Une fois ne doit pas être coutume
Impact jeudi, 12 juil. 2018. 15:27 samedi, 14 déc. 2024. 14:37MONTRÉAL – Les défaites font partie du jeu. Dans une ligue comme la MLS où plusieurs mécanismes sont mis en place pour assurer une certaine parité, les meilleures équipes seront celles qui sauront éviter les dérapages.
La hiérarchie actuelle dans l’Association Est en est un exemple probant. Quatre des cinq équipes qui devancent l’Impact au classement n’ont toujours pas subi deux revers consécutifs cette saison. Le Crew de Columbus est la seule exception : il est installé relativement confortablement au quatrième rang même s’il a traversé des séquences de trois et deux échecs sur sa route.
Au retour d’une défaite dont ils n’ont pas à rougir, c’est maintenant le défi qui se présente aux joueurs montréalais. Pour éviter que ne s’évaporent définitivement les sensations produites par la série de quatre victoires qui a pris fin mercredi soir à New York, le Bleu-blanc-noir doit immédiatement stopper l’hémorragie et se repositionner parmi les équipes en ascension. Les progrès réalisés depuis un mois sont trop précieux pour y renoncer bêtement avec une performance fade samedi contre les Earthquakes de San Jose.
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« On est conscients de l’importance du résultat de samedi, assurait un Rémi Garde en nuances jeudi matin. J’avais rappelé le nombre de victoires qu’il nous faudrait afin d’accrocher une bonne place en séries, donc il ne faut pas traîner en chemin. Par contre, ne focaliser que sur le résultat serait amener, je pense, beaucoup de nervosité auprès des joueurs et de l’équipe. Mon rôle est de les reconcentrer sur la manière dont on peut obtenir le résultat samedi. »
Les conditions défavorables étaient en nombre suffisant pour que les joueurs de l’Impact reviennent de New York la tête haute malgré la cuite de 3-0 prise au Yankee Stadium. L’adversaire était robuste, son domicile particulièrement inhospitalier et le groupe de titulaires rassemblés pour l’occasion en était un, disons, expérimental.
Dans les circonstances, personne n’a été renversé de voir l’Impact rentrer bredouille mercredi soir. Mais au réveil, l’attitude affichée par les joueurs inspire confiance.
« On savait que ça serait un match difficile, mais dans cette ligue, les meilleures équipes sont capables d’aller voler un point dans les matchs où les chances de victoires sont plus minces. Je crois qu’on doit être déçus de ne pas avoir ramené au moins un point de ce match, regrettait Daniel Lovitz. Au moment du décompte final, ce sont ces points inattendus qui peuvent faire la différence. »
« Une défaite fait toujours mal parce qu’on est des compétiteurs et on aurait aimé prolonger, au niveau des résultats, ce qu’on avait fait ces derniers matchs. Donc elle fait quand même mal, insiste Garde. Mais il est vrai que le moral des troupes, même s’il a été écorché, n’est pas complètement entamé. Je pense que la bonne idée, et la solution à partir de maintenant, est de vite basculer sur le prochain match et de repartir sur une bonne série. »
Rotation de l’effectif : des réponses peu convaincantes
Et ces troupes, de quoi auront-elles l’air samedi soir sur le terrain du Stade Saputo?
Forcé de gérer un mois de juillet chargé, Garde a voulu injecter un peu de fraîcheur à son groupe mercredi en titularisant cinq joueurs qui n’avaient obtenu que des miettes, aux mieux, au cours des dernières semaines. Dans un contexte difficile, on le concède, leur réponse n’a pas été la plus convaincante.
Sur le côté droit, Raheem Edwards et Michael Petrasso ont paru dépassés par les événements. En pointe, Anthony Jackson-Hamel n’a pas été un facteur. Au milieu de terrain, Shamit Shome a offert le genre de performances dont on est en droit de s’attendre d’un jeune homme de 20 ans qui obtient son premier départ en MLS. À l’arrière, le vétéran Victor Cabrera n’est pas nécessairement apparu sous son meilleur jour.
« Ce n’est jamais évident de trouver rapidement ses marques en compétition alors qu’on ne fait que de l’entraînement, ça c’est une certitude, pardonnait Garde. Le jugement global est positif au niveau de l’état d’esprit. Je l’avais souligné aux joueurs, c’était pour moi un des points très importants et il le sera toujours. De ce côté-là, ils ont répondu à mes attentes. Après, le jugement individuel peut varier, mais je le garde un peu plus pour moi. »
Garde a aussi eu la main malheureuse dans la gestion de son banc. À la 59e minute, il a rappelé Edwards et Jackson-Hamel à la faveur de Lovitz et Alejandro Silva. L’Impact a encaissé les deux premiers buts du match dans les six minutes suivantes. Après une courte nuit de sommeil, le stratège a défendu ses décisions.
« Je pense que les joueurs qui sont entrés ne sont peut-être pas aussi bien rentrés que ce qu’on avait eu les dernières semaines, en tout cas pas assez vite. Parce qu’on est au cœur d’une série de matchs, ces changements me semblaient importants. Si vous revoyez le match, on commençait à prendre un peu l’eau sur les côtés. Je voulais les renforcer. Alors oui, je referais la même chose. »
Même s’il s’est vu confier une mission qui semblait vouée à l’échec – l’Impact pliait sans casser depuis près d’une heure quand il a reçu la consigne d’enlever son dossard de réserviste – Lovitz a accepté de prendre une partie du blâme pour la tournure des événements.
« Quand vous sautez sur le terrain en cours de match, tout le monde s’attend à ce que ça provoque une petite étincelle. C’est difficile d’arriver en relève dans ces circonstances, mais il fallait le faire et on aurait certainement pu mieux s’en tirer défensivement. Même si l’équipe en arrachait depuis le tout début, c’était notre travail de soit calmer le jeu et protéger le 0-0, soit tirer tout le monde vers l’avant pour viser la victoire. On n’a réussi ni l’un, ni l’autre et c’est décevant. »
Garde affirme que la rotation de son effectif d’ici la fin du mois ne sera pas systématique. Ses décisions futures seront basées sur les indications soutirées de ses expériences antérieures et sur la priorité que ses adjoints et lui accorderont aux prochaines formes de compétition – l’Impact amorcera son parcours en Championnat canadien la semaine prochaine.
Mais peu importe les onze joueurs qui hériteront d’un uniforme pour le début du match de samedi, l’entraîneur s’attend à une meilleure prestation.
« Faire mieux, c’est être plus audacieux, plus courageux, plus entreprenant avec le ballon. Même si on jouait contre une équipe qui est difficile à manœuvrer, contre laquelle il est difficile à s’approcher du but, [...] je crois qu’on peut faire mieux. On doit faire mieux. Prendre plus confiance en nous, collectivement et individuellement, pour déplacer plus le bloc adverse. Je veux qu’on retrouve ça samedi prochain à domicile. »