Les joueurs ne le diront pas de cette façon, mais ils ont véritablement « volé » un point au NYCFC au Yankee Stadium. Certes, l’équipe a fait preuve de caractère en fin de rencontre pour aller arracher un point précieux sur la route, mais dans l’ensemble du match, on n’a jamais senti l’Impact en parfait contrôle de la situation, surtout sur le plan offensif.

Défensivement, le onze montréalais a disputé une très bonne première demie. La communication était bonne et David Villa n’arrivait pas à percer la muraille défensive de l’Impact. Wandrille Lefèvre, qui en était à son premier départ de la saison, a été particulièrement solide dans ces 45 premières minutes de jeu.

Au retour de la pause de la mi-temps, les locaux ont rapidement pris le contrôle. RJ Allen a ouvert le pointage à la 51e minute, à la suite d’une contre-attaque parfaitement orchestrée par le NYCFC. Une combinaison rapide en milieu de terrain, une accélération dans le tiers offensif et c’était 1-0 New York. D’ailleurs, les New-Yorkais m’ont impressionné avec cette grande ambition qu’ils démontrent à vouloir aller vers l’avant avec plusieurs joueurs. Mauro Biello savait à quoi s’attendre quand il nous parlait cette semaine du fait que New York aime beaucoup « dézoner ». En d’autres mots, les joueurs aiment décrocher de leur position initiale pour aller créer des surnombres dans le tiers offensif. C’est ce qu’on a vu de leur part tout au long du match.

C’est justement à ce niveau que le jeu de l’Impact a fait défaut. On savait qu’il y aurait des espaces à exploiter dans les contre-attaques, mais les Montréalais ne sont pas parvenus à enchaîner les passes assez rapidement pour en profiter. Le mot exécution est revenu souvent dans les propos des joueurs dans le vestiaire après le match. C’est principalement là-dessus que les joueurs travailleront dans les prochains jours, pour regagner leur confiance sur le plan offensif.

Une attaque au ralenti

Comme l’a dit Didier Drogba après le match : « la saison est longue », alors il est clair qu’après huit matchs sur 34, il n’y a pas lieu de paniquer. Mais le constat est tout de même assez clair au chapitre offensif, l’Impact est sorti des blocs pour commencer la saison, mais se cherche offensivement depuis.

À ses deux premiers matchs de la saison, les hommes de Mauro Biello ont produit six buts. Lors des six matchs suivants, l’Impact a fait secouer les cordages seulement cinq fois.

NYC FC 1 - Impact 1

À ce chapitre, les visions peuvent être différentes. Selon Laurent Ciman, il faut resserrer la défense et s’assurer d’avoir un « zéro derrière » pour se donner les meilleures chances de l’emporter.

D’autres répètent qu’il faut diversifier les choses offensivement. C’est notamment l’opinion de l’entraîneur, Mauro Biello. Les équipes adverses regardent les séquences vidéo des matchs et analysent le jeu de l’Impact. Il est assez clair que le plan est de fermer l’espace autour de Nacho Piatti et de couper le service à Didier Drogba en attaque.

C’est donc en accélérant le jeu et en trouvant des combinaisons différentes en milieu de terrain que l’Impact sera en mesure de menacer plus régulièrement et pourra ainsi enlever un peu de pression à ses deux joueurs désignés, tout en leur permettant de respirer un peu plus s’ils se font un peu oublier par l’adversaire pendant un instant. Comme l’a si bien dit Drogba : « Il faut s’adapter, changer la manière et être créatifs. Les équipes créent de la densité et nous empêchent d’être efficaces ».

Une défense 100% francophone

J’ai eu la chance de regarder ce match des lignes de côté, tout près du banc de l’Impact et je peux vous dire que l’intensité était au rendez-vous chez les entraîneurs de l’Impact. Mauro Biello, aidé de ses adjoints Wilfried Nancy et Jason Di Tullio sont toujours très proactifs et communiquent énormément avec leurs joueurs, soit en les encourageant, soit en apportant des correctifs.

« Un point qui est mérité »

Ce qui était particulièrement intéressant hier, c’est la quantité de Français qui a été utilisée pendant cette rencontre.

En défense, Maxim Tissot, Laurent Ciman, Wandrille Lefèvre et Ambroise Oyongo communiquaient en français pendant le match. Lefèvre a d’ailleurs grandement apprécié l’expérience : « Cela facilite la communication. On se comprend bien dans le feu de l’action. Parfois, je dis quelque chose à Laurent et Ambroise m’entend aussi. C’est la même chose avec Patrice en milieu de terrain »

Mis à part le but accordé et les quelques minutes qui ont suivi, alors que l’Impact a semblé se décourager et subir énormément de pression, la brigade défensive a accompli un bon travail dans ce match, dans lequel David Villa aurait pu faire beaucoup de dommages, puisqu’on le sentait bien en forme.

Tissot saisit l'occasion

Maxim Tissot s’est également fort bien débrouillé sur le flanc gauche, surtout en première demie, alors qu’on a pu le voir combiner quelques fois avec Piatti.

Oduro joue gros!

Après avoir été lancé dans la mêlée en catastrophe samedi dernier, à la suite de la blessure d’Hassoun Camara, Tissot a bien répondu à son premier départ depuis le 10 octobre.

Biello a vanté son « match solide ». L’entraîneur a apprécié son agressivité pendant le match et son bon travail sur le plan défensif.

Après le match, Tissot nous disait qu’il souhaite améliorer son jeu défensif à 1 contre 1. Tissot croit qu’il aurait dû faire un meilleur travail sur le but de RJ Allen.

Autre constat, la défense comptait sur deux membres de la première génération de l’Académie de l’Impact : Tissot et Lefèvre. D’ailleurs, Wandrille n’a pas manqué l’occasion de vanter le travail de son ami : « Il a fait un excellent travail, il m’a convaincu ! Il a été dur sur l’homme et il a répondu aux attentes ».

Quelques notes :

-Il y avait beaucoup d’action sur les lignes de côté, dans la préparation des changements en 2e demie. D’abord, les entraîneurs avaient prévu faire entrer Harry Shipp pour Patrice Bernier. Mais Marco Donadel s’est blessé au même moment et une modification s’imposait. Bernier a donc joué 90 minutes.

-D’ailleurs, espérons que la blessure à la jambe droite de Donadel n’est pas trop sérieuse. Il a déjà raté 4 matchs cette saison et tout porte à croire qu’il ratera celui de samedi…dossier à suivre

-Le terrain a fait beaucoup jaser, comme toujours, avant ce match face au NYCFC. Une fois debout au milieu du terrain, je vous confirme que la sensation est étrange. L’effet de profondeur en regardant vers l’endroit où est situé le marbre des Yankees nous donne l’impression que le terrain est en diagonale. L’une des lignes de côté est bordée par les bancs des deux équipes, mais la ligne opposée compte une distance de plusieurs mètres avant la première rangée de gradins. De plus, le gazon temporaire installé par-dessus le losange ne semble pas au même niveau que le reste du terrain ! Bref, des conditions qui sont loin d’être optimales pour un match de soccer ! Mais, comme le dit le cliché, c’est le même terrain pour les deux équipes !

-Didier Drogba a joué la majeure partie du match sans numéro dans son dos, après avoir déchiré son maillot. C'était bien drôle de le voir s'adresser au 4e officiel en lui disant : "Tu penses que j'ai fait ça tout seul ? Regarde le match !"

À bientôt ! Prochain match samedi sur les ondes de RDS.