C’est sans son entraîneur chef que l’Impact de Montréal a foulé le terrain pour la quatrième fois en 10 jours samedi après-midi. Suspendu par la MLS pour être entré sur l’aire de jeu la semaine précédente, c’est d’une loge du Stade Saputo que Frank Klopas a vu son équipe accrocher sa première victoire de la saison en championnat régulier.

Un gain bien mérité de 4-1 contre le Real Salt Lake qui s’accompagne toutefois de l’ajout d’un autre nom à la liste des blessés. Touché à l’aine, Dominic Oduro a dû quitter le terrain en seconde mi-temps.

Du spectacle

« Montréal aime les équipes gagnantes! ». Un commentaire qui revient souvent pour expliquer la recette miracle à suivre pour remplir les gradins du Stade Saputo. Un point de vue que je ne partage qu’en partie. Il est évident que les victoires créent une aura positive autour du club, mais je crois qu’au-delà du résultat, il y a le spectacle. Avec le feu d’artifice que les Montréalais ont offert à leurs supporters en première mi-temps contre RSL, la foule en a eu pour son argent.

Une équipe qui joue vite, qui attaque et qui permet à Calum Mallace de quitter le milieu de terrain pour appuyer en tiers offensif offre un spectacle autrement plus intéressant que ce qu’on a vu contre les Timbers de Portland une semaine plus tôt. Bien que la mission première de Frank Klopas et de ses adjoints est d’accumuler des points au classement, je crois fermement qu’il est possible de le faire tout en offrant du jeu excitant aux partisans qui se déplacent pour voir évoluer leur équipe.

La nomination de Richard Legendre à la vice-présidence des opérations sportives l’an dernier avait comme objectif d’arrimer le côté « business » de l’Impact à son penchant sportif. « Quel genre de spectacle voulons-nous offrir à nos fans? ». Voilà une discussion interne dont j’aimerais bien être témoin.

Quelle serait votre réponse?

Marge de progression

Le message pour Ignacio Piatti était clair en début de match samedi. « Donne plus vite! », criait Laurent Ciman. « Fais jouer! », lançait Mauro Biello. L’Impact n’est tout simplement pas la même équipe lorsqu’il fait bouger le ballon rapidement. L’hésitation et le statisme laissent alors place à la fluidité et la percussion. En ce sens, le match contre Real Salt Lake est un pas dans la bonne direction.

Le pénalty raté par Piatti a toutefois laissé planer un doute qui a été nourri par le but du Real Salt Lake à la 47e minute. L’Argentin a connu un meilleur match que la semaine précédente, mais on s’attend à le voir conclure ce genre de chance de marquer. Heureusement pour les Montréalais, l’avance de trois buts déjà en poche à ce moment s’est avérée suffisante.

Point tournant

La situation aurait cependant pu être bien différente, n’eut été du travail d’Evan Bush. Un bel arrêt sur un coup franc de Kyle Beckerman à la 49e a empêché qu’une panique générale s’installe chez l’Impact. Une situation qui rappelle le match contre Pachuca au Stade olympique.

Bush avait alors bloqué un tir pour garder son équipe dans le match avant que Cameron Porter ne marque un but d’anthologie. Des moments clés pour un gardien qui continue de confirmer que Klopas a vu juste en lui donnant le poste de no.1.

Entre les deux oreilles

Après une interminable léthargie sur les coups de pied de coin en MLS, les Montréalais ont finalement trouvé le fond des filets. C’est Laurent Ciman qui a mis fin à la panne sèche qui perdurait depuis le mois d’octobre 2013 avec son tout premier but dans les couleurs de l’Impact. Une deuxième réussite en autant de matchs, Kenny Cooper ayant marqué à Toronto mercredi dernier. D’un point de vue mental, ces succès feront un bien énorme à une équipe qui, il y a une semaine à peine, semblait à court de solutions et d’espoir sur phases de jeu arrêté.

Reste maintenant une autre grosse barrière psychologique à franchir, l’approche des secondes mi-temps. Il est anormal qu’une avance de trois buts après 45 minutes paraisse insuffisante, mais c’est pourtant le sentiment qui semblait partagé par la foule, les joueurs et le personnel technique de l’Impact samedi.

Personne ne semble en mesure de mettre le doigt sur le problème, mais ce dernier est criant. Une routine s’est installée. Le onze montréalais entre au vestiaire serein et en sort réduit. L’adversaire profite-t-il mieux de la pause pour apporter des ajustements? Le bleu-blanc-noir traîne-t-il des séquelles de deuxième mi-temps traumatisantes en Ligue des Champions? La préparation physique est-elle optimale? Toutes des questions que Klopas et ses adjoints se posent depuis un moment déjà, mais qui devront rapidement aboutir sur des réponses si l’équipe désire grimper au classement. Un coussin de trois buts ne sera pas toujours présent pour amortir le choc.

Qu’en pensez-vous?

Comment expliquer des secondes mi-temps si pénibles pour l’Impact?