Le match aller des huitièmes de finale de la Ligue des champions de la CONCACAF entre l'Impact et le Deportivo Saprissa vous sera présenté mercredi dès 19 h 30 à RDS et RDS Direct.

Tout indique que Thierry Henry aura droit à un joli baptême de feu à titre d'entraîneur-chef de l'Impact de Montréal, mercredi, contre l'une des meilleures équipes de la Première division du Costa Rica, et aussi l'une des plus titrées.

Depuis sa fondation en 1935, le Deportivo Saprissa a remporté 34 titres nationaux, plus que toute autre équipe au pays.

Bon an, mal an, le Saprissa lutte pour les grands honneurs de la Première division avec le Alajuelense et le Herediano. Et c'est encore le cas cette année.

Dans une ligue dont la saison compte deux portions distinctes, le Saprissa s'est classé deuxième lors de la saison automnale avant de subir l'élimination en demi-finale aux mains du Herediano. Cette dernière formation a ensuite gagné la finale contre Alajuelense.

Depuis le début de la tranche hivernale, Saprissa et Herediano sont les deux formations qui trônent en tête du classement après les matchs de la fin de semaine.

Saprissa a également gagné la Coupe des champions de la Concacaf en trois occasions, en 1993, 1995 et 2005.

« Saprissa a son nom dans l'histoire de cette coupe, note Patrice Bernier, l'un des adjoints de Henry. Et dernièrement, le Costa Rica est l'un des pays références avec le Mexique et les États-Unis pour aller à la Coupe du monde. Ils ont des joueurs comme (Johan) Venegas qui joue avec l'équipe nationale, ils ont (Christian) Bolianos qui a fait des Coupes du monde avec le Costa Rica. Donc, ils ont du vécu. Saprissa, c'est le plus grand club et le plus populaire au Costa Rica. »

Venegas n'est pas étranger aux amateurs de soccer du Québec puisqu'il a passé deux saisons avec l'Impact, en 2015 et 2016. Il a participé à 32 matchs mais n'a marqué que deux buts.

Marco Torrens, un grand amateur de soccer originaire du Costa Rica qui a déménagé au Québec à l'âge de sept ans, avance une hypothèse pour expliquer le peu de succès de Venegas avec la formation montréalaise.

« C'est une vision personnelle, mais avec Saprissa et l'équipe nationale on lui donne beaucoup de latitude. Avec l'Impact, on semblait vouloir le placer dans un schéma tactique et exiger beaucoup de choses qu'il n'était pas habitué de se faire demander. Je pense qu'elle est là, la différence. Je pense que le soccer nord-américain, c'est moins pour lui », croit Torrens, qui a été entraîneur-chef dans la Première Ligue de soccer du Québec (PLSQ).

Fans trop passionnés?

Si jamais les joueurs de l'Impact ont l'impression de baigner dans une ambiance très chaleureuse pendant le match aller, mercredi, ça viendra sans doute de la température ambiante autour du stade Ricardo Saprissa. Mais certainement pas de l'accueil et de l'appui qu'ils recevront des spectateurs dans les gradins.

Comme c'est habituellement le cas en Amérique centrale et en Amérique du Sud, les amateurs de soccer se rangent passionnément derrière leur équipe. Ce n'est pas différent au Costa Rica et avec le Deportivo Saprissa.

« Dans le stade, ça peut être assez bruyant, note Torrens. Parfois, ça peut devenir hostile. Les Ultras de l'équipe – la Ultra Morada (violet en français) est leur nom – sont reconnus pour avoir le sang chaud. Si on compare à l'Europe, ça ressemble un peu aux Hooligans en Angleterre. Disons que les partisans prennent ça à coeur », ajoute-t-il.

Il semble toutefois qu'ils soient allés trop loin la semaine dernière. Lors d'un match contre Alajuelense, le 9 février, des gestes de violence entre spectateurs se sont produits dans les estrades Sud du stade, celles où se trouvent habituellement les membres de l'Ultra Morada. Selon des articles de presse, les forces de l'ordre ont dû intervenir et procéder à une dizaine d'arrestations.

Le lendemain des incidents, le président de l'équipe, Juan Carlos Rojas, a annoncé, dans une déclaration publiée sur le site Internet de l'équipe, que les estrades Sud allaient être transformées en section familiale.

« C'est assez. C'est inacceptable et ça va totalement à l'encontre de nos efforts et de nos valeurs qui visent à créer le stade le plus familial de la région. Nous le devons aux familles, aux enfants et aux jeunes gens qui veulent aller à Saprissa pour apprécier un match de football dans le confort et la sécurité. Nous allons nous battre avec fermeté pour cette vision, et aujourd'hui, nous posons un geste historique pour atteindre cet objectif. »

Dans un environnement potentiellement hostile pour un club visiteur, il n'y a qu'un secret pour qu'un club visiteur connaisse du succès: la préparation.

« Je peux te dire tout ce qui va se produire, comment les partisans vont être. Les partisans chantent. Ils sont présents. C'est à nous, à notre équipe, de bien nous préparer mais d'être sereins, note Bernier. À la fin, comme on dit, c'est le ballon qui parle. »