MONTRÉAL - Il y a une semaine, après l’amère défaite subie contre Toronto FC, Mauro Biello avait insisté sur l’importance pour son équipe de commencer à jouer sur le moral de ses adversaires en début de rencontre. À la source de ce souci, cette statistique : après six matchs, l’Impact n’avait marqué que deux buts en première demie.

« Surtout à domicile, avait précisé Biello, parce que les équipes vont venir en se disant que tant qu’elles peuvent garder le pointage à 0-0, ça va être difficile pour nous. »

Le souhait de l’entraîneur a été entendu samedi. Après seulement dix minutes de jeu, son équipe avait une avance d’un but sur les Rapids du Colorado. Pour une équipe visiteuse, il n’y a pas pire scénario. Mais l’Impact a été incapable de terminer ce qu’il avait amorcé et a dû se contenter d’un décevant match nul.

« C’est une question de principe, un état d’esprit qu’on doit s’approprier, a insisté Biello après la rencontre. À domicile, il faut que l’adversaire sente qu’il aura de la difficulté à revenir dans le match. On n’a pas été capable de l’établir aujourd’hui. Ils n’ont pas lâché, mais de notre côté, on aurait dû être meilleur pour gagner les deuxièmes ballons et leur donner moins d’opportunités. »

« C’est un sentiment de défaite », n’a pas caché Patrice Bernier.

« En première demie, je sentais qu’on avait le contrôle, a récapitulé le capitaine. On arrivait à se créer des situations pour aller au but. La dernière passe ou l’occasion pour peut-être aller clouer le cercueil était là. On n’a pas réussi, mais on n’avait aucune indication qu’on allait lâcher deux points. Mais en deuxième demie, on est rentré endormi. À la fin, c’est un point, mais on a surtout l’impression qu’on en a perdu deux. »

« Ce n’est pas comme s’ils étaient arrivés avec des stratagèmes élaborés pour nous prendre de court et se créer des chances de marquer, notait Evan Bush. À la mi-temps, on a parlé de l’importance de ne pas commettre de fautes dans des endroits dangereux et de bien défendre dans la surface. Puis deux minutes après le début de la deuxième demie, c’est exactement où on a péché. »

L’Impact a ainsi conclu une semaine chargée avec une mince récolte de deux points sur une possibilité de neuf.

« Une semaine difficile, a concédé Biello. On a eu un match difficile contre Toronto et on a réussi à aller chercher un point à New York, mais je crois que les trois points étaient prenables aujourd’hui. »

« En plus, je viens de voir le résultat d’autres matchs et plusieurs équipes ont fait match nul aujourd’hui, alors si on gagnait, ça nous permettait de creuser l’écart, regrettait Bernier. Deux matchs sur trois à domicile et on prend juste trois points, ce n’est pas la semaine que tu veux. Mais on va continuer à travailler. »

Ciman : « Il faut se réveiller »

Sans victoire à ses trois derniers matchs, l’Impact pourrait être rattrapé au classement dimanche alors que Toronto terminera un voyage de sept rencontres en rendant visite aux Timbers de Portland. La saison est jeune, mais Laurent Ciman préfère un cri d’alarme précoce à un constat d’échec tardif.

Un sentiment de défaite

« Il faut se remettre en question, a lancé le défenseur belge. On a bien commencé la saison, mais là on commence un peu à faire du surplace. Il faut se réveiller et dès mardi, continuer à travailler les bases. »

« On va en avoir dans la saison des semaines comme ça ou des moments comme ça ou ça va moins bien. Il faut trouver une manière de s’en sortir », a ajouté Tissot, un brin moins alarmiste.

À la défense de l’Impact, l’effectif est affecté par plusieurs blessures qui ont empêché le personnel technique de planifier une rotation idéale sur le terrain. Eric Alexander et Calum Mallace n’étaient pas disponibles en milieu de terrain, Marco Donadel n’était pas à 100% et Hassoun Camara et Donny Toia sont hors d’état de nuire en défense.

« Ça a joué, c’est sûr, n’a pas nié Wandrille Lefèvre. Ils n’avaient joué que la semaine dernière, ils arrivaient reposés tandis qu’on avait dû voyager en milieu de semaine. Mais les bonnes équipes, elles savent compenser la fatigue par un peu plus d’intelligence ou de malice. On n’a pas su faire ça. »

« J’ai dû revenir avec le même milieu de terrain pour la deuxième fois en quatre jours. Deux jours de congé, à une position où les gars courent beaucoup, c’est peu, a observé Biello. Je ne peux remettre en question l’effort de l’équipe. »

L’Impact se remettra au boulot mardi en prévision de son prochain match qui aura lieu samedi sur le terrain du Crew de Columbus, où sa saison 2015 avait pris fin.

« Je pense qu’on a quelque chose à prouver en s’en allant là-bas, vu qu’on c’est là qu’on s’est fait éliminer. On va mettre les bouchées doubles cette semaine et on va être prêt », a garanti Tissot.

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