MONTRÉAL – Limité à une seule victoire – en incluant le Championnat canadien – depuis neuf sorties, l’Impact a perdu son chemin. La troupe montréalaise s’est peut-être écartée dans les nombreux détours causés par les travaux de réfection des routes dans la métropole.

Le groupe de Mauro Biello a pu profiter d’une pause de quatre jours pour s’extirper de la congestion et refaire le plein. Le premier test se présentera, samedi, lors d’une visite qui pourrait être salvatrice sur le terrain du Crew de Columbus.

Cette saison, l’Impact n’a pas subi la défaite contre cette organisation en vertu d’un triomphe de 2 à 0 et d’un match nul pour le moins cahoteux de 4-4, le 7 mai, au Mapfre Stadium.

Lundi, à l’entraînement, Biello a poussé ses joueurs, mais il a également discuté avec eux à plusieurs occasions pour s’assurer que ses directives soient bien saisies. Il se dit convaincu que le repos redonnera un second souffle à son effectif.

« C’est important, on doit disputer une longue saison. Ça permet de se dégager autant sur le plan physique que sur le plan mental. Ça te donne la chance de revenir en force avec plus de clarté et de vouloir de pousser davantage de conviction », a mentionné celui qui s’est certainement réjoui de la victoire de l’Italie à l’Euro tout en ayant une pensée pour Laurent Ciman.

L’effet de la pause devra se faire sentir puisque la séquence infructueuse de l’Impact n’a pas plu aux joueurs et le capitaine Patrice Bernier n’a pas voulu contourner le problème. À ses yeux, l’équipe s’est éloignée de la route la plus efficace.
 

« Il y a encore une perception négative en MLS »

« À la fin, pour être franc, on a un peu perdu notre image collective et on est devenu un peu décousu. Il faut revenir à ce que nous étions, en début de saison, alors qu’on était bien organisé collectivement », a admis Bernier.

« Quand on travaille ensemble, les individus ressortent. On a probablement voulu trop faire individuellement si bien qu’on a moins respecté ce qu’on a exercé depuis la présaison », a poursuivi le numéro huit.

Mis au courant de la vision perçue par son capitaine, Biello n’a pas été étonné, mais il a voulu sonner plus encourageant.

« Oui, ça arrive aussi quand tu fais beaucoup de changements et que plusieurs blessures surviennent. Il faut retrouver cette cohésion en travaillant, mais on se situe quand même en bonne position avec notre troisième place (dans l’Est) à quatre points de la tête », a relativisé le dirigeant.

« On devra disputer des matchs importants prochainement. On espère que tout le monde reviendra en santé et qu’on se replacera sur la bonne voie », a ajouté l’ancien joueur.

En s’installant dans les hauteurs de sa division en début de calendrier, le clan montréalais a incité les adversaires du circuit Garber à pousser leurs recherches pour contrer les raison de son succès.
Cette réalité a possiblement ralenti l’efficacité du système de l’Impact.

« C’est certain que les équipes connaissent les tendances après trois ou quatre matchs et elles peuvent bloquer un peu plus par la suite. Mais on avait quand même bien joué pendant sept à huit matchs sauf qu’on a essayé de faire d’autres choses ensuite. On a des fondations et ça va bien quand on les respecte », a convenu Bernier.

« C’est vrai que les équipes se concentraient à freiner Nacho (Piatti) et Didier (Drogba), mais il faut respecter nos repères. Ça va nous permettre de passer ces moments plus difficiles », a insisté celui qui évalue se diriger vers une deuxième carrière d’entraîneur.

Dans le même sens, Biello veut éviter les écarts de conduite de ses protégés.

« Je cherche la constance, c’est un peu ça le défi. On a eu à composer avec plusieurs blessures et des mouvements au niveau international. Je veux obtenir des matchs complets autant en attaque qu’en défense. Maintenant, on est rendu à l’étape qu’il faut progresser dans notre jeu. On traverse une période moins forte et il faut s’en sortir avec des performances complètes », a dévoilé Biello qui accepte, tout de même, une petite marge d’erreur.

En bénéficiant de cette pause, Biello aura le luxe de se miser à profusion sur les pièces maîtresses de son club. Inévitablement, il laissera moins de latitude aux joueurs ordinaires ou décevants si bien qu’une compétition plus féroce s’installera dans l’effectif.

Parmi les joueurs qui veulent fouler le terrain plus souvent, Johan Venegas constitue l’un des premiers candidats à lever la main. Tout de même, le Costaricain se range derrière la cause collective.

« J’aimerais mériter plus de minutes et avoir un rôle un peu plus influent au sein de l’équipe. Mais, le plus important, c’est le groupe afin de récolter des points et être le mieux placé pour les séries », a noté Venegas avec une réponse qui devrait plaire à Biello avec le casse-tête qui se présentera à lui.