MONTRÉAL – Quelques minutes avant sa première rencontre avec les médias montréalais, alors qu’il dirigeait son tout premier entraînement au Centre Nutrilait, Wilmer Cabrera s’était assuré de faire comprendre qu’il savait dans quel bateau il s’embarquait en consacrant les trente dernières minutes de la séance à l’exécution des coups de pied de coin et de coups francs.

 

Cabrera a depuis verbalisé à de nombreuses reprises la source de cette initiative. À sa façon, le nouvel entraîneur a signifié qu’il fallait avoir passé la dernière année dans une grotte pour ignorer que l’Impact avait payé un fort prix cette saison pour son incompétence sur les phases de jeu arrêtées. Pour un coach qui arrivait avec une connaissance bien mince de l’effectif dont il héritait, il s’agissait là d’un chantier facile à mettre en branle en attendant de pouvoir s’attaquer à des malaises plus profonds.

 

Cabrera n’a pas lâché le morceau. Jeudi, à deux jours d’un match qui opposera deux des pires équipes de la MLS sur phases de jeu arrêtées, l’Impact a encore conclu un long entraînement en s’exerçant sur ces situations qui continuent de lui donner tant de fil à retordre.

 

« C’est vrai, on passe plus de temps sur le terrain avec Cabrera, a convenu le défenseur Jukka Raitala quand on lui a fait remarquer que le Colombien dirigeait de plus longs entraînements que son successeur. On pratique beaucoup plus les phases arrêtées qu’avant, autant offensivement que défensivement. Et aussi l’aspect tactique, comment on doit jouer et comment il veut qu’on joue. Il n’est ici que depuis quelques semaines, alors c’est probablement pourquoi il veut maximiser le temps qu’il peut passer avec nous sur le terrain. »

 

Rome ne s’est pas construite en un jour. Preuve qu’il y a encore beaucoup de travail à faire, l’Impact a été piqué deux fois à son talon d’Achille à son dernier match contre D.C. United.

 

Selon le site spécialisé Who Scored, Montréal et FC Cincinnati, le prochain visiteur au Stade Saputo, ont ceci en commun qu’ils ont chacun concédé 14 buts sur coups de pied arrêtés cette saison. L’équipe de l’Ohio a aussi la triste distinction d’avoir marqué moins de buts – trois – que toutes ses rivales dans ce contexte.

 

« Si vous voulez régler un problème, vous devez y travailler, proverbialise Cabrera. C’est ce que je pense, c’est mon approche et j’essaie de la transmettre aux joueurs. Si on est bon dans quelque chose, on doit s’y consacrer jusqu’à ce qu’on en devienne des experts. Et si on n’est pas bon dans quelque chose, il faut régler le problème. »

 

Le travail, la mentalité et toutes les bonnes intentions du monde ont leurs limites. Cabrera est d’accord quand on lui suggère que la faible quantité de joueurs costauds dans  son alignement peut représenter un obstacle à la poursuite de ses objectifs.

 

« C’est clairement un désavantage. C’est pourquoi on veut changer quelque peu notre philosophie. Parce que quand vous concédez l’avantage de la grandeur à l’adversaire, vous savez qu’il abordera le duel avec plus de confiance. Il faut donc trouver un moyen de contrebalancer tout ça et de se protéger entre nous de façon à transférer la confiance de notre côté. »

 

Depuis le début de la saison, Saphïr Taïder a plus souvent qu’autrement été désigné pour tirer les coups francs et les corners. Sans dire qu’il s’agisse du fond du problème, les services de l’Algérien manquent trop souvent de précision et de conviction.

 

Jeudi, l’Impact a mis à l’essai une série de stratagèmes, incluant des remises courtes et du travail en combinaisons, en quête d’avantages concurrentiels. Au point de départ de chaque jeu, Taïder était accompagné de Bojan et Maxi Urruti.   

 

« On essaie de préparer quelques surprises et de tirer profit des joueurs qu’on a à notre disposition, a justifié Cabrera. Saphir est un joueur très doué techniquement, mais on a aussi Maxi, Bojan et Nacho. Je crois qu’on peut soutirer de bonnes choses de leurs qualités et ainsi créer de bonnes occasions pour l’équipe. »

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