Après une semaine à Las Vegas et un bon départ à Bradenton en Floride, la dernière portion du camp d’entraînement de l’Impact de Montréal nous a donné droit à des hauts et des bas. Si la victoire contre Tampa Bay et le joli but de Saphir Taïder auront été des sources de réjouissance, la dégelée subie face à l’Union de Philadelphie est d’ordre à remettre en question une bonne partie du progrès qu’on croyait accompli. 

 

Certes, les rotations de personnel ont eu une influence sur l’allure des dernières rencontres. Or, « il y a des enseignements à tirer de tout ça, » comme dirait Rémi Garde. Des tendances se dessinent donc un peu plus clairement au sein du onze montréalais. Voici celles qu’on aime, celles qui nous inquiètent et celles qui sont de nature à renvoyer l’état-major à la planche à dessin.

 

Taïder, Diallo et des liens intéressants

 

Le goût amer de la défaite de 0-5 contre Philadelphie ne devrait pas nous empêcher d’affirmer qu’il y a quand même des satisfactions à tirer de ce camp d’entraînement. En haut de liste, le milieu de terrain Saphir Taïder ressort du lot. Citons son but de la tête contre Tampa Bay, sur une action qu’il amorce lui-même avec un changement d’aile. Le nouveau joueur désigné bleu-blanc-noir peut parfois travailler dans l’ombre, or ce premier but dans l’uniforme montréalais fut une récompense méritée découlant du travail qu’il effectue en milieu de terrain.

 

En plus de son rendement individuel, les liens établis entre lui et Piatti semblent donner un peu plus d’étoffe au jeu de l’Impact lorsqu’on est en possession, soit l’un des aspects collectifs où l’on souhaite encore une amélioration. Un cran plus bas sur le terrain, on peut également se réjouir de l’entente naturelle qui semble se développer entre Taïder et Samuel Piette.

 

Autre pilier à s’affirmer durant cette pré-saison, le défenseur central Zakaria Diallo apporte une présence physique et une assurance avec le ballon qui procure de la tranquillité à la ligne arrière montréalaise. Diallo possède des aptitudes pour exceller en MLS. Sans grande surprise, son partenariat avec Victor Cabrera a donné les meilleurs résultats lors des quatre matchs disputés jusqu’à maintenant. Sans vouloir excuser la piètre performance de l’Impact contre Philadelphie, il est à noter que ni Diallo, ni Taïder n’ont joué face à l’Union, ce qui a eu pour effet de fragiliser l’équipe de façon plus aiguë qu’on ne l’aurait espéré.

 

Enfin, il y a certainement de quoi bâtir sur la relation qu’entretiennent Michael Petrasso et Raheem Edwards sur le flanc droit. On ne saurait parler pour le moment d’une ambiance de carnaval, mais il faut reconnaître que les deux ex-Torontois apportent un peu de couleur à l’attaque montréalaise avec leurs mouvements et leurs combinaisons. Voyons si ce qu’on sème avant même le printemps portera fruit en cours de saison. 

 

Absence de profondeur

 

N’ayons pas peur des mots. Nos petits gars n’avaient pas l’air de taille face aux gros bonhommes de l’Union dans la défaite de cinq à zéro. Du coup, ce qu’on soupçonnait se confirme déjà de manière brutale: l’Impact n’a présentement pas la profondeur pour lutter avec les meilleurs en MLS.

 

Certes, il y avait des absents pour cause de blessures ou encore de rotations. Il n’en demeure pas moins que ce genre de scénarios où un entraîneur doit amalgamer une formation en fonction des soldats qui sont à sa disposition est inévitable dans le cadre d’une saison. En l’occurrence, Rémi Garde se trouve dépourvu d’alternatives solides en défense centrale s’il devait arriver quelque chose à Diallo ou Cabrera. 

 

Au milieu, disons que ça peut encore passer pour quelque temps sans toutefois que la compétition ne soit féroce pour les postes de partant. Par contre, en attaque, la situation est compliquée pour un Impact qui manque cruellement de mordant. Avec un Jackson-Hamel encore blessé et un Mancosu qui teste toujours notre foi, on suggère fortement à Rémi Garde de se munir de genouillères rembourrées car ses visites à l’oratoire St-Joseph s’annoncent nombreuses en ce début d’année.

 

Pendant ce temps, dans les lignes ouvertes à la radio, un certain Frank K. suggère au collègue Olivier de botter le ballon en avant et de mettre Oduro à la pointe de l’attaque...

 

Sans paniquer, il faut bouger

 

Une fois remis des émotions de la défaite, il semble y avoir deux choses à faire pour l’Impact dans l’immédiat. D’abord, Rémi Garde doit ramener rapidement l’état d’esprit qui régnait lors des matchs qui ont précédé celui contre Philadelphie. Même s’il n’y a pas encore de points à aller chercher au classement, il est important pour les joueurs de ce nouveau groupe de réagir positivement à une telle contre-performance. 

 

En quelque sorte, on veut vite revoir sur le terrain les bonnes actions qu’on avait vues contre Tampa Bay, question de ne pas avoir l’illusion que l’Impact avait bien joué seulement parce qu’on affrontait un adversaire de calibre inférieur. Ce qu’on surveillera en particulier : la capacité du onze montréalais à sortir de la pression exercée par ses rivaux. Contre Chicago, malgré un jeu brouillon, on avait vu des actions rapides couronnées par Piatti et Mancosu. En comparaison, ce ne fut pratiquement jamais le cas contre l’Union.

 

L’autre évidence qui saute aux yeux, n’ayons pas peur de le répéter, c’est que l’Impact a besoin de renforts pour entamer sa saison. Là encore, on a déjà mentionné la fragilité de la défense et des besoins en attaque. L’idée n’est pas de céder à la panique et de procéder à une acquisition qu’on regrettera dans deux ou trois mois. On se souviendra d’ailleurs du passage éphémère d’Adrian Arregui l’an dernier. Cela étant, il y a lieu d’accélérer les démarches pour que l’équipe ait un ou deux nouveaux éléments avant le coup d’envoi de la saison.