Une pause pour profiter...
Impact vendredi, 2 sept. 2016. 11:00 vendredi, 13 déc. 2024. 11:52Après trois matchs en une semaine, la pause d’une dizaine de jours avant le duel contre Orlando permet de profiter de tout ce qui se déroule présentement sur la planète foot et bien plus.
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Je vous propose donc un petit tour d’horizon dans le monde du ballon rond.
Au menu : Canada – Honduras pour continuer de rêver à la Coupe du Monde, une Premier League qui nous tiens sur le bout de notre siège, deux grands qui font leurs adieux internationaux, un athlète qui veut passer un message et une rentrée qui remplit de fierté.
... de l’Unifolié en quête de Coupe du monde!
Débutons par les gars de chez nous. Les Canadiens continuent leur parcours en vue d’une qualification pour la Coupe du monde de 2018 en Russie. Encore loin du but ultime, le Canada se frottera au Honduras dans un match qui pourrait bien décider qui du groupe A rejoindra le Mexique au cinquième tour des qualifications de la branche Amérique du Nord, centrale et Caraïbes.
Ce match revêt un cachet spécial, surtout en me rappelant le temps où je faisais partie de la sélection. Disons que le Canada se souvient certainement de l’humiliant revers de 8-1 que nous avions subi aux mains du Honduras en 2012. Quelques années plus tard, les choses ont changé... la préparation est meilleure et l’expérience acquise dans la défaite sera bénéfique.
C’est un groupe solidaire que dirige Benito Floro, bien armé pour aller chercher un résultat qui leur donnera une bonne posture pour le dernier match face au Salvador. J’y crois. Pour avoir été proche de Benito et savoir comment il est méthodique, détaillé et méticuleux, je crois qu’il s’est bien adapté à la réalité de la CONCACAF afin d’obtenir des résultats. Ce n’est peut-être pas de la façon la plus gracieuse, avec un système plus axé sur la défensive et sur le collectif, mais les puristes peuvent se consoler avec la victoire. L’entraîneur veut le résultat et pour l'instant il livre la marchandise.
Est-ce un changement de garde pour le soccer canadien? Non. Tant que le pays ne se qualifiera pas, nous ne pouvons pas être satisfaits. Plusieurs générations dorées auraient dû se qualifier et pourtant nous ne l’avons pas fait. Les meilleures chances étaient dans mes années, mais maintenant ils sont aux portes d’une qualification qui pousserait certainement le sport à un autre niveau dans le pays.
C’est exactement l’élan que les États-Unis ont eu lorsqu’ils ont accueilli la Coupe du monde en 1994. Depuis ce temps, les Américains semblent se qualifier à tous les quatre ans, munis d’une ligue et d’une sélection prospère.
Il faut se qualifier et ça commence par une victoire au Honduras!
… d’un mercato fou, fou en Premier League!
C’est la réalité du foot moderne. Les chiffres sont astronomiques : 1,38 milliard d’euros dépensés en Angleterre seulement!
De voir un joueur comme Paul Pogba – rien à enlever à ce jeune joueur ultra talentueux, mais qui n’est pas encore un produit fini – qui part pour plus de 100 millions, c’est fou. À lui seul, il vaut pratiquement 10% des transferts de toute la Ligue anglaise. Année après année, on se dit qu’il va y avoir un creux, mais il semblerait que les droits de télé font sans cesse sauter la banque. C’est maintenant une normalité.
Les répercussions sur les pelouses anglaises sont toutefois sublimes. Les grands clubs achètent sans compter et la qualité de la Ligue ne cesse d’augmenter. Ce qui est le plus plaisant en suivant le meilleur championnat au monde, c’est que tout le monde peut battre tout le monde. Les West Ham, Sunderland, Southampton de ce monde peuvent rivaliser contre les grands Arsenal, Manchester City, Manchester United, Liverpool, Chelsea. Les clubs à plus petits budgets peuvent tout de même se mesurer aux meilleurs clubs des autres championnats lorsque le mercato s’ouvre – à l’exception bien sûr des géants du monde du foot.
Des changements il y en a eu grâce à ce flux de livres sterling : sur le terrain comme sur les lignes de côté. José Mourinho qui n’est plus sous le ciel bleu de Chelsea, c’est très intrigant. The Special One, flanqué de Zlatan Ibrahimovic et Paul Pogba, pourrait bien être l’homme de la situation à ManU qui cherche à rétablir sa suprématie suite aux passages peu concluants de David Moyes et Louis van Gaal. Manchester City, avec l’argent et le succès des dernières saisons qui accueille Pep Guardiola comme chef d’orchestre. Reste à savoir s’il sera en mesure d’implanter sa façon de faire qu’il l’a si bien servie avec le FC Barcelone et le Bayern Munich. Le début de saison est positif pour le moment. Chelsea, Antonio Conte arrive pour redynamiser une équipe qui était en léthargie la saison dernière. Pour l’instant, il semble avoir donné un renouveau à Eden Hazard qui n’avait fait rien de bon lors de la dernière campagne. Ensuite, il y a Liverpool et le dauphin de l’an dernier en Tottenham. Pourront-ils garder le rythme, eux qui sont les éternels cinquièmes, sixièmes, septièmes clubs. L’objectif est de rester dans le top-4.
De l’argent pour tout le monde, des changements drastiques, des intrigues à la pelletée et du talent à revendre. Ça sera très intéressant cette année en Premier League!
… d’adieux internationaux à souligner!
Un petit mot sur les retraites internationales de Robbie Keane et Bastian Schweinsteiger. Deux légendes à leurs façons qui ont joué leurs derniers matchs pour leurs sélections respectives.
🎥 The final moments. #ThanksRobbie #COYBIG 🇮🇪 pic.twitter.com/mubZe0W3Yx
— FAIreland (@FAIreland) 1 septembre 2016
La fierté irlandaise a fait sa marque partout où il est passé : Tottenham, Liverpool et évidemment le Galaxy. Dès son arrivée en Amérique, Keane a pris le contrôle de la MLS. Il a prouvé qu’il était à un autre niveau. Pour moi, au sein des joueurs désignés, c’est l’un des meilleurs du championnat. Côté irlandais, s’il n’est pas le plus grand, il n’est pas loin! Suite à une participation à l’Euro 2016, Keane peut se retirer en paix avec le trèfle toujours tatoué sur le cœur. J’ai beaucoup de respect pour l’étendue de sa carrière et ce qu’il fait toujours sur le terrain.
Bien qu’il ne faisait plus partie du cœur de l’effectif de la Mannschaft, l’ancien capitaine allemand peut être fier de sa carrière internationale. Maintenant qu’il a annoncé que Manchester United serait son dernier club européen, suite à un long passage avec son club de cœur au Bayern Munich, la MLS pourrait devenir une option pour lui. Évidemment ce serait bon pour le circuit, reste à voir ce qu’il décidera. Il est certainement de la trempe de Pirlo, Drogba, Lampard qui ont tous, comme lui, gagné au plus haut niveau.
… du pouvoir du sport!
Virage à 180 degrés pour parler rapidement du fameux geste de Colin Kaepernick. Nous pouvons être d’accord ou non avec son refus de se lever lors de l’hymne national américain, il faut tout de même saluer son courage de vouloir passer un message.
Je ne cacherai pas que nous sommes privilégiés en tant que sportif professionnel. Des millions de personnes regardent nos moindres faits et gestes ce qui nous donne le pouvoir d’utiliser notre sport comme médium pour véhiculer notre pensée. C’est exactement ce que le quart des 49ers a fait. C’est un gros geste! Il est courageux et très brave de l’avoir fait, car c’est immense aux États-Unis. En ne donnant pas le respect demandé au drapeau américain – qui représente la liberté, le patriotisme et les soldats –, il a voulu dénoncer la crise raciale qui fait rage encore aujourd’hui dans le pays.
En se projetant à la une des médias, il apporte le débat sur la place publique comme l’ont fait d’autres athlètes avant lui. LeBron James, par exemple, n’a pas hésité à prendre la parole lui non plus. Les athlètes de nos jours ont un tremplin qui permet de passer des messages. Que ce soit bon ou mauvais cette visibilité est une réalité. Il faut seulement tenter d’en tirer le maximum de positif.
… de la rentrée!
Grand moment de ma vie, ce matin! #rentreescolaire pic.twitter.com/W1fWcmVUAl
— Patrice Bernier (@pbernier10) 1 septembre 2016
Mais la petite pause, bien qu’écourtée par l’entraînement pour guérir ma blessure au pied, a surtout permis de vivre un grand moment familial. La plus vieille va à l’école! Elle est prête, mais c’est un moment spécial pour le papa. Tu ne réalises pas jusqu'au moment où ça arrive. C’est là que tu rentres dans les souliers de tes parents.
On continue de travailler fort, maintenant bien retourné sur le terrain avec le groupe, pour faire quelque chose de spécial cette saison!
Propos recueillis par David Rioux