Notre premier match des quarts de finale de la Ligue des Champions face à l'équipe mexicaine de Pachuca a été satisfaisant. Nous avons marqué deux buts sur la route dans un match nul de 2-2. Ces deux buts en terrain ennemi pourraient faire toute une différence au total des buts à la fin du match retour au Stade olympique mardi.

En cas d'une égalité 0-0 ou 1-1 à la maison, c'est nous qui passerions au tour suivant.

Nous avions réussi à prendre l'avance 2-0, mais quand le pointage est venu à 2-2, on a senti que le vent tournait et la nervosité commençait à s'emparer un peu de nous. À la fin, nous étions très contents de nos deux buts. Même si nous avions perdu 3-2 par exemple, je pense que nous aurions été satisfaits.

Après quatre semaines d'entraînement et une partie dans les jambes, on sent la nouvelle dynamique qui anime les joueurs. Il faut dire que nous comptons 12 nouvelles têtes dans notre formation, mais ça n'empêche pas la création d'un nouvel esprit d'équipe. On est en train de donner une identité à notre groupe.

Tout le monde est motivé et compétitif. C'est important de ressentir ces aspects dès le départ, car ça va nous aider à traverser et à gérer les périodes qui seront parfois difficiles durant la saison. L'état d'esprit est grandement différent de celui de l'an passé alors que le climat n'était pas le même. C'était la troisième année de l'équipe en MLS avec pratiquement les mêmes joueurs, on n'avait pas remplacé certains joueurs importants et on avait un nouvel entraîneur. Il y avait quelques points d'interrogation après une fin de saison 2013 dans une spirale négative, qui n'avait jamais été éteinte.

Cette saison, on repart sur de nouvelles bases avec un nouvel état d'esprit, un nouveau moral et plus de vigueur. Avec 12 nouveaux joueurs qui viennent de tous les horizons, c'est l'équivalent d'une nouvelle équipe. Ce n'est jamais facile de reconstruire de la sorte, mais je peux vous dire que c'est déjà très bien d'avoir l'esprit d'équipe actuel.

Plusieurs des nouveaux venus ont été des joueurs-cadres au sein de leurs anciennes équipes. Ce sont des leaders, ce qui rend mon mandat de capitaine plus facile aussi. Ce n'est pas une seule personne qui va faire changer les choses. Ça prend un bon noyau qui permet de garder l'équipe solide et solidaire dans les moments plus sombres.

On ne connaissait pas l'équipe mexicaine avant le premier match, mais nous avions eu la chance de visionner quelques-uns de ses matchs, ce qui a aidé parce qu'à la base, il n'est pas évident de se préparer contre une équipe que l'on ne connaît pas. On ne voulait pas les surévaluer ou encore les sous-évaluer, mais la réalité était que nous ne les connaissions pas. C'est la réalité de la Ligue des Champions.

Maintenant, je pense que nous sommes en mesure de constater que Pachuca a une bonne équipe et une façon concrète d'aller de l'avant. On ne lui a pas donné trop d'espace pour contre-attaquer. Pachuca nous a donné de la difficulté au niveau de la possession. On voit que les adversaires ont de très belles habiletés et qu'ils sont très bien rôdé. Pachuca a déjà joué sept parties dans son championnat, plus les parties préparatoires, ce qui fait qu'ils ont une dizaine de parties dans les jambes contrairement à nous.

On a apprécié leur talent, mais on a prouvé que l'on pouvait se maintenir le rythme étant donné que nous disputions notre premier match officiel.

Les deux équipes se connaissent en vue du deuxième match de la série aller-retour. On sait que Pachuca doit pousser pour la victoire compte tenu de nos deux buts sur la route, ce qui va rendre la partie encore plus spéciale. De plus, on aura l'avantage de connaître la surface rapide du Stade olympique.

Vers un conflit en MLS

La MLS et l'association des joueurs sont engagées dans des négociations pour le renouvellement de la convention collective qui est échue depuis quelques semaines déjà. Avec Evan Bush et Wandrille Lefèvre, je suis l'un des trois représentants de l'Impact. De bonne foi, les deux parties se donnent la chance de trouver un terrain d'entente avant le début de la saison.

Les deux parties sont assez éloignées dans leurs positions et il est fort probable qu'un conflit de travail éclate avant le commencement de la prochaine campagne. Tout le monde se parle régulièrement chaque semaine et je crois que des médiateurs ont sauté dans la mêlée pour dénouer l'impasse.

Je peux toutefois assurer nos partisans que la partie de la Ligue des Champions mardi au Stade sera présentée, mais il risque d'en être autrement pour la partie de samedi prochain. Les discussions se poursuivent et une entente pourrait intervenir à la satisfaction de tout le monde avant le début de la saison.

Le principal point d'achoppement est la question de l'autonomie. On aimerait améliorer la circulation des joueurs et devenir joueur autonome à la fin de nos contrats. Actuellement, un joueur demeure lié avec son équipe même si son contrat est terminé et pour passer à une autre équipe, il faut que l'ancienne et la nouvelle formation s'entendent sur le transfert des droits.

Je ne pense pas qu'on en vienne à un système comme celui qui existe en Europe à court terme. Ça risque de ressembler davantage à ce qui existe dans la LNH ou dans la NBA. Nos membres souhaitent une autonomie complète qui leur permettrait d'aller tester le marché librement.

Parmi les autres points litigieux, il y a le système de ballottage qui est assez compliqué en MLS. Je comprends que la ligue a survécu jusqu'ici, mais nous sommes dans une ère où elle progresse très bien. Le pourcentage de revenus qui est remis aux joueurs par rapport aux autres grandes ligues en Amérique du Nord est très faible. Les joueurs de la MLS sont à des années-lumière de ce que touchent les autres athlètes des circuits majeurs.

La ligue va bien, mais pas nécessairement les joueurs. Je fais toutefois abstraction des joueurs désignés dont le salaire est plus important et ne compte pas totalement sur la masse salariale. On croit que les joueurs devraient profiter du fait que la MLS va bien, elle qui se targue d'être l'une des meilleures au monde.Le certificat de Patrice Bernier

Il y a aussi la question du salaire minimum qui est actuellement d'environ 40 000 dollars, la masse salariale et les contrats garantis parmi les autres points litigieux.

Mon après-carrière de joueur

J'ai récemment obtenu ma licence d'entraîneur de niveau B de la US Soccer Federation. Il s'agit d'une reconnaissance en tant que joueur professionnel qui me permettrait de diriger des jeunes de 16 ans et plus. Cette licence me permettra plus tard d'aller chercher la licence A, qui elle me permettrait de diriger une équipe professionnelle.

Le soccer, c'est ma passion et ma vie. J'aimerais éventuellement redonner à la société, mais je ne sais pas encore dans quelle fonction, mais cette certification me permet d'ouvrir mes horizons. C'est sûr que j'ai les connaissances, mais ça me permet d'apprendre la méthodologie pour transmettre mes connaissances. Je veux faire les choses correctement, car si je me lance là-dedans, je veux être bien préparé.

*propos recueillis par Robert Latendresse