MONTRÉAL – À deux jours de leur entrée en scène dans le tournoi de relance de la MLS, les joueurs de l’Impact s’efforcent de garder les yeux braqués sur l’objectif, et ce même les distractions sont de plus en plus difficiles à esquiver à Orlando. 

Depuis l’arrivée des premières équipes dans la zone protégée érigée par la Ligue à Orlando, les pépins s’additionnent et font grimper le niveau d’incertitude quant aux chances de voir la compétition se dérouler dans un climat s’apparentant à la normalité. 

Le développement le plus inquiétant est survenu lundi, quand la MLS a annoncé l’abandon forcé du FC Dallas en raison d’une incontrôlable éclosion de cas positifs à la COVID-19 à l’intérieur de ses rangs. La même journée, The Athletic rapportait que cinq joueurs du Nashville SC avaient contracté le virus, enrobant d’incertitude le sort de l’équipe. 

Dans ce contexte, le Revolution de la Nouvelle-Angleterre apparaît plus que jamais comme un moindre souci dans le camp montréalais.  

« Évidemment, on lit ce qui s’écrit, on entend ce qui se dit, n’a pas caché Samuel Piette lors d’une rencontre médiatique virtuelle mardi matin. On savait que Dallas était lourdement touché par la Covid. Après, ça reste une seule équipe parmi toutes celles qui sont ici. Je pense que c’est peut-être un cas spécial. Oui, on entend qu’il y a peut-être des cas dans d’autres équipes. Ce n’est pas nécessairement confirmé, il y a beaucoup de rumeurs. »

« De notre côté, c’est sûr qu’on est inquiet par rapport à ça, mais en même temps, on n’a pas été en contact avec Dallas. On se fait tester aux deux jours. On s’est fait tester hier et tout semble correct pour nous. On ne s’en fait pas jusqu’à ce qu’il y ait quelques cas dans notre équipe, mais on fait tout ce qui est possible pour rester loin de ce virus-là, pour ne pas être infecté et infecter les autres. Jusqu’à présent, pour nous, ça se passe relativement bien. »

Admettant que les conditions ne sont pas idéales, Piette estime adéquates les mesures qui ont été mises en place afin d’isoler chaque équipe et de limiter les risques de propagation entre les différents contingents. Depuis son arrivée en Floride, il y a cinq jours, l’Impact est isolé sur un étage de l’hôtel qu’il occupe. Une salle commune y a été aménagée pour favoriser les activités de groupe. Les jeux vidéo et les séries télévisées demeurent un classique pour tuer le temps. L’ambiance s’apparente à celle des tournois préparatoires qui ont habituellement lieu au milieu de l’hiver. 

« C’est plus dur mentalement [que physiquement], affirme le joueur désigné Victor Wanyama, qui s’est joint à l’Impact quelques semaines seulement avant l’arrêt des activités dans la MLS. J’en profite pour passer du temps avec mes coéquipiers, apprendre à les connaître un peu plus. Je passe le plus clair de mon temps dans la salle de jeux. Je regarde la télévision. J’essaie de me garder occupé. » 

« Avec des joueurs infectés, on n’a pas nécessairement peur, mais on ne fait pas exprès pour sortir non plus. [Quand on ne s’entraîne pas], on reste dans nos chambres », plaide Piette. 

« Pour ce qui est du protocole, la fréquence des tests, c’est évidemment une bonne chose. Pour le reste, je n’en sais pas beaucoup plus. C’est plus du côté médical. Il y a des choses qu’on ne peut pas faire à l’entraînement, comme partager les bouteilles d’eau. Il y a plein de mesures pour faire en sorte que le virus ne soit pas propagé. De notre côté, avec l’information qu’on nous donne, ça se passe bien. Je ne me plains pas. » 

Une parité exacerbée

L’horaire des entraînements est peut-être l’aspect le plus contrariant de cette préparation inhabituelle. Afin de se plier aux disponibilités des terrains, et parce que la chaleur extrême empêche les équipes de s’entraîner entre midi et 19 h, l’Impact est au boulot tôt le matin ou tard en soirée. 

« S’entraîner à 8h le matin, personnellement, depuis mon arrivée au club, on n’a jamais fait ça. C’est très tôt. Je sais qu’il faut s’adapter, mais même à cette heure-là, tu arrives sur le terrain, il fait déjà 30 degrés. C’est assez difficile », admet Piette. 

Le milieu de terrain se console toutefois à l’idée que tout le monde doit présentement manœuvrer dans les mêmes conditions difficiles. Il croit que le contexte actuel ne fera qu’exacerber la parité déjà existante en MLS. 

« Un tournoi sous un format de sept matchs maximum avec une phase de groupe de trois matchs, c’est un tournoi où tout se déroule extrêmement rapidement. Personnellement, à chaque année, ça me prend environ deux ou trois matchs pour trouver mon rythme, mes repères et tout ça. Là, c’est le temps qu’on a. C’est possible qu’on affronte une bonne équipe qui sera dans un mauvais jour. Le match suivant, c’est nous qui pourrions être dans un mauvais jour. »

« On ne peut pas vraiment faire de vidéo pour étudier les équipes adverses, ajoute Piette, qui note que l’équipe de Nouvelle-Angleterre que l’Impact affrontera jeudi pourrait être fort différente de celle qu’il a battue au Stade olympique en février. Donc c’est de se concentrer sur nous, bien travailler et faire ce qu’on peut sur le terrain quand le tournoi commence. Mais c’est impossible pour moi de prédire qui a les meilleures chances. Je pense qu’on part tous avec les mêmes odds. »