Bien reposé en raison d’une trève de 10 jours, c’est sur les chapeaux de roue qu’on s’attendait à voir l'Impact démarrer son match contre l’Union de Philadelphie samedi. C’est plutôt une équipe à plat, un peu rouillée selon Frank Klopas, qui s’est présenté sur la pelouse d’un Stade Saputo à pleine capacité. Au fil des minutes, une soirée festive s’est tranquillement transformée en scène déjà vue.

Dominant en termes de possession, l’Impact n’a su capitaliser et ce sont les visiteurs qui ont pris les trois points sur un but de Sébastien Le Toux. Même l’entrée de Didier Drogba à l’heure de jeu n’a pas offert au Bleu-blanc-noir le coup de pouce nécessaire pour accrocher des points dont il a grandement besoin. Quels constats doit-on faire de ce 22 août? En voici trois...

De réussite

Il ne fallait pas chercher bien longtemps pour constater l’effet des débuts de Didier Drogba samedi. Le Stade Saputo faisait non seulement salle comble, mais il présentait également un nouveau visage. De nombreux spectateurs en étaient à leur première visite. La venue de l’Ivoirien a fortement moussé les ventes et le club se retrouve maintenant avec un heureux défi devant lui.

Au cours des 18 prochains mois, sa mission sera de transformer ces spectateurs en véritables supporters de l’Impact. Il est normal que les gens se déplacent pour voir Drogba. C’est toutefois au club qu’ils doivent s’attacher. De cette façon, son passage continuera d’être profitable longtemps après son départ.

D’échec

Le New York City FC, le D.C. United, les Whitecaps de Vancouver et l’Union de Philadelphie ont tous compris. Ils ont trouvé le secret. Non, pas celui de la Caramilk, mais bien celui pour accrocher des points à Montréal. Le mot semble avoir fait le tour de la ligue et les équipes se présentent maintenant dans la métropole avec la conviction de pouvoir gagner en ne touchant que très peu au ballon. En gros, les visiteurs concèdent le ballon aux Montréalais en espérant que ces derniers se battent eux-mêmes, et c’est précisément ce qui se passe trop souvent depuis deux mois. Marqué par un début de saison où la contre-attaque lui a permis d’atteindre les finale de la Ligue des Champions, le onze montréalais n’a toujours pas développé un fond de jeu suffisant pour être performant en MLS.

Philosophique

Bien que leur définition soit toujours restée floue, les mots « identité » et « philosophie » ont longtemps occupé une place importante dans le discours émanant de l’Impact. Deux termes que l’on entend toutefois beaucoup moins en 2015. Les propos de Laurent Ciman après le match nous en donnent possiblement la raison.

« On n'a pas de philosophie », affirmait-il le capitaine pour la soirée.

Avec le manque de cohésion en attaque et sa difficulté à défendre en groupe, le point de vue du Belge n’est pas particulièrement surprenant. Son commentaire reste tout de même inquiétant, car c’est la direction sportive donnée à l’équipe qui est remise en question.

À qui revient la tâche de déterminer cette philosophie? Frank Klopas a la mission de l’appliquer, mais en est-il aussi le concepteur? À mes yeux, ce sont les directeurs techniques ou sportifs d’un club qui devraient être les mieux équipés pour établir les principes et valeurs que l’équipe doit refléter sur le terrain.

L’Impact a l’occasion d’être sacré champion canadien mercredi à Vancouver, mais ce sont les deux prochains matchs de MLS qui seront à surveiller. Avec une position au classement encore précaire, des performances instables et des matchs en main qui ne sont que spéculation, difficile d’affirmer confortablement que l’Impact fera les séries. Pour éviter qu’un vent de panique s’abatte sur lui, le onze montréalais doit récolter au moins trois points lors de ses rencontres face à Toronto et Chicago.