Un compromis qui fait l’affaire de Rod Fanni
Impact jeudi, 5 juil. 2018. 11:55 jeudi, 5 juil. 2018. 13:08MONTRÉAL – S’il avait gagné toutes ses batailles dans les négociations que son agent a menées avec l’état-major de l’Impact, Rod Fanni serait aujourd’hui détenteur d’un contrat à long terme avec la formation montréalaise.
Mais le vétéran défenseur ne rouspète pas. La confirmation de la prolongation de son séjour au-delà de la prochaine période des transferts et l’ajout d’une année d’option que l’Impact pourra exercer en 2019 sont des termes qui le satisfont.
« J’avais confié à mon agent que j’avais besoin d’un équilibre familial et sportif. C’est pour ça que j’avais à cœur de vouloir m’inscrire dans un projet peut-être d’un an ou un an et demi avec l’Impact plutôt qu’un intérim de six mois, a commenté Fanni jeudi. Les dirigeants en ont décidé autrement, mais c’est une bonne chose de prolonger. Mon agent a trouvé une issue qui est entre les deux avec le club et on verra pour la suite. Je suis très heureux. »
Aussi salvatrice ait pu s’avérer l’acquisition de l’ancien de l’Olympique de Marseille, l’Impact n’a pas semblé disposé à prendre un engagement ferme avec un défenseur qui aura 37 ans à la fin de la saison.
« Je l’ai dit à Rod, pour moi il n’y a pas de limite dans le temps qui s’arrêterait à la fin de la saison, a expliqué l’entraîneur-chef Rémi Garde. Maintenant, il faut aussi voir les choses du point de vue du club. C’est très important pour moi de savoir que Rod a envie de rester plus longtemps, mais il faut rester raisonnable et voir, sans trop lui mettre de pression, ce qui va se passer dans les prochains mois. Il y a quand même la volonté des deux parties d’aller au-delà des six mois qui restent. Ça arrangerait tout le monde si on faisait bien les choses jusque-là. »
C’est une quête mutuelle de stabilité qui a mené au dénouement que Garde avait annoncé samedi dernier, mais que le club n’a officialisé que quatre jours plus tard. Fanni affirme avoir reçu et étudié des offres en provenance d’autres championnats, mais la volonté d’offrir un domicile permanent à sa famille l’avait incité à prioriser la poursuite de son aventure en bleu-blanc-noir. L’Impact, de son côté, aurait difficilement pu justifier la perte d’un joueur qui a grandement contribué à changer le cours d’une saison qui s’en allait directement aux poubelles.
« On avait bien travaillé avant, mais son arrivée, tout le monde l’a vu, a beaucoup apporté à l’équipe et au groupe, a convenu Garde. C’est un grand professionnel. Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, on ne fait pas une carrière aussi longue sans maîtriser tous les aspects du métier, des entraînements aux matchs en passant par la préparation invisible. »
« Je suis content parce que ça m’a pris un peu de temps pour revenir en forme, mais je me sens de mieux en mieux, a dit Fanni. Avec les partenaires aussi, on trouve de plus en plus d’automatismes et d’assurance. Ça fait longtemps qu’on bosse pour ça, à travers beaucoup de discussion. J’essaye de donner de la confiance et d’aider avec mon expérience aussi. C’est vrai que ça pris assez longtemps à prendre, mais là j’espère qu’on va continuer dans ce chemin parce que c’est vrai qu’on a passé des semaines assez compliquées. »
Au-delà du projet sportif, celui que ses coéquipiers surnomment affectueusement « Papi Fanni » s’est aussi amouraché de sa terre d’adoption.
« J’aime surtout les gens. Parce que ce n’est pas partout comme ça, hein! Ils sont plutôt accueillants et chaleureux, même que des fois on a presque l’impression qu’ils le sont trop! On pourrait être frères avec tout le monde. Au début on n’a pas l’habitude, c’est vrai qu’en France on est plus détachés. Mais au contraire, moi ça me plaît bien. »
Embouteillage à prévoir
Avec le retour confirmé de Fanni, l’Impact profitera bientôt d’une profondeur inégalée à une position où avait été déclaré il n’y a pas si longtemps l’état d’urgence.
Victimes de blessures avant même le début de la saison, Kyle Fisher et Zakaria Diallo s’approchent d’un retour au jeu. Le premier s’entraîne depuis quelque temps sans restriction et Garde s’attend à pouvoir inscrire son nom sur une feuille de match d’ici deux semaines. Le second est un peu moins avancé dans son programme de remise en forme et on ne devrait pas le revoir avant au moins un mois.
La présence de Fanni et son bon rendement aux côtés de Rudy Camacho permettront à Garde d’attendre les renforts avec plus de sérénité.
« Moi je peux être patient, mais il y a souvent beaucoup d’impatience parmi les joueurs, souligne toutefois le coach, sourire en coin. Les choses peuvent effectivement changer en fonction de ça. C’est un paramètre qui n’est pas facile depuis le début de la saison, cette blessure de Kyle qu’on a appris assez tardivement et puis celle de Zak. Ça a été difficile à gérer, ça fait partie des sujets qui nous ont un peu plombé pendant quelques mois. Aujourd’hui ils sont tous sur le chemin du retour et il pourrait y avoir une sorte de petit embouteillage et de déséquilibre dans l’effectif. Je vais essayer de gérer ça du mieux possible en respectant tout le monde et en prenant les meilleures décisions pour le club. »
Ces décisions pourraient-elle se traduire par le départ d’un ou deux éléments? Quatre des neuf places de joueur international que détient l’Impact sont présentement occupées par des défenseurs. Diallo n’est pas inclus dans le lot puisque son nom est présentement sur la liste des blessés. Un ménage sera nécessaire non seulement pour le réintégrer dans l’alignement, mais aussi pour pouvoir attirer du sang neuf lors de l’ouverture imminente de la fenêtre estivale de transferts.
« Il y a des perspectives et des orientations. Maintenant, l’argent ne sort pas de pochettes surprises, ni les places internationales, ni les joueurs qu’on aimerait faire venir, a prudemment répondu Garde. Voilà, c’est ça le mercato. Bien sûr qu’on a des idées assez précises. Maintenant, est-ce qu’elles se réaliseront ou pas? Ça se joue parfois à peu de choses. »
« Je suis très content que Kyle et Zak reviennent au prix de très gros efforts. Dans les 21 prochains jours, on a sept matchs. Ça me laisse pas mal de possibilités pour concerner tout le monde et apporter des forces vives à l’équipe en attendant dans le moyen terme de voir si un rééquilibrage est possible », a conclu l’entraîneur.
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