MONTRÉAL – Bafoué lors de sa visite précédente au Stade Saputo, où sa saison avait pris fin au terme d’un mémorable match éliminatoire l’automne dernier, le Toronto FC a savouré une petite vengeance samedi en gâchant l’ouverture de la vraie saison locale de l’Impact.

Coulé par deux buts de Sebastian Giovinco, le onze montréalais s’est incliné par la marque de 2-0 devant une salle comble de 20 801 spectateurs.

Du haut de ses 5 pieds 4 pouces, Giovinco a fait de l’ombre à Didier Drogba, qui n’a pas su faire la différence à son premier départ de la saison.

L’Impact, qui avait signé des victoires convaincantes face aux Red Bulls de New York et au Crew de Columbus dans le confort temporaire du Stade olympique, a ainsi subi sa première défaite de la saison à domicile.

C’est aussi la première fois en dix matchs que le Bleu-blanc-noir perd un match à la maison depuis que Mauro Biello a pris les commandes de l’équipe en septembre 2015.

« Ce n’était pas notre meilleur match, ça c’est sûr, a reconnu Biello sans se défiler. Ça a été difficile pour nous. En première demie, on avait la possession, mais il nous manquait cette pénétration au niveau du tiers final. De leur côté, ils ont grandi en confiance durant la première mi-temps. À domicile, il faut avoir cette urgence de pousser et de déséquilibrer avec une grande volonté. Peut-être qu’il nous manquait ça aujourd’hui. »

La fourmi atomique ne rate pas sa chance!

Giovinco a ouvert la marque sur un penalty à la 40e minute après que Victor Cabrera, de retour à son poste après avoir subi une blessure à la tête une semaine plus tôt à Chicago, ait fauché Jozy Altidore dans la surface de réparation.

« Quand ils ont marqué sur le penalty, tu voyais qu’ils avaient une volonté de gagner un peu plus grande que nous, a décelé Patrice Bernier, qui a fait son entrée dans le match à la 57e minute. On a démontré des bonnes choses en deuxième demie, mais quand tu tires de l’arrière, tu as parfois tendance à baisser les bras quand ça ne passe pas. »

« Donner ce but, ça nous a un peu tués, n’a pas hésité à dire Harry Shipp. On a pu voir le momentum nous échapper dans les dernières minutes de la demie. On a été correct pendant des portions de la deuxième, mais ils ont fait du bon travail pour nous compliquer la tâche. »

Giovinco a mis le match hors de portée des locaux en décroisant une frappe à la gauche d’Evan Bush à la 81e minute.

« Il faut leur donner du crédit : ce qu’ils font, ils le font bien, a conclu Bernier. De notre côté, on a beaucoup de qualités, mais il faut s’assurer d’être impeccable pendant 90 minutes. Dans cette ligue, tu ne peux pas te permettre de dormir pendant 15 ou 20 minutes. Ça fait deux matchs qu’on n’est pas la meilleure équipe du début à la fin. Mais ça va revenir, c’est une longue saison. »

Giovinco...encore une fois!

Joueur par excellence de la MLS la saison dernière, Giovinco revendique maintenant six buts et deux passes décisives depuis le début de sa deuxième campagne en Amérique du Nord. Il a participé à tous les buts des siens depuis le début de la saison.

La défaite de l’Impact (4-3-0) combinée à la victoire simultanée de l’Union de Philadelphie a provoqué une égalité en tête du classement de l’Association Est.

Quant au Toronto FC, qui disputait un septième match de suite à l’étranger, il a porté sa fiche à 3-2-2 pour s’approcher à un point de l’Impact.

« C’est bien d’avoir été récompensé avec des points en banque, mais au-delà du résultat final, j’ai trouvé qu’on a livré notre meilleure performance des deux dernières années, se félicitait l’entraîneur torontois Greg Vanney. Autant au niveau de notre organisation défensive et de notre flair en zone offensive, nous avons joué un match solide et complet. De réussir à faire ça dans le septième match d’une longue séquence à l’étranger, ça démontre toute la résilience de cette équipe. »

Une autre blessure pour Camara

Le match marquait le retour au jeu de Marco Donadel, qui avait raté les cinq matchs précédents en raison d’une blessure à une jambe. L’Italien a repris sa place en milieu de terrain aux côtés d’Eric Alexander.

Que retenir de ce match?

En défensive, une blessure à Donny Toia a permis à Ambroise Oyongo de réintégrer la formation partante du côté gauche de la ligne arrière. À l’autre extrémité, Hassoun Camara a obtenu un cinquième départ consécutif.

Éternel malchanceux, Camara a toutefois dû quitter le match prématurément. Examiné par le soigneur après le premier quart d’heure de jeu, le longiligne Français a finalement cédé sa place à Maxim Tissot à la 19e minute.

« C’est sûr que ça a changé un peu l’animation, a concédé Biello. Il a fallu mettre Oyongo à droite, où il est peut-être un peu moins à l’aise pour les centres. Mais je ne pense pas que ça a été un facteur décisif dans le match. Je ne veux pas m’en servir comme excuse. »

Tissot a rapidement tiré profit de ses premières minutes de la saison, son initiative dans le tiers offensif offrant un intéressant coup franc à l’Impact. Donadel a servi un ballon précis au deuxième poteau, mais la tête croisée de Drogba a raté la cible de justesse.

Une rare défaite au Stade Saputo

Toronto a généré sa première menace sérieuse à la 28e minute, quand Bush a dû plonger à sa droite pour parer une frappe de Jonathan Osorio.

Bush a tout aussi bien lu les intentions de Giovinco lorsque celui-ci s’est présenté au point de penalty à la 40e, mais il aurait fallu plus qu’un sens de l’anticipation impeccable pour bloquer un tir aussi parfait. La Fourmi Atomique inscrivait alors son cinquième but de la saison.

Déstabilisé, l’Impact a peiné à clore la première demie sans encaisser davantage de dommage. Cabrera a racheté sa faute coûteuse en bloquant un tir à bout portant d’Osorio, Giovinco a raté une tentative de talonnade sur un centre de Steven Beitashour et Tissot a sauvé les meubles en faisant le ménage de la surface devant Giovinco. Tout ça dans les cinq minutes qui ont précédé l’entracte.

L’Impact avait marqué huit de ses dix buts en deuxième demie depuis le début de la saison. Mais cette fois, il n’y a pas eu de remontée victorieuse.