MONTRÉAL - Donny Toia ne fera pas le voyage avec le reste de ses coéquipiers lorsque l’Impact se déplacera au New Jersey pour y affronter les Red Bulls de New York samedi.

L’entraîneur Mauro Biello l’a confirmé jeudi après que le défenseur de 24 ans eut raté un troisième entraînement consécutif.

Toia s’est plaint de douleur à une cuisse à la mi-temps du match de samedi dernier contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre. Biello l’avait alors gardé au banc et avait modifié sa ligne arrière en insérant Victor Cabrera dans l’axe et en déplaçant Hassoun Camara sur le côté droit.

Biello a précisé que Toia était touché à la même jambe que celle qui avait été affectée par élongation musculaire aux ischio-jambiers plus tôt cette saison, mais la nature de cette nouvelle malchance, tout comme la durée de sa guérison, sont des données qui demeurent pour l’instant inconnues.

« On veut faire encore plus de tests pour trouver quel est le véritable problème, a expliqué Biello. Est-ce musculaire ou plutôt relié à un nerf? On attend les résultats pour en savoir plus sur le problème et sur la façon de le guérir. »

Toia avait dû rater un peu plus de deux mois d’activité, de la fin avril au début juillet, pour soigner sa première blessure. Une convalescence similaire signifierait pratiquement la fin de sa saison, mais ce n’est pas un scénario qu’envisage présentement Biello.

« Je ne pense pas, ce n’est pas si grave », a désamorcé l’entraîneur.

Biello se voit donc forcé de remanier un rempart défensif dont le rendement a été aussi incertain que sa composition cette saison. Le scénario n’est pas idéal - un quatuor défensif stable et fiable est un luxe dont rêve tout entraîneur au soccer - mais avec cinq matchs à jouer, le coach enverra le message à tous ses joueurs qu’il n’est pas trop tard pour faire partie de la solution.

« Ça me dérange, c’est sûr que tu veux trouver cette cohésion. Mais ça me dérange aussi quand on accorde trop de buts, a souligné Biello. Il faut trouver la bonne formule, trouver cette confiance qu’on cherche dans notre jeu. C’est ça qui est important. À partir de maintenant, si tu joues bien et qu’on gagne, tu restes. Ça, ça va être clair. »

Les nouvelles sont plus encourageantes dans le cas de Matteo Mancosu, qui s’était lui aussi absenté de l’entraînement en début de semaine en prétextant des raideurs au dos. L’attaquant italien était de retour au boulot sans limitation apparente jeudi.

« On va voir comment son dos va réagir, mais il n’a pas de douleur et je pense qu’il va être correct », a commenté Biello.

Un gros test à New York

Le Red Bull Arena n’est pas le genre d’endroit où les équipes visiteuses trouvent généralement réponse à leurs questions. Les Taureaux de l’entraîneur Jesse Marsch n’ont pas perdu à domicile depuis le 9 avril et seulement deux équipes, Portland et Dallas, ont autant ou plus de victoires qu’eux à la maison cette saison.

L’Impact est bien au courant des maux de tête que viennent avec un déplacement à Harrison, au New Jersey : jamais il n’y a gagné depuis son entrée en MLS. Ça inclut une défaite de 3-1, subie avec un homme en moins, le 13 août dernier.

« On s’attend à un match difficile, mais c’est un beau défi pour nous pour se sortir d’où on est présentement », envisage Mauro Biello.

Voilà où est l’Impact présentement : avec une seule victoire à ses sept derniers matchs, l’équipe montréalaise occupe le cinquième rang du classement de l’Association, mais se fait souffler dans le cou par trois adversaires qui menacent de prendre sa place.

Les Red Bulls sont dans une position beaucoup plus confortable. Invaincus à leurs douze derniers matchs, ils sont à deux points de la tête détenue pour le moment par Toronto FC.

« À ce temps-ci de l’année, chaque match est le plus important de la saison. C’est une réalité, estime Evan Bush. Heureusement pour nous, on était dans une position similaire la saison dernière, alors personne ne panique présentement. Tout le monde sait ce qu’il a à faire. Ça ne veut pas dire qu’on gagnera nos cinq prochains matchs, mais ça veut dire qu’on sera plus concentré, plus assidu sur les détails et que chaque partie sera meilleure que la précédente. On verra où on se situe à la fin de ces cinq matchs, mais j’ai un bon pressentiment. »

Éteindre Wright-Phillips

Lors de sa dernière visite à New York, l’Impact a été abattu par un doublé de Bradley Wright-Phillips, qui a depuis décidé qu’il traiterait tous ses rivaux sans discrimination. Le dangereux attaquant a marqué dans chacun des cinq matchs qui ont suivi, séquence au cours de laquelle il a totalisé huit buts.

Invisible en début de saison, Wright-Phillips est aujourd’hui impossible à rater. Ses vingt buts placent son nom au sommet de la colonne des buteurs de la MLS et en plein cœur du débat sur l’identité du prochain joueur par excellence du circuit.

« Wright-Philips nous donne des problèmes chaque fois qu’on joue contre lui. Je veux qu’on se lève et qu’on fasse une bonne performance contre un joueur comme ça », a établi Biello.

Le coach se méfie aussi particulièrement de l’autre visage du monstre à deux têtes de l’attaque des Red Bulls, le milieu de terrain Sacha Kljestan. L’international américain est l’un des fabricants de jeux les plus prolifiques de la MLS, comme en font foi ses 16 passes décisives cette saison.

« C’est peut-être le meilleur passeur de la Ligue, évalue Biello. Si tu lui donnes un peu d’espace, il est capable de faire cette passe finale comme peu de joueurs peuvent le faire. Avec le mouvement de Wright-Philips et le dosage de ses passes, il est toujours parfait. Il faut qu’on fasse un bon travail sur lui, ça c’est sûr, et ne pas lui donner le temps de jouer. »