L’Impact de Montréal poursuit sa route en séries en affrontant l’équipe s’étant classée première de la section Est de la MLS. Voici le portrait des Red Bulls de New York, le club entraîné par Jesse Marsch, ancien pilote du onze montréalais.

BWP et le chemin qui mène à lui

Les Red Bulls comptent sur une machine conçue pour marquer des buts en MLS. Avec ses 24 réalisations cette année, Bradley Wright-Phillips vient d’ailleurs de remporter son second soulier d’or en trois saisons. C’est ce qu’on peut appeler de la régularité. Or, à l’instar du club new-yorkais, l’attaquant anglais aura mis du temps à trouver son rythme en 2016 après un lent début de campagne. Il faut rappeler que BWP a même dû attendre à son huitième match de l’année pour trouver une première fois le chemin des filets cette saison. Mais une fois la disette terminée, Wright-Phillips s’est rattrapé de brillante façon. L’Impact devra donc chercher à neutraliser un avant-centre qui a réussi à marquer au moins un but dans 9 de ses 10 derniers matchs.

Les chiffres ont de quoi impressionner, mais l’idée n’est pas de vous terroriser. Tenez, la dernière fois que BWP n’avait pas fait mouche, c’était il y a environ un mois contre nul autre que le onze montréalais (l'Impact avait quand même perdu 1-0). Nul doute que Mauro Biello misera à nouveau sur la paire Ciman-Cabrera pour avoir à l’oeil le buteur des Taureaux. Par ailleurs, c’est en bloquant le fil conducteur menant à BWP que l’Impact aura du succès face aux New-Yorkais. À ce chapitre, c’est Sacha Kljestan qu’il faut impérativement embouteiller. Non seulement les Red Bulls comptent en leurs rangs le meilleur buteur du circuit Garber, ils ont aussi en Kljestan son meilleur passeur. En termes de chiffres, c’est assez éloquent là également. L’ancien joueur d’Anderlecht en Belgique a préparé un total de 20 buts cette saison. Quand les deux jumellent leurs efforts, ça donne assez souvent à BWP l’envie de danser... 

Aurélien Collin et la restauration de la défense

Comme on le mentionnait dans la section qui précède, les Red Bulls ont eu un début de saison qu’on peut qualifier d’inquiétant. À la mi-avril, la troupe de Jesse Marsch montrait un dossier pitoyable d’une seule victoire et six défaites. Or, après l’acquisition du défenseur Aurélien Collin en vertu d’une transaction avec Orlando le 28 avril (New York ne sacrifiant qu’un choix conditionnel de quatrième ronde au SuperDraft 2017!), les choses ont commencé à se replacer pour les Taureaux. À preuve, le club new-yorkais ne compte qu’une seule défaite à ses 17 derniers matchs, et celle-ci remonte au 3 juillet. Collin représente une sorte d’assise permettant aux milieux de terrain d’être plus agressifs au pressing. Il amène également une présence imposante dans la surface sur jeux arrêtés, en défense comme en attaque. Bref, il s’agit d’un élément que l’Impact devra contourner plutôt que de chercher à le passer en force.

Bien sûr, la défense n’est jamais l’affaire d’un seul homme. Ainsi, je m’en voudrais de ne pas faire une petite place dans ce texte au gardien Luis Robles. L’ex-coéquipier de Patrice Bernier à Kaiserslautern possède un style bien à lui. Si ses prises de risque peuvent à l’occasion le faire mal paraître, il demeure une pierre angulaire des succès new-yorkais, comme on en voit un bel exemple ici ou encore .

Les jeux arrêtés

S’il existe un secteur où l’équipe de Jesse Marsch se distingue des autres formations MLS, c’est sur les jeux arrêtés. On pourrait même aller jusqu’à dire que les Red Bulls aiment les jeux chorégraphiés :

Et sa copie conforme il y a un an de ça :

Mais tout n’est pas toujours aussi compliqué. On utilise parfois des écrans et des fausses pistes avant de tout simplement tirer. Et quand ce n’est pas le tour de Kljestan, c’est souvent celui de Felipe… Vous vous souvenez de Felipe, n’est-ce pas?

Les Red Bulls ont aussi des routines prévues sur les corners. À cet effet, les joueurs de l’Impact (et les officiels!) sont avisés de ne pas avoir le dos tourné. En passant, ce dernier exemple n’aurait pas dû compter. Et qu’on se le tienne pour dit, il ne faut pas oublier Dax McCarty quand il est question de marquage dans la surface. Le milieu originaire de Floride n’est pas le plus grand, mais il sait capitaliser sur les centres envoyés dans sa direction. D’une manière ou d’une autre, le petit Dax semble toujours être celui qu’on oublie… Pourtant, vous l’aurez deviné (enfin, on présume que oui), les trois buts de McCarty cette année ont tous été marqués de la tête via des jeux arrêtés.

En résumé, les Red Bulls de Jesse Marsch constituent une équipe bien rodée qui n’a pas volé sa première place au classement de la Section Est en MLS. Or, les Taureaux ont mis du temps à se mettre en marche cette saison. Ainsi, l’Impact cherchera sûrement des moyens de briser le rythme de ses rivaux. Ce serait dans l'intérêt des hommes de Biello. Enfin, les New-Yorkais ont souvent connu des relâchements lors des fins de rencontre durant la saison. La nervosité pourrait donc s’emparer des joueurs de la Grosse Pomme si l’issue du match est toujours en suspens dans les derniers instants de l’affrontement contre les Montréalais.