Un très lent départ pour l'impact cette saison
Impact vendredi, 11 mai 2018. 07:00 vendredi, 13 déc. 2024. 05:28L’Impact de Montréal a connu une saison morte très chargée pour assembler une cuvée 2018 à la hauteur des attentes. Après avoir montré la porte de sortie à Mauro Biello, qui venait de rater les séries pour une première fois en trois saisons (deux et demie) à la barre du club, Joey Saputo a délié les cordons de sa bourse pour embaucher un « entraîneur désigné », Rémi Garde.
Il est encore très tôt pour évaluer le projet Garde, mais les faits sont éloquents : l’Impact connaît le 2e plus lent départ de son histoire en MLS, au terme de ses 10 premiers matchs.
2012 | 3-5-2 | 11 points | Exclusion des séries |
2013 | 6-2-2 | 20 points | Participation aux séries |
2014 | 1-5-4 | 7 points | Exclusion des séries |
2015 | 4-4-2 | 14 points | Patricipation aux séries |
2016 | 4-3-3 | 15 points | Participation aux séries |
2017 | 2-4-4 | 10 points | Exclusion des séries |
2018 | 3-7-0 | 9 points | Séries? |
Avec 9 points accumulés au cours des 10 premières rencontres, l’Impact version 2018 ne compte que deux points de plus que l’équipe de la saison 2014, qui avait terminé la campagne au dernier rang de la MLS, avec 28 points. Lors des trois saisons où l’Impact a participé aux séries de fin de saison, l’équipe comptait au moins 14 points après 10 rencontres.
Il n’y a évidemment pas de comparaison possible entre la formation actuelle et celle de 2014. Le contexte était bien différent en 2014, alors que l’équipe se remettait d’une fin de saison catastrophique, qui avait culminé par une élimination en match de barrage à Houston, suivi par le départ du volcan suisse, Marco Shällibaum, quelques semaines plus tard.
Marco Di Vaio menait le groupe sur le plan offensif, mais l’Impact n’avait pas investi autant dans son effectif que cette année. Joey Saputo a ouvert les valves financièrement pour permettre à ses hommes de soccer de faire du recrutement et le bleu, blanc, noir peut notamment miser sur des joueurs désignés comme Ignacio Piatti et Saphir Taïder dans sa formation.
Sur papier, la formation de l’Impact version 2018 a de bien meilleurs outils à sa disposition pour enchaîner les victoires, bien qu’une plus grande profondeur à quelques positions serait certainement la bienvenue. Mais si Rémi Garde et ses hommes souhaitent atteindre les séries, ils devront s’y mettre plus tôt que tard.
Les fins de match
Outre les jeux arrêtés, qui ont défrayé la manchette en ce début de saison pour l’Impact, la troupe de Rémi Garde devra apprendre à mieux terminer ses rencontres pour obtenir davantage de résultats positifs.
À pareille date l’an dernier, l’Impact se faisait souvent battre en fin de rencontre. L’équipe avait souvent échappé des victoires ou des matchs nuls à la suite de buts encaissés dans les dernières minutes de ses matchs. Cet élément a été souligné dès le camp d’entraînement 2018 et Rémi Garde a fait travailler ses hommes d’arrache-pied pour parfaire leur conditionnement physique, ce qui les aiderait notamment à offrir un rythme constant, sur 90 minutes.
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Malheureusement, le problème s’est à nouveau manifesté pour le onze montréalais. L’Impact figure au dernier rang du circuit Garber, avec 24 buts alloués cette saison. Un détail alarmant, c’est que 15 de ces 24 buts ont été accordés au-delà de la 60e minute, dont 11 à compter de la 76e minute d’une rencontre. C’est donc dire que 63% des buts concédés par l’Impact l’ont été dans le dernier tiers d’un match, c’est énorme.
Il est vrai que l’Impact a souvent eu à se défendre à court d’un homme en ce début de saison marqué par des cartons rouges, mais aussi par des pénaltys, qui ont fait basculer l’allure des matchs, mais c’est aussi dans le comportement collectif que certains matchs ont échappé à l’équipe.
Les fins de matchs ont notamment été difficiles à gérer au cours des quatre derniers duels de l’Impact.
D’abord, contre le Los Angeles FC, l’Impact menait 3-1 après 45 minutes et jouait à 10 depuis la 31e minute de jeu, lors de l’expulsion de Victor Cabrera. Dès le retour sur le terrain pour entamer la 2e période, le bloc équipe a joué très bas et permis aux visiteurs de prendre le contrôle du match. Résultat, deux buts rapides à la 52e et la 57e minute pour niveler le pointage à 3-3.
Ce qui devait arriver arriva ensuite en fin de match. Des buts de Carlos Vela, à la 83e minute et le coup d’assommoir de Latif Blessing à la 89e minute ont mené au gain de 5-3 de « la gang à Laurent Ciman ».
La semaine suivante, l’Impact se présentait à Atlanta, dans un affrontement rappelant David contre Goliath. Les hommes de Rémi Garde ont appliqué leur plan de match. Saphir Taïder a ouvert la marque à la 13e minute et l’Impact a contré son adversaire pendant 70 minutes, jusqu’au pénalty concrétisé par Miguel Almiron. C’était 1-1 et l’Impact n’a pas été en mesure de tenir le coup.
Des buts à la 78e, 84e et 94e minute ont coulé les visiteurs.
Samedi dernier, l’Impact retrouvait ses partisans au stade Saputo au cours d’un bel après-midi ensoleillé. La première mi-temps a été chaudement disputée, jusqu’au premier but du match, marqué par Anthony Jackson-Hamel, tout juste avant de rentrer au vestiaire. Auteur d’une passe décisive sur le but premier but de Jackson, Nacho Piatti en a ajouté deux autres, avant de faire lui-même secouer les cordages, à la 68e minute. C’était 4-0 Impact et tout se dessinait comme un match qui frôlait la perfection. Seul petit hic, il n’était pas terminé et l’entraîneur n’a pas apprécié la suite. Les Montréalais ont encaissé deux buts de Wilfried Zahibo, le premier à la 78e minute et le 2e à la 86e. Le résultat final est une victoire, mais la fin de match a laissé un goût amer chez les joueurs, qui n’ont pas manqué de le souligner dans le vestiaire après la rencontre.
Finalement, l’Impact s’est présenté à Chicago pour un match de milieu de semaine, mercredi soir. Ce match disputé au cœur d’une séquence de trois en huit jours donnait l’impression que l’équipe allait jouer pour ne pas perdre. En début de rencontre, les occasions ont été nombreuses pour l’Impact, mais le jeu dans le dernier tiers a souvent fait défaut dans ce match. Le Fire n’a pas eu une tonne d’opportunités, mais a joué de chance sur une frappe de Kevin Ellis à la 89e minute, malheureusement déviée par Samuel Piette dans la surface de réparation.
Il y a assurément plusieurs éléments à corriger sur le tableau de Rémi Garde, mais les fins de rencontre sont certainement l’un des dossiers prioritaires. C’est en faisant preuve de constance que l’Impact parviendra à s’imposer match après match et pourra coller des victoires au cours des 24 rencontres restantes au calendrier régulier.