MONTRÉAL – Le retour au travail de l’Impact était prévu pour 10 h 30, mardi matin, sur la pelouse naturelle du complexe du centre d’entraînement. Mais à l’heure du rendez-vous, aucun joueur de la première équipe ne répondait présent.

Ce n’est qu’une trentaine de minutes plus tard que toute la bande est finalement apparue. Un membre du département des communications de l’équipe a justifié le retard en expliquant qu’il y avait eu séance de vidéo entre les quatre murs de la Caserne Letourneux.

L’histoire ne dit pas si le visionnement a débuté plus tard que prévu ou s’il s’est prolongé au-delà de la plage horaire qui lui avait été dédiée. Peu importe. Ce dont on ne peut douter, au lendemain d’un autre résultat décevant, c’est de la pertinence d’un tel exercice.

À Orlando, pour la troisième fois à ses quatre dernières sorties, l’Impact a laissé filer une avance dont il avait pourtant su s’emparer en tout début de partie et a ainsi vu sa séquence de matchs sans victoire s’étirer à six. Immédiatement après la rencontre, l’entraîneur Mauro Biello avait préféré s’attarder aux éléments positifs de la performance de son groupe. Ça ne veut pas dire que la récurrence des événements ne commence pas à l’irriter.

« Je regarde ce match et ça me fait penser à notre match à Vancouver, a comparé Biello, un brin d’impatience dans la voix. Notamment au niveau de notre animation, de nos chances de compter. Mais on a aussi pris un but de la même manière, à la fin de la première demie sur une séquence de jeu arrêtée. Ce sont des choses qui ne doivent pas arriver. À mon avis, il y a encore eu un manque de concentration. »

N’y a-t-il pas quelque chose de préoccupant dans le fait que Biello puisse remonter au tout premier match de la saison pour retracer les premières apparitions des erreurs qui continuent de couler son club? À partir de quel moment sera-t-il légitime de s’inquiéter de voir un groupe répéter les mêmes écarts dont il promet à répétition avoir tiré des leçons?

« C’est sûr, il y a beaucoup, beaucoup de frustration, convient Hassoun Camara. Parce qu’en première demie, surtout, on a l’impression d’avoir fait un bon football. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas joué de la sorte. Mais après, c’est sur des sauts de concentration qu’on perd le match. »

Tout n’est pas noir, bien sûr. Le coach n’a pas tort quand il affirme que son équipe a frôlé la perfection dans la première moitié de son match contre Orlando City SC. Mais à quand remonte la dernière prestation complète, solide mur à mur, du Bleu-blanc-noir?

En Floride, Biello a remarqué que ses défenseurs ont commencé à laisser trop d’espace entre la ligne arrière et le milieu de terrain en deuxième demie, offrant aux locaux des ouvertures béantes et tout le temps du monde pour contre-attaquer.

« C’est peut-être la fatigue, peut-être la concentration qui fait défaut. Mais quand tu joues à l’extérieur, il faut éviter ces choses-là. »

Di Vaio en spectateur

Il y avait de la grande visite mardi à l’entraînement de l’Impact. Sur la tribune de presse généralement réservée aux journalistes, le président de l’équipe Joey Saputo servait de guide au staff technique de son « autre » club, le Bologna FC. Et parmi les invités, on retrouvait un certain Marco Di Vaio.

« Pas surpris des succès de Mauro Biello »

L’ancien joueur désigné de l’Impact, qui a marqué 34 buts en 76 matchs en MLS, est aujourd’hui à l’emploi du club de la Serie A dans un rôle de gérant. Présent dans l’entourage du Bleu-blanc-noir en fin de semaine à Orlando, où il a accordé en primeur une entrevue à notre collègue Patrick Friolet, MDV est de retour dans la ville où sa carrière de joueur a pris fin en 2014.

« C’est très spécial de le revoir, surtout qu’il a gardé la forme. Il est toujours aussi fit! », rigolait Camara en jetant un œil vers son ancien coéquipier.

« Je lui ai demandé d’enfiler une tenue ce matin et de venir s’entraîner avec nous s’il en avait envie. Ça fait plaisir de le revoir, c’est un gars avec qui j’ai passé de super moments. On a levé des coupes ensemble. Et c’est un gars qui est resté pareil. Il est très simple et c’est une grande personne humainement. »

Au-delà du joueur de grand talent qui a vite conquis le cœur des fidèles du Stade Saputo, Biello s’est rappelé d’un joueur qui a bossé dur pour tout le succès qu’il a récolté.

« C’était quelqu’un qui ne voulait pas sortir de l’entraînement. Dans les trois années qu’il a été ici, même si on lui disait de prendre une journée de repos, il ne voulait pas. C’était un compétiteur. Les petits jeux de quatre contre quatre, il voulait les gagner. C’était un professionnel à autre niveau. »

Biello a laissé entendre que la formation italienne rendrait la politesse au personnel technique montréalais une fois la saison terminée en MLS.

« On essaie de créer cette relation entre les deux clubs. Juste en discutant, on peut apprendre bien des choses. Je pense que c’est bénéfique pour tout le monde. »