MONTRÉAL – Blerim Dzemaili a officiellement rencontré ses nouveaux coéquipiers, mercredi, moins de 24 heures après être débarqué à l’aéroport Montréal-Trudeau pour le début de son aventure en MLS.

Arborant le numéro 31, le joueur désigné de l’Impact a participé à son premier entraînement en bleu-blanc-noir, une séance d’acclimatation que le club avait exceptionnellement déplacée du Centre Nutrilait au Stade Saputo.

Pendant la soixantaine de minutes au cours desquelles l’entraîneur Mauro Biello a supervisé une série de matchs simulés, Dzemaili a été utilisé comme milieu axial derrière l’attaquant Dominic Oduro, avec Ignacio Piatti à sa gauche et Ballou Jean-Yves Tabla à sa droite. C’est à cette position qu’il faut s’attendre à le voir jouer dès samedi alors que l’Impact recevra la visite du Crew de Columbus.

Dzemaili sort tout juste d’une saison qui s’est amorcée en août dernier et au cours de laquelle il a disputé 31 parties avec Bologne F.C., en première division italienne. Questionné sur les chances que sa nouvelle arme soit en uniforme en fin de semaine, Biello a répondu : « très bonnes ».

« Il n’a pas de blessure, il se sent bien et il a les minutes dans les jambes, a justifié Biello. Au niveau physique, il n’y a pas de question à se poser, alors il sera une option pour moi. »

Evan Bush, qui avait eu l’occasion de serrer la pince à Dzemaili lors d’une rencontre fortuite la veille au complexe d’entraînement, se disait déjà impressionné par le respect qu’impose l’international suisse de 31 ans sur le terrain.

« Chaque fois qu’un joueur de ce calibre arrive, la première chose qu’on remarque, c’est leur calme. Même sur des jeux anodins, il y a cette délicatesse dans ses touches et un sang-froid certain sous pression. La session d’aujourd’hui n’avait rien de très exigeante et c’était probablement intentionnel – on ne veut pas qu’un gars se défonce comme un fou alors qu’il débarque à peine de l’avion. Mais à travers des trucs très simples, on peut déjà remarquer sa qualité. »

« C’est quelqu’un qui veut le ballon et qui est capable, même s’il a quelqu’un sur son dos, de jouer et d’engager les autres, a remarqué Biello. Le fait qu’il se retrouve tout de suite dans la boîte au niveau de l’animation offensive, c’est quelque chose qu’on recherchait et qu’il fait bien. »

Dzemaili pourrait s’avérer une arme offensive létale pour l’Impact, qui revendique douze buts en neuf matchs depuis le début de la saison. À Bologne, il a produit à un rythme dont il ne s’était jamais approché auparavant, ses huit buts en championnat le plaçant à égalité au sommet des meilleurs francs-tireurs de son équipe.

À l’entraînement, mercredi, Dzemaili a donné un aperçu de ce qui peut sortir de sa jambe droite en armant une puissante frappe directement sur le poteau.

« J’avais déjà vu quelques extraits vidéos. C’est tout un atout qu’on a maintenant à notre disposition, convenait Evan Bush. On voit beaucoup d’équipes, pas seulement en MLS mais à travers le monde, qui comptent sur ce genre de joueur qui peut terminer des actions en arrivant à retardement dans la surface. Ça ajoute une toute autre dimension à une attaque si l’adversaire décide de consacrer toute son attention à Piatti, Ballou ou Oduro. Et à l’inverse, si Dzemaili peut à son tour accaparer une partie de l’attention habituellement dirigée vers ces gars-là, on ne peut qu’en bénéficier. »

Quel schéma?

S’il est acquis que Dzemaili effectuera ses premières foulées devant ses nouveaux partisans en fin de semaine, reste à voir comment Biello décidera de l’entourer.

Samedi dernier, lors de sa victoire de 1-0 sur le terrain de D.C. United, l’Impact s’est déployé dans un 4-2-3-1 avec Tabla dans l’axe, à la position logiquement réservée à Dzemaili, et les milieux de terrain Adrian Arregui et Hernan Bernardello devant la défense. L’assemblage a procuré à l’équipe son premier blanchissage de la saison.

Lors de sa première rencontre avec les médias, mardi, Dzemaili a plutôt affiché une préférence pour le 4-3-3, un schéma qui a souri à l’Impact la saison dernière alors que les vétérans Patrice Bernier, Marco Donadel et Bernardello formaient un triangle en milieu de terrain.

« J’ai des options et je dois gérer tout ça selon le groupe et les profils qui sont en forme dans le moment, a dit Biello lorsque cuisiné sur ses intentions. On sait qu’on peut jouer dans les deux systèmes. Quand Donadel est disponible, le 4-3-3 devient quelque chose qui nous convient mieux. Je dois vérifier et analyser tout ça, mais avec les joueurs et qu’on a, on a cette flexibilité. »

Resté à Montréal pour soigner un inconfort récurrent à un genou le week-end dernier, Donadel ne s’est pas entraîné mercredi et on ignore pour l’instant s’il sera en mesure d’affronter le Crew. S’il devait être indisponible, Biello pourrait y voir l’occasion de réintégrer Bernier, réduit à un rôle de réserviste à Washington, ou de reconduire Arregui dans son onze partant.

Biello a aimé la performance de l’Argentin, qui bénéficiait d’un deuxième départ cette saison.

« Il a récupéré beaucoup de ballons et amené beaucoup d’énergie. Si tu regardes tous les deuxièmes ballons qu’il a gagnés pour nous permettre de relancer l’attaque ou de nous repositionner en possession, c’était bien. Pour lui aussi, c’est une adaptation et si on est capable de lui donner les responsabilités qu’on veut à l’intérieur de ses qualités, il devient efficace dans le collectif. »

Le feu vert pour Camara

Indisposé par les symptômes d’une commotion cérébrale subie le 22 avril à Philadelphie, Hassoun Camara s’est entraîné vêtu d’un dossard le protégeant des contacts physiques mercredi. Selon Biello, le grand défenseur a reçu l’aval des médecins et devrait réintégrer le groupe à plein régime jeudi.

« Il devra retrouver son rythme et faire un peu plus de travail au niveau physique, mais il a eu le feu vert pour recommencer », a spécifié l’entraîneur, laissant sous-entendre que Kyle Fisher conservera la place qu’il a occupée dans le quatuor défensif depuis deux matchs.

Victime d’une entorse à la cheville droite le 15 avril, Victor Cabrera a quant à lui semblé démontrer des signes encourageants lors d’exercices de stabilité mercredi. Biello a dit croire que la guérison de son défenseur argentin, originalement placé sur une tablette pour une période de six à huit semaines, progressait un peu plus rapidement que prévu.