même que c’est certainement sa meilleure période ici », a révélé Garde, un commentaire qui en dit long sur le niveau de satisfaction de l’état-major envers le jeu du jeune vétéran de 25 ans.
Camacho n’a certainement pas été recruté pour remplir un rôle d’observateur, mais les performances livrées jusqu’ici par Cabrera rendraient difficile la justification de son exclusion de la formation partante.
« Il y aura des choix à faire, mais franchement ce seront des choix très positifs, a dit Garde. Je dis toujours à mon groupe que les adversaires, ils sont à l’extérieur. Nous, on est tous ensemble. Quand on démarre un match et qu’on sait que les remplaçants peuvent faire la différence... Ce qu’on veut, c’est gagner des matchs collectivement. Moi, c’est mon principe numéro un : l’équipe en premier. Tant mieux s’il y a plein de joueurs performants. »