MONTRÉAL – Après que l’Impact eut éliminé les Red Bulls de New York en demi-finale de l’Association Est l’automne dernier, deux anciens coéquipiers se sont rencontrés sur le terrain du Red Bull Arena.

Chris Duvall a enlevé son maillot numéro 25 et l’a remis à Ambroise Oyongo, avec qui il s’était lié d’amitié deux ans plus tôt. Le Camerounais lui a rendu la pareille en lui faisant cadeau de son numéro 2 imprimé dans le bleu.

« Jamais je n’aurais cru que je porterais le même chandail quelques mois plus tard », racontait Duvall lorsque RDS l’a rejoint en Floride jeudi.

Duvall et Oyongo écoulaient tous les deux leur saison recrue en MLS lorsqu’ils ont partagé le même vestiaire pour la première fois en 2014. Malgré des parcours de vie complètement différents, les deux jeunes défenseurs ont rapidement développé des atomes crochus.

« Il venait d’arriver en Amérique et ne parlait presque pas anglais tandis que le français que j’avais appris à l’école ne correspondait pas trop à celui qu’il parlait au Cameroun! On ne pouvait donc pas avoir de grandes conversations, mais on passait quand même beaucoup de temps ensemble et on avait une bonne relation, surtout sur le terrain. »

La possibilité de revoir les deux complices sur le même terrain est de nouveau bien réelle. Deux semaines avant Noël, l’Impact a transigé avec le Minnesota United FC pour faire l’acquisition de Duvall, qui a effectué la majorité de ses 52 départs en MLS à la position de latéral droit. Aussitôt, une hypothèse montait à la surface : l’Impact était allé chercher une option viable pour remplacer Hassoun Camara à droite afin de replacer ce dernier dans l’axe.

Le profil de Duvall s’apparente beaucoup plus à celui d’Oyongo qu’à celui de Donny Toia, qui a quitté pour Orlando au cours de la saison morte. Utilisé comme latéral gauche à sa première saison à Montréal, Toia avait été muté du côté droit la saison dernière, mais son manque de créativité et d’implication dans la phase offensive le rendait incompatible avec la vision de l’entraîneur Mauro Biello. Il n’a jamais retrouvé son poste après s’être remis d’une blessure à une jambe en milieu de saison.    

Toia a quitté durant la saison morte – d’abord à Atlanta via le repêchage d’expansion, ensuite à Orlando par le biais d’une transaction – et Duvall semble posséder toutes les qualifications pour réussir où son prédécesseur n’a pu s’imposer.

« Pour avoir joué contre lui lorsqu’il était aux Red Bulls, je me rappelle qu’ils attaquaient souvent de son côté, ça passait beaucoup par la droite, note Patrice Bernier. C’est un gars très athlétique et rapide. Il est jeune et travaillant aussi. »

« Dans le système qu’on préconisait à New York, nos latéraux devaient être capables de patrouiller leur corridor dans les deux directions et de fournir des options en attaque, reconnaît Duvall. À Montréal, je sais qu’Oyongo monte souvent très haut dans le tiers offensif et sert beaucoup de centres. On lui donne beaucoup de liberté et c’est une responsabilité très motivante si vous êtes un défenseur latéral. J’espère qu’on me donnera la chance d’en faire autant. »

Une journée un peu folle

L’entre-saison a été un peu déstabilisant, mais Duvall se plaît déjà dans l’uniforme bleu qu’il a appris à détester pendant ses années à New York.

Quand Ali Curtis, le directeur sportif des Red Bulls, lui a indiqué à la fin de la saison dernière que l’équipe ne le protégerait pas en vue du repêchage d’expansion, Duvall s’est tout de suite préparé mentalement à l’idée de changer d’adresse. Atlanta, la ville à l’ombre de laquelle il avait grandi, était l’une des deux équipes qui se préparaient à faire son entrée dans le circuit Garber. Le mariage semblait écrit dans le ciel.

Le 13 décembre, Duvall s’est installé devant son ordinateur pour connaître son sort en direct. L’Atlanta United FC possédait le premier choix du repêchage, mais c’est sur Toia que son choix s’est arrêté. Le nom du jeune vétéran des Red Bulls a été prononcé quelques instants plus tard par l’état-major du Minnesota United FC.

Surprise. Enthousiasme. Incertitude. Les pensées de Duvall se sont mises à rebondir dans toutes les cavités de son crâne.

« Mon frère et sa fiancée habitent au Minnesota, alors je suis rapidement entré en contact avec eux et je commençais à me faire à l’idée d’aller les rejoindre. Et puis on m’annonce peu de temps après que j’ai été échangé à Montréal. Ça m’a pris de court, je ne l’avais vraiment pas vu venir. »

Duvall était à Las Vegas pour participer à une rencontre de l’Association des joueurs quand son avenir s’est joué en l’espace de quelques heures. Dès que l’annonce de son transfert a commencé à circuler, il a reçu la visite d’Evan Bush, Kyle Fisher et Harry Shipp qui lui ont tous chaleureusement souhaité la bienvenue dans la famille. Il a plus tard eu les discussions d’usage avec Jesse Marsch, Felipe et Karl Ouimette.

« Honnêtement, tout le monde à qui j’ai parlé n’avait que de bonnes choses à dire à propos de la ville. À part le fait qu’il y fait si froid, je crois que tout le monde adore Montréal! Et jusqu’à maintenant, je ne peux pas me plaindre. Tout le monde m’a accueilli à bras ouverts et je ne pourrais être plus heureux de profiter de ce nouveau départ. »