Petit tour d’horizon de la presse mexicaine, au lendemain de l’élimination du Pachuca par l’Impact de Montréal en Ligue des champions CONCACAF.

Si ce sont, sans surprise, les journaux à vocation sportive qui ont consacré le plus d’espace au match et à son résultat, les grands quotidiens en ont aussi fait mention. Et les titres témoignent bien de la déception face à la défaite du Pachuca.

« Concachampions, le berceau de la honte pour le football mexicain » - La Aficion

« Nous sommes tristes et fâchés - Oscar Perez » - El Esto

« Aquivaldo ne le nie pas, l’élimination du Pachuca est une catastrophe » - El Esto

« Concachampions, À la dernière minute, Pachuca éliminé de la Coupe » - El Universal

Et, plus sobrement, « Les Tuzos sont éliminés de la Concachampions » - El Universal

Karen Moran, de La Aficion, fait le tour des défaites des clubs mexicains dans un tournoi « où les équipes mexicaines devraient arriver à la finale en marchant ». Avec de meilleures installations et un meilleur personnel, elles sont historiquement supérieures à leurs rivales, souligne-t-elle, en prenant pour exemple Monterrey qui a été couronné champion, et s’est rendu au Mondial des clubs à trois éditions consécutives. Mais ça ne garantit en rien que les « Aztèques » triomphent en Ligue des champions…

Après avoir rappelé quelques défaites spectaculaires, on souligne que les « Tuzos » s’ajoutent à la liste des catastrophes en perdant en quart de finale devant un club inférieur sur papier. On y dit que si Pachuca a souffert au match aller, il a dominé la rencontre retour, mais un but de dernière minute a permis a Montréal d’égaliser et de se qualifier.

Dans El Esto, plus de drame et de douleur avec la déclaration de Oscar « Conejo » Perez. Alors qu’une ambiance morbide semblait régner à l’arrivée à l’aéroport de Mexico, il a reconnu que son équipe allait à Montréal avec l’intention de gagner, mais qu’au final, la défaite subie quelques jours auparavant devant Xolos (Tijuana) en ligue mexicaine (ils menaient 2-0 et se sont fait remonter 3-2) a pesé sur leurs épaules. Et le capitaine Aquivaldo Mosquera ajoute que la défaite est une véritable catastrophe puisqu’ils avaient l’ambition de se rendre en finale.

L’Excelsior fait une bonne analyse du match en commençant aussi par une critique sévère à l’intention du football mexicain. « La ligue mexicaine, y écrit-on, a reçu un autre coup qui lui montre que son soccer n’est pas au-dessus de celui des autres ligues de la CONCACAF, comme elle aime le croire. Hier, l’Impact de Montréal, qui est en pleine préparation pré-saison, a sorti Pachuca du tournoi pour avancer en demi-finale et laisser le Mexique avec un seul représentant, l’America. »

Après avoir rapporté que l’équipe mexicaine était à un doigt de réussir l’exploit sur un pénalty transformé par Ezequiel Cano, on ajoute « que sur une inattention, ils ont donné l’égalité 1 à 1 ». L’excellent travail de Cameron Porter y est souligné : « Un jeune débutant de 21 ans, Cameron Porter, est apparu pour mettre en évidence les carences du club, avec un jeu dans lequel il a démontré puissance physique, rapidité et imagination. Il a marqué sur un tir qui est passé entre les jambes d’Oscar Perez en semant derrière lui son marqueur Jürgen Damm. »

Pour El Universal, Pachuca montait à l’attaque sans se découvrir, en attendant l’opportunité qui lui permettrait de prendre l’avance. L’équipe canadienne se contentait de contenir son rival, la contre-attaque étant son arme unique. Mais une fois un but encaissé, « Montréal a oublié son attitude conformiste et a créé l’égalité de façon dramatique sur un ballon long, mal évalué par Rodolfo Pizarro qui a permis à Cameron Porter de contrôler de la poitrine et marquer entre les jambes de Perez. »

Seul, dans ce tour d’horizon, El Universal a critiqué le travail de l’arbitre Henry Bejarano, le qualifiant de « travail irrégulier ».

Dans l’ensemble des journaux recensés, le ton était plus à l’amertume qu’à l’étonnement. Comme on le soulignait dans l’Excelsior, le Mexique n’a plus qu’un représentant dans la compétition, un soufflet pour un pays où le soccer est roi.