Six points échappés, six buts encaissés et des excuses aux partisans. Voilà le résumé des deux derniers matchs de l’Impact de Montréal. Les matchs disputés en semaine ont toujours une saveur particulière et la visite du D.C. United mercredi soir ne fera pas exception.

La nature des deux derniers revers de l’Impact fait monter la pression au Stade Saputo et la tension sera palpable alors que le onze montréalais tentera de freiner une glissade au classement qui menace sa place en séries.

À qui revient la responsabilité de cette lente, mais dangereuse chute au classement? Certains pointeront les joueurs du doigt, alors que d’autres souligneront l’inexpérience de Mauro Biello comme entraîneur-chef. Comme dans bien des cas, la réponse se trouve probablement entre les deux.

À sa place

L’équilibre dans le jeu est une des valeurs phares de la philosophie de Biello. Au cours des derniers matchs, le Bleu-blanc-noir démarre toutefois ses matchs avec une, voir même deux prises contre lui à ce chapitre.

Lors de la mise sous contrat de Matteo Mancosu, le communiqué de l’Impact parlait bien d’un « attaquant italien ». Sa place dans le onze était pourtant sur l’aile face à Chicago.

Au retour d’Hernan Bernardello, on se disait heureux d’ajouter un milieu avec « ce type de profil ». À mon sens, le profil en question est celui d’un milieu défensif qui couvre peu de terrain, mais qui sait bien protéger la défense avec des interventions tranchantes et une relance efficace. Sa place dans le onze était pourtant dans un rôle plus avancé face au Fire.

Que ce soit en possession ou en phase défensive, la quête de l’équilibre est quasiment perdue d’avance lorsque des joueurs évoluent hors position. Les réflexes n’y sont tout simplement pas.

Il est tout à fait normal que Biello et son personnel technique cherchent des solutions, mais je doute que dénaturer le rôle d’un joueur ne soit la réponse. L’expérience a été tentée à maintes reprises depuis l’arrivée du club en MLS, sans succès.

Assemblée spéciale

À 48 h de la visite de D.C. United, l’Impact a tenu une rencontre d’équipe pour remettre les pendules à l’heure. Inquiétant? Rien qui ne trahit un manque d’unité dans le vestiaire selon Evan Bush, mais néanmoins un signe que les standards établis à l’interne sont loin d’être atteints au cours des dernières semaines.

L’exécution en possession du ballon et le niveau d’effort déployé pour le récupérer étaient désolants samedi dernier. On ne peut malheureusement plus parler d’anomalie puisque ce genre d’absence collective est déjà survenu à quelques reprises cette saison.

Une discussion dans le blanc des yeux aura-t-elle été suffisante pour assurer un redressement face au D.C. United? Si une énergie nouvelle n’est pas clairement visible dans les vingt premières minutes, il y aura de quoi s’inquiéter.

Penser à soi

Contrairement aux semaines d’entraînement normales, l’Impact n’aura pas eu beaucoup de temps pour se préparer à affronter D.C. United. Pas plus grave!

Après une dégelée, un match cérébral joué en fonction de l’adversaire plutôt que ses propres qualités n’est pas la meilleure chose.

L’Impact doit sortir pour jouer de manière libérée et pleinement engagée. Plus facile à dire qu’à faire dans une atmosphère aussi tendue. Du mouvement, un ballon qui bouge rapidement et une rigueur défensive de la part de tous, voilà la recette toute simple que Biello tente de faire prendre depuis le début de la saison.

Si l’entraîneur constate en cours de match que certains joueurs ne sont pas à la hauteur, il a la responsabilité de les remplacer. Peu importe le joueur dont il est question. Autrement, à quoi sert la profondeur qu’on vante tant ?

Des décisions qui ne seront pas toujours faciles à prendre, mais qui deviennent nécessaires à ce stade-ci de la saison. Avec dix matchs à jouer, il ne reste plus assez de temps pour pelleter par en avant.

Après la visite de D.C. United, l’Impact se déplacera à Toronto où il n’a jamais gagné en MLS.

Les Montréalais vivent-ils la semaine la plus importante de leur saison?